Quand le silence pèse, lourd et oppressant,

Il devient mon geôlier, froid et omniprésent.

Happée par le vide, ses échos sont sans fin,

Je sombre, mélancolique, en rongeant mon frein.

Quand le calme me porte, doux et bienveillant,

Il m'ouvre les cieux, loin des bruits déchirants.

Hissé par la sérénité, et ses refrains,

Je m’envole presque, à en toucher le divin.

La solitude ronge, et infecte l’esprit,

Elle taraude l’abîme, où mon âme fuit.

Elle resserre les murs, autour de mon cœur,

Ne laissant en moi que… ténèbres et froideur.

La quiétude pousse mes pensées élargies,

Elle fond ma conscience dans l’infini.

Elle ouvre des chemins, d’espoir et de lueur,

Chassant de mes songes, les traces de noirceur.

L’abandon se faufile, et l’espoir disparait,

Je ne suis pas juste seule, mais emmurée.

Tout devient noir, sans promesse, sans vie ni goût,

Dans ce puits sans fond, je perds la tête et le pouls.

Le recul dans ma voix, je ne suis plus muet,

Seul je m’exprime, sur les plus profonds sujets.

L’univers en écharpe, enroulé sur mon cou,

J’entends, je touche, et je comprends… presque tout.

Le vide m’emporte, m’abandonne au néant,

Qui va broyer ce qu’il me reste de vivant.

Il jette le voile du doute sur ma raison,

Éclipsant ma volonté et mes options.

Je trouve dans l'absence une paix, un moment,

Pour sonder un immense cosmos enivrant.

Elle élargit ma vision, mes horizons,

Apportant des réponses à mes questions.

Ainsi la solitude, deux traces dessine,

Destins différents, selon l’âme qui chemine.

Hydre hideuse des arpenteurs de la vie,

Amante sulfureuse des introvertis.