Réveil
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Réveil
Mon corps boue de marbre brune appesantie par vingt-cinq paupières affalées une à une sur mes yeux pierres plus grises que la dernière des pierres ces larves lourdes mes veines plates un corps mes yeux tout noirs ne s’ouvrent plus sous le poids d’eux-mêmes une ruine entassée sur les ruines et sur une autre ruine mon corps de larve de marbre qui pleure sa lourdeur accrochée lentement par la cave et la gueule et la pesanteur je suis lourd lourdeur de mes années de mes corps de mes paupières sourdes et mes rêves pesants comme la grêle grise de l’hiver des rails de fer me piochent les jambes statuaires je ne suis qu’une glue boueuse de pierre de terre de mer ô la pesanteur de mon sommeil et de ces plates paupières que mon lourd cerveau ne peut ouvrir de ces jambes qui ne marchent plus de ce corps affaissé sur lui-même dans un noir plus pesant que la pesanteur elle-même je suis belle ô douleur qui m’écrase Atlas et le monde est mon corps que je porte comme un Gigant blanc de marbre taillé je ploie sous le poids des années de ferrailles de la fatigue archimédienne de ces pierres tombales à jamais plantées sur le sol je suis le sol lui-même sur lequel et sous lequel je ploie je tombe et je reste à jamais endormi comme la pierre