Re : anti-mail
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Re : anti-mail
Chère M,
Quel bonheur de te lire ! Quel style, quelle pureté, quelle légèreté, quelle transparence. Tu atteins là les sommets d’un minimalisme militant. Plus qu’à Annie Ernaux c’est à toi que le Nobel de littérature aurait du revenir. Tu es l’égérie des jeunes générations. Mes enfants, Lou, et j’en passe, s’y essaient aussi mais avec moins de bonheur cependant car il y a toujours un « bisous », un « merci papa », un « salut » ou une émoticône qui viennent polluer leur pensée immaculée. Toi, ton écriture, c’est comme un champ de neige au levé du jour. Un haïku de blanc (comme dirait Bernard Ducosson) célébrant l'évanescence des choses.
Ton dernier mail fut pour moins un choc - que dis-je un choc - un bouleversement, une révolution. Une double révolution !
T’ais-je parlé de mon projet d’écrire mes mémoires après ma mort ? Comme ça ne s’était encore jamais fait (sauf par Chateaubriand dans ses mémoires d’outre-tombe, mais c’était de la triche) je commence à y penser, pour ne pas être pris de court. Vaincre l’inertie post mortem est le moindre des problèmes. Le piège que je redoute au détour de la vie et de tomber dans un pathos à l’américaine. Voilà ce que je ne voudrais pas. Et voilà que toi, ma Chère Amie, tu m’indique la voie de la pureté absolue. Un ciel blanc, sans soleil, sans nuages, sans étoiles. Voudrais-tu être mon nègre à mon trépas ? Presque qu’une demande en mariage. Voilà la première révolution.
La seconde concerne la photo jointe à ton merveilleux anti-mail. J’ai imaginé que c’était le nénuphar du bassin dans ton jardin, ce qui m'a ramené à notre dernière conversation téléphonique où nous évoquions notre goût pour la paresse. Et moi qui me prenais pour un champion. Je m’entraîne assidûment, je m’applique beaucoup, je fais beaucoup d’efforts pour en faire le moins possible, je pensais avoir atteint un niveau professionnel. Ceinture noire de la paresse en somme et réciproquement. Et là, patatras, au vu de ta photo je me sens comme un débutant, ceinture jaune, blanc-bec, morveux des siestes « canapiales. » Utiliser son téléphone par flemme d’aller chercher son appareil photo resté à l’étage, chapeau bas. C’est de la paresse olympique ! Bravo l’artiste !
Je t’embrasse,
J
- Photo d’entête : Bożena Ziemniak
- site internet : jb-photographies.net
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier hace 1 año
Toute beauté !
Julien Ziemniak hace 1 año
Merci infiniment.
Bernard Ducosson hace 1 año
J'apprécie au plus haut point la qualité du texte, la musique limpide des mots qui coulent dans la gorge tel un bris de mots bien trophée... Et en récompense "d'autant m'y citer", une consécration avant leurre de me réveiller de la torpeur dans laquelle tu me plonges.
Merci Julien pour cette béatitude de l'âme que je ressens à tes lectures...
Julien Ziemniak hace 1 año
Merci Bernard pour tant d'éloges et surtout si joliment dits.