Petits papiers volants - lundi 28 mai 2018
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Petits papiers volants - lundi 28 mai 2018
Du lundi 28 mai au vendredi 1er juin 2018 je me suis mis à écrire -l'envie d'écrire sur ce thème m'étant venue au fil de l'écriture - un texte sur le théâtre que j'ai nommé à son issue LES TRETEAUX ROUGES.
Pour le lire en son entier retouché sans le découpage par journée cela se passe ici
Lundi 28 mai 2018
Avec la pointe du pied
Tendu et la cheville
Aux tendons arc-boutés
La jambe effilée
Soutenant
Chaque élancement
Elle s'élance sur la scène.
Une courte pause
Pour le souffle
La respiration est à soutirer
Tout au fond
Au fond du corps.
L'élan du cœur
Ensuite avec le sang
Qui court en ses artères
Fluide et rapide
La circulation sanguine
L'irrigue toute entière.
Des petites pointes
Des petits bonds
Avant de relâcher la pression
Et tout cela afflue
Reflue
Peu à peu une marée bleue se forme
Dans un rythme régulier
L'oxygène passe par les poumons
La trachée la gorge la bouche
Et son nez
Aux narines frémissantes.
L'air s'expulse
Elle inspire
Et goûte à la vie retrouvée.
La préparation est à son comble
Les nerfs
Comme tous ses membres
Sont tendus
Un dernier souffle et l'air
Qu'elle aspire l'exténue
Un instant puis un autre
Puis elle bondit
Comme un animal
Retrouvant sa liberté.
La voici qui frémit
Et qui se jette dans le vide créé
Espace sans lumière
Qu'elle tâte avec ses mains
Avec ses pieds
Alors elle se façonne
Un autre univers
Dont elle imagine chaque forme
Creux Fissure Ouverture
Faille Interstice
Et c'est avec tout son corps
Figé...
- L'immobilité est parfaite -
Qu'elle quête
Traque
Surveille
La proie à venir
La voici devenue
Chasseresse
Et le gibier attendu
Ne va pas tarder
À apparaître
Dans les coulisses
Celui-ci encore dissimulé
Des gouttes de sueur
Epousant les contours
De sa poitrine
S'écoulant jusqu'à son nombril
Reste en attente
Du signal
Ce serait une lumière vibrionnant.
Le piège est posé
Elle demeure tapie
Dans l'ombre
Elle est sournoise
Comme prête
À dévorer sa proie.
Et le voici
Il pénètre
Prudemment
Les mains levées
Au-dessus de son crâne...
L'espace assombri
Où ses pas le mènent.
Un rond de projecteur
Tourne autour de lui
La lumière blanchie
Semble prête aussi
Comme elle
À le dévorer.
D'un mouvement l'autre
Il se retrouve acculé
Contre le mur
Aux pierres rêches
Il est dédoublé
Corps silhouette ombrée
Brutalement projetée
Sur les planches sombres
De la scène.
La limite fixée
Est incertaine
Combien de temps passé
Les minutes
Comme les secondes
Semblent si longues.
Aux alentours
Tout se retrouve pétrifié.
Les corps au fond s'agitent
Ceux-là ajoutés
Sans que l'on sache
Quel moment leur apparition
Fut réelle.
C'est que la chorégraphie
Qu'elle a tressée
Par sa toile d'araignée
Dressée
Nécessitait ces figurants-là
Ils devaient
Être pareils à des spectres
Se trémoussant
Mais sans pudeur.