La cathédrale
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La cathédrale
Le vent chaud avait soufflé pendant des jours et des nuits. Après les sirènes et les messages envoyés par satellite sur les smartphones il avait été impossible de sortir. Les volets clos sur un monde qui s’épuisait dans le brouillard de nos connaissances, tout à coup devenues bien dérisoires, la vie s’était ralentie, parfois enfuie.
Des caméras orientées vers l’extérieur nous donnaient l’illusion de contrôler et de visualiser ce qu’il se passait derrière la protection de nos maisons. Pourtant, certains de nos abris n’ont pas résisté à la chaleur, les matériaux les plus sophistiqués se sont révélés peu adaptés au changement en cours. Nos certitudes ont fondu comme neige au soleil. Des hordes d’hommes, de femmes et d’enfants se sont retrouvés au cœur de la tourmente, impuissants, sans toit et très rapidement sans lois.
Aux bruits familiers de la civilisation, des forêts, de nos conceptions de la vie, a succédé un silence inquiétant. A la diversité a succédé la désolation, épargnant, non sans mutilations, quelques monuments, quelques arbres témoins solitaires d’une grandeur désormais passée.
Dans le calme revenu, je suis sortie de mon refuge, enveloppée dans de longues tuniques informes, protections contre cette chaleur insoutenable, respirant encore par endroit, bien involontairement, cet air si sec et irritant pour mon organisme. J’ai marché des jours, seule, dans ce désert pour retrouver l’endroit indiqué dans la Prophétie.
Me voilà arrivée devant cette cathédrale où aura lieu le grand rassemblement. J’ai encore le temps d’aller au bord de l’eau, ressentir à nouveau les gouttelettes glisser sur ma peau, ressentir une fraîcheur et regarder la lumière se refléter. J’ai encore le temps de me recueillir sur les tombes de l’humanité avant de fermer les yeux dans la nef à ciel ouvert de la cathédrale.
Image Dorothe pour Pixabay
@ysaetsaplume