Langage mystérieux
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Langage mystérieux
1) Incompréhension
30/12/23, au cinéma je m'asseois. Trois fois on m'en a parlé. Ma curiosité a été chatouillée. Mon intérêt suscité. Ce soir, mes larmes vont couler. Dans mon âme, La tresse a reveillé une immense tristesse. Bouleversée j'ai été. Bien au-delà du générique de fin, j'ai ressenti un profond chagrin. Réveillon du nouvel an, annulé. Pas envie de faire semblant. Perte d'élan. Invitation au néant. Un couloir noir. Un ciel gris. Du bonheur, au loin, reçu des amis. Merci. Dans cet hiver aux impressions d'automne, une mélodie incompréhensible en moi chantonne.
2) Synchronicités
Des synchronicités se sont enchaînées. Cette douleur qui me parle depuis le mois dernier, m'annonce-t-elle mes derniers jours de condamnée? Une émission, C l'hebdo, reçoit Grégoire Lecalot. Endeuillé depuis le décès de sa femme, la journaliste Clémentine Vergnaud, à 31 ans, d'un cancer, décédée. J'écoute les premiers épisodes du podcast de sa maladie. Ses dernières traces. Devant ma glace, des questions passent. Une promesse je me fais. Mon corps ne recevra pas de chimiothérapie.
Mon imagination débordante, le plus souvent, est marrante. En ce mois de janvier, elle est nourrie de hasards, qui ramènent sans cesse à moi des miroirs de maladie, d'une maladie: le cancer. Dont l'empreinte est marquée dans ma famille. Est-ce le cas dans toutes les familles? Dimanche après-midi au ciné: Sous le vent des marquises, nouvelle cerise. Bientôt une prise de sang avec un taux de ferrintine très chuté. Indicateur potentiel d'une pathologie qui accompagne vers le ciel. Un ganglion derrière l'oreille droite, du même côté que la douleur que je suspecte à mon foie. En tous cas, par là. En février, retour au ciné: One love sur la vie de Bob Marley, décédé à 36 ans d'un cancer. Je suis née en octobre 1987. On peut partir à tout âge. La vie me l'a appris dès mon jeune âge quand 20 ans en arrière, mon jeune père, est parti reposer dans un cimetière.
3) Transformation intérieure
J'arrête ici le partage des démons qui m'ont envoyé de sombres visions. Egalement sources de lumière. J'ai broyé du noir, j'ai eu le cafard.Je me suis posée de nombreuses questions. Bien trop de questions. J'ai alimenté des illusions. J'ai osé en parler. Je remercie les amies et la thérapeute qui m'ont écoutée, conseillée, soutenue, questionnée, rassurée et partagé leurs perceptions de ma situation.
Une épitaphe m'est revenue. Au cimetière marin de St Paul à la Réunion, il y a une dizaine d'années, je l'ai lue: "Ne pleurez pas, j'ai vécu tout ce que j'ai voulu". Depuis, sur de nombreux plans, j'ai beaucoup évolué. Cette inscription m'avait parlé. Aujourd'hui, elle résonne encore. Ce début d'année est venu me mettre face à mon rapport à la mort. A ma mort. Mauvais sort? Cadeau en or. Invitation plus que jamais à vibrer l'amour, à oser de nouvelles expériences, à me faire confiance, à être vivante tant que mon âme dans ce corps danse encore.
4) Comment ça va?
La plupart du temps, quand on me demande comment je vais, je réponds que je vais bien. Car j'ai la chance de souvent aller bien, d'être en bonne santé, de voir le positif des situations. Quand la peur d'un cancer dans mon corps est venue habiter mon décor, je craignais d'être malade. Pas d'un rhume ou d'une gastro-entérite. D'une maladie qui transforme tes rites. Pour moi c'était synonyme d'aller bien "à part". Car je l'envisageais. J'avais des symptômes inexpliqués. Qui faisaient partie de moi à part entière. J'aime l'authenticité, la transparence. J'aime partager en confiance. Je souhaite que parler de la maladie et de la mort ne soient pas tabous. Alors j'ai évoqué mes interrogations à des personnes de confiance autour de moi quand elles prenaient de mes nouvelles. Je vois comme en quelques semaines, ma réponse à cette question a changé.
Ce matin, une échographie a établi que mes organes de la région abdominale vont bien au niveau physique. Ca ne fait pas disparaître la douleur. Ca elimine la présence de cellules indésirées. Ma crainte d'être "malade" est apaisée.
Cette douleur, je commence à l'apprivoiser. A l'accepter. Je peux de nouveau dire "je vais bien", à 100%. Elle est là, comme un plus. Il y a moi avec une douleur joueuse, parfois baladeuse, non identifiée au niveau physique. Enigmatique. Je réalise qu'aller bien ou aller mal n'est pas qu'une histoire d'être pas malade ou malade. Je pense avoir fait ce raccourci ces derniers temps. J'aime voir différemment. Je peux être malade physiquement et aller bien comme je peux être en santé physique et aller mal. Ca peut sembler évident, que tant de choses autres que la maladie peuvent faire se sentir plus ou moins bien. Pourtant, j'ai réellement le sentiment d'avoir dépassé quelque-chose. Derrière cette douleur qui demeure, je sens des perceptions qui se métamorphosent.
Camille Legros