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Élasticité consommation/prix du tabac

Élasticité consommation/prix du tabac

Publicado el 7, feb., 2022 Actualizado 7, feb., 2022 Salud
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Élasticité consommation/prix du tabac

En France cette élasticité a pu être calculée : -0,3. Elle est logiquement négative, ce qui veut dire que lorsque le prix d’un paquet de cigarettes augmente, la demande diminue. Prenons comme exemple une augmentation du paquet de tabac de 25%. Cela induit, selon la formule, une baisse de la consommation de 25 x 0,3 = 7,5% ! C’est donc bien simple de régler le problème du tabac. Il suffit d’en augmenter le prix. N’est-ce pas cette conclusion « simpliste » que nous ont assenée les « spécialistes « du tabac depuis des années, arguant que lorsque la consommation ne diminuait pas ou pas assez vite, c’était principalement parce que l’on n’augmentait pas assez rapidement le prix du tabac !

Oui, mais voilà…

Regardons cela de plus près.

Tout d’abord, si, il y a quelques années (2016), la baisse de la consommation a été sensible, elle est remontée dès 2018 pour se stabiliser et regagner du terrain depuis 2020. Le nombre de fumeurs, bon an mal an, tournant inexorablement autour de 30 % depuis des décennies, âge et sexes confondus.

Pourtant depuis 2016, le prix moyen du paquet de cigarettes a augmenté de 3 euros en partant d’un prix de base de 7 euros sensiblement en 2016 pour atteindre 10 euros environ dès 2020.

Alors ?

Pourquoi la consommation de tabac ne diminue-t-elle pas ?

Tout a été évoqué…

La pandémie bien sûr qui a joué sur le moral des Français et a poussé à la reprise…

Ben voyons comme dirait quelqu’un.

Pourtant la reprise s’est effectuée dès 2018…

Bien sûr et la cause en est les gilets jaunes qui ajouteront cette responsabilité à toutes celles qu’on leur impute.

Lors d’une augmentation du prix du tabac, surtout si elle est importante, on assiste à un fléchissement quasi immédiat de la consommation. Que se passe-t-il exactement ?

            - Confrontés à cette situation, nos irréductibles fumeurs, à qui il faut leur dose de nicotine, s’adaptent et vont fumer différemment par nécessité pécuniaire : écraser le filtre pour en obturer ses orifices de ventilation (qui permettent d’améliorer la combustion du tabac et de diminuer ainsi les produits dangereux inhalés), l’enlever, l’enrouler d’un ruban adhésif, tout ceci augmentant (entre autres) l’inhalation de nicotine, mais aussi le monoxyde de carbone et le goudron. Ils vont aussi pouvoir aspirer des bouffées plus longues et plus rapides (même effet), fumer la cigarette jusqu’au filtre (les derniers centimètres sont les plus mauvais, le filtre ne jouant plus sa fonction), rouler leur cigarette (dégagement de monoxyde de carbone et de goudrons beaucoup plus importants du fait d’une combustion moins bonne avec les scaferlatis non tassés.

            - Un pourcentage donné d’autres irréductibles se procurera leurs paquets dans un pays d’Europe limitrophe, biaisant les chiffres.

            - Un très petit nombre tentera (et combien y parviendront ?) d’arrêter cette consommation ou s’essaiera à la cigarette électronique qui semble porteuse d’espoirs pour les gros dépendants.

Les semaines et les mois aidants, l’infléchissement disparaît et l’on se retrouve inexorablement à la case départ ou avec une très faible diminution du pourcentage si quelques-uns ont pu cesser ou continuent de se fournir ailleurs.

Tout le monde a bien compris à qui profite ce crime. Et par-dessus tout ce sont les couches sociales les plus défavorisées qui en pâtissent, supprimant parfois un repas pour pouvoir, contre leur gré, ne pas stopper cette dépendance.

Rappelons deux vérités essentielles que tout le monde connaît pourtant :

            - L’augmentation du prix du tabac profite à l’État et aux industries du tabac, mais JAMAIS aux fumeurs. Mais est-ce à eux que l’on pense ?

            - Les populations en grande précarité paient le plus lourd tribut à ces augmentations successives, aggravant d’autant leur paupérisation.

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