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Pas dans ma cour...

Pas dans ma cour...

Publicado el 12, ene., 2024 Actualizado 12, ene., 2024 Medioambiente
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Pas dans ma cour...

On a tous entendu, à un moment donné ou un autre, cette expression « Pas dans ma cour », comment faut-il interpréter cela ? Comment faut-il réagir ? Que doit-on penser de ceux qui la disent ? Est-ce acceptable comme argument ? Et que répondre ou que faire dans ce cas.

C’est sûr, lorsque l’on n’est pas concerné directement par le problème, on a tous réagi en pensant que les gens devenaient de plus en plus intolérants, n’est-ce pas ?

Prenons le temps d’y réfléchir, nous avons plein d’exemples comme un parc d’éolienne, une ligne à haute tension, une cimenterie, un aéroport ou un nouveau tracé d’autoroute, une zone industrielle, une usine métallurgique, le nombre de bateaux sur le lac, un stade de foot et même une garderie pour enfants et j’en passe…

Il est clair que plusieurs facteurs entrent en considération, le contexte économique, le contexte démographique, le contexte environnemental et bien entendu le contexte politique.

Deux facteurs principaux s’opposent, le premier est que nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète et de ce fait nos besoins sont grandissants et nous occupons de plus en plus le territoire.

Deuxième facteur, personne n’est prêt à revenir en arrière et tout le monde veut absolument conserver ses acquis, son confort, ses privilèges, donc n’est pas prêt à faire le moindre sacrifice.

Il faut bien admettre aussi que ceux qui nous demandent de faire ces sacrifices, eux n’en font pas ou très peu et dans ces conditions, pourquoi en ferait-on ?

Quand on nous demande de faire des économies d’énergie, mais que ceux qui nous le demandent roulent en limousine avec deux SUV devant et deux SUV derrière pour aller diner avec un haut dirigeant industriel qui fournit des pièces d’artillerie pour les forces armées…on est moins enclin à coopérer.

Il faut admettre aussi que nous n’avons pas tous le même poids dans la balance décisionnelle, un député soutenu financièrement par un consortium a une voix bien plus forte au moment du vote.

Mais il faut admettre que si nous ne faisons rien, le remède sera pire que le mal.

Refuser un tracé d’autoroute, n’est-ce pas accepter de surcharger les routes adjacentes, donc de rendre la vie impossible à ceux qui vivent le long de ces axes routiers ?

Refuser un parc d’éolienne ou une centrale, n’est-ce pas accepter que l’on puisse manquer d’électricité, que les pannes puissent être plus fréquentes parce que le réseau est surchargé ?

Refuser un aéroport, n’est-ce pas accepter que l’on sature les autres aéroports augmentant ainsi les risques de collision, le taux de pollution, le niveau sonore, la concentration industrielle…

Refuser les écoles de pilotage sous prétexte que les avions font trop de bruit, n’est-ce pas accepter, s’il n’y a plus assez d’écoles, que nos futurs pilotes qui nous emmènent en vacances dans les iles, viennent de Chine ou d’ailleurs ?

Refuser une cimenterie, n’est-ce pas accepter que les autres matériaux augmentent du fait de la demande croissante ?

Limiter le nombre de bateaux sur le lac, n’est-ce pas accepter que nous devions nous aussi aller moins souvent au ski, en randonnée pédestre, à la plage, en camping ou simplement visiter un monument ou un lieu historique, etc…

Refuser la construction d’une garderie pour enfant, sous prétexte que cela occasionnera plus de circulation, plus de bruit, finie la tranquillité…n’est-ce pas renier d’où l’on vient ?

Il est clair que l’on ne peut pas s’opposer à tout, sous prétexte de vouloir conserver notre tranquillité, je reconnais que c’est louable, mais est-ce encore possible ?

Avant, notre espace de liberté était spacieux, on pouvait se permettre de dire « pas dans ma cour » et on trouvait une solution acceptable pour la majorité, maintenant c’est devenu impossible parce que cet espace se réduit de jour en jour du fait de l’augmentation croissante de la population mondiale.

Ne dit-on pas ? « La liberté de chacun commence là où s’arrête celle des autres »

Comment faire dans ses conditions ? Parce qu’il est bien évident qu’a l’heure actuelle, quoi que nous fassions, cela aura automatiquement un impact sur notre environnement géographique, économique ou humain, qui est de plus en plus proche de nous.

Il est clair qu’il faut absolument repenser notre mode de vie, nous ne pouvons plus continuer ainsi, nous allons frapper un mur, nous allons droit à la catastrophe humanitaire à court, à moyen ou à long terme selon l’endroit où nous trouvons et ce n’est pas directement relié aux changements climatiques, ces derniers ne sont qu’un des facteurs parmi d’autres.

pollution

Il va nous falloir faire preuve de retenue quant à notre consommation excessive.

Il va nous falloir aider les pays tiers à se développer pour retenir et éduquer leur population, afin de limiter les naissances et exploiter leur propre ressource au lieu de les exploiter pour nos propres besoins.

Il va nous falloir arrêter de nous chicaner pour quelques arpents de terre, parce que bientôt il n’y aura plus rien à défendre.

Il va nous falloir trouver des moyens pour ralentir la corruption qui s’étend de jour en jour et gangrène tout l’appareil politique, social et économique, mais ça ce n’est pas gagné, parce qu’il y aura toujours un qui se croit plus malin que les autres pour accepter, contre quelques billets, ce que les autres ne voudront pas faire.

Il va nous falloir endiguer la production de toutes ces drogues, un fléau qui encourage le crime organisé et coûte des fortunes à la société, tout en détruisant des vies.

Il va nous falloir arrêter de creuser partout, d’exploiter des enfants, de détruire des écosystèmes tout ça pour quelques grammes de matière qui nous permettent de téléphoner à notre voisin et de regarder des vidéos de chats dans le confort douillet de notre maison chauffée au fuel ou au gaz de pétrole.

Bref ! il va nous falloir réapprendre à vivre en société civilisée, si l’on ne veut pas disparaitre dans le chaos

On dit que nous avons évolué, en êtes-vous si sûr ?

Quand on relit les textes de Platon, écrit il y a plus de trois mille ans, on ne voit pas beaucoup de différence dans le comportement de l’humain actuel.

On a évolué technologiquement, ça c’est indéniable, mais est-ce que cela sert à améliorer notre niveau et qualité de vie ? Oui ! mais si peu en comparaison avec les progrès en matière de destruction massive de son prochain.

C’est dans les conflits armés que nous trouvons les plus belles inventions, mais à quoi servent-elles pour finir, à faire la guerre à son voisin.

On met toute l’intelligence humaine et les ressources financières pour produire des avions de chasse hypersophistiqués ou des porte-avions hyper équipés qui roulent à propulsion nucléaire, pour faire quoi ? Éliminer son prochain…

En une pandémie on a pollué plus que dans les dix années précédentes, mais d’où venait ce virus ?

guerre

Rien que la guerre en Ukraine, il se tire environ dix mille obus par jour, essayez d’imaginer ce que cela représente en termes de volume, de cout de production et de destruction bien entendu, mais pour tirer des obus, il faut des canons, du matériel de transports, de stockage et des humains, les quantités deviennent phénoménales et tout ça pourquoi ?

Alors ? Est-ce que l’humain a évolué tant que cela en trois mille ans ?

Quand on arrive à ce bilan, on est en droit de se demander, qu’elle est l’issue ?

Désolé de faire ce constat bien sombre de l'état de notre humanité, mais heureusement la terre, elle, s'en remettra...

Bonne année !

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