Une catastrophe écologique qui perdure
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Une catastrophe écologique qui perdure
Les forêts sont vitales car elles sont sources de nourritures, de refuge, de combustibles, de médicaments... Elles couvrent un tiers de la superficie terrestre, 40 millions de km2. Depuis le XXe siècle, leur étendue a diminué de 20%. Chaque année, l'équivalent d'un pays comme le Portugal disparaît.
Le déboisage contribue à l'érosion de la biodiversité, au réchauffement climatique, mais également à la fragilisation des populations locales. Selon, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), agence spécialisée des Nations Unies, 60 millions de peuples indigènes dépendent presque entièrement des forêts
Un mal qui s’étend de plus en plus
Aujourd’hui, la déforestation est alarmante. Ses causes sont multiples. Les plus directes sont la production agricole et l'élevage. Depuis 1990, près de 420 millions d'hectares ont été perdus dans le monde, soit 6,5 fois la taille de la France. En cause les activités d’extractions (exploitations forestières, bois de chauffage, exploitations minières), les infrastructures (transport, énergie hydraulique, expansion urbaine, les incendies.
Les pays où l'on retrouve les plus forts taux de déforestation sont le Brésil, la République démocratique du Congo et l'Indonésie. Ces pays détruisent les forêts tropicales les plus riches de la planète en matière de biodiversité. Entre 2004 et 2017, 43 millions d'hectares de forêt ont disparu.
L'ampleur des pertes forestières en Asie du Sud-est est liée à l'exploitation de l'huile de palme et du cacao ; en Amérique du Sud, par des créations de zones pour les pâturages ; en Argentine et au Brésil, pour la plantation du soja ; certaines parties de la forêt amazonienne à des fins d’extraction minière ou gazière ; en Afrique de l’ouest pour le cacao, en Afrique centrale et occidentale et dans le Mékong pour l’huile de palme ; en Amérique du sud, dans la forêt du Gran Chaco pour la culture du soja et l’élevage du bétail.
Nouveaux fronts de déforestation
En 2015, un rapport du WWF, faisait état de onze fronts de déforestation. Depuis la situation a empiré. Aujourd’hui, l’organisation a identifié vingt quatre fronts principaux de déforestation dans le monde. Neuf en Amérique Latine, huit en Afrique, sept en Asie Pacifique.
L’Indonésie
La forêt indonésienne a perdu 10 % de sa surface en 10 ans. La mise en culture de palmiers à huile est à l'origine d'une déforestation massive dans ce pays. Cette production a complètement bouleversé l'environnement du pays. 10 millions d'hectares de palmiers, quasiment la superficie de l'Islande ont été plantés. La demande en huile de palme explose : elle devrait doubler en 2030 et tripler d'ici 2050...
Les chiffres de la déforestation rapportés à l’ONU par le pouvoir en place en Indonésie posent de sérieux doutes. Son président assure que le niveau de déforestation n’a jamais été aussi bas qu’en 2020. Entre 2013 et 2020 : 39285 hectares déboisés et dans la région de Papouasie, entre 2019 et 2020, 20 000 hectares. La ministre de l’Environnement, Siti Nurbaya Bakar, qui a participé aux discussions à Glasgow pour la COP 26, a relevé de son côté que les objectifs environnementaux ne pouvaient pas entraver le développement économique du pays. « Forcer l’Indonésie à atteindre zéro déforestation en 2030 est clairement inapproprié et injuste. »
Des plaintes contre le Brésil
La déforestation du Brésil a longtemps été la plus importante au monde et reste toujours préoccupante. La défense de l'Amazonie est une cause internationale et les premiers acteurs demeurent les peuples de la forêt. Depuis 2017, le gouvernement brésilien a encouragé l’exploitation commerciale de la plus grande forêt tropicale du monde. En mars 2020, le déboisement en Amazonie a augmenté de 30 % par rapport en mars 2019.
Selon le WWF, (antenne du Brésil), 94 % de la déforestation est illégale et facilitée par l’absence de surveillance.
L ONG AllRise autrichienne a déposé plainte, en octobre 2021, auprès de la Cour Pénale Internationale pour « crime contre l’humanité » contre le président Jair Bolsonaro pour son rôle dans la déforestation amazonienne. Pour l’organisation, le chef d’Etat est responsable de la disparition de quelque 4 000 km2 de forêt amazonienne. Mais le Tribunal international n’est pas contraint de donner suite aux milliers de requêtes.
Le Chef Raoni Metuktire : « C’est ma dernière mission »
De nombreuses organisations et des porte-parole des peuples amérindiens de la forêt se sont élevés pour la défense de la forêt amazonienne.
L’ emblématique figure internationale pour la préservation de la forêt amazonienne est bien le chef Raoni Metuktire. Il a effectué de nombreux voyages à travers le monde. Coiffé d'une couronne de plumes jaunes, au labret traditionnel, cet ambassadeur a participé en 2015 à la COP21 à Paris, en 2017 à Bonn. Toujours actif à 91 ans, il dépose au début de l'année 2021, une plainte contre Jair Bolsonaro, le président du Brésil, devant la Cour pénale internationale, pour meurtres, extermination, transferts forcés de population, mise en esclavage et persécutions commises contre les autochtones d'Amazonie. Cette dernière mission vise la reconnaissance et la délimitation de la terre indigène Kapot-Nhirore, celle de ses ancêtres.
Madagascar, une biodiversité en péril
Là aussi la déforestation s'accélère. Près de 44 % des forêts naturelles ont disparu depuis 1950. La principale cause directe est l'agriculture sans oublier indirectement, la mauvaise gouvernance et le non-respect des lois environnementales.
Près de 90% des espèces locales sont endémiques, une biodiversité unique au monde. En 2017, 510 000 hectares de forêt naturelle ont été détruits. C'est 100 000 hectares de forêt primaire qui disparaissent chaque année.
Qu’en est-il en France ?
La forêt française représente 10 % de la surface boisée européenne. Elle compte 17 millions d'hectares, 31 % du territoire. Entre 2015 et 2020, 10 millions d'hectares contre 12 millions entre 2010 et 2015. La France a regagné 30 000 hectares par an. Elle a augmenté de 10 % sa surface en 30 ans. Si nos forêts ont souffert des tempêtes de décembre 1999 et de janvier 2009, le taux de déforestation s'est cependant légèrement ralenti.
Contre la déforestation importée
L'Europe veut lutter contre la déforestation importée. Le 17 novembre 2021, la commission européenne a dévoilé son projet d'interdire les importations de certains produits dans l'Union Européenne lorsqu'ils contribuent à la déforestation. (Soja, huile de palme, cacao). Ces aliments importés nécessitent l'utilisation de vastes surfaces agricoles. Le recul de la forêt s'explique à 90% par l'extension des terres cultivées ou de l’élevage. L'Union européenne est responsable de 10% du déboisement mondial de la déforestation importée.
La COP 26, une note d'espoir ?
Lors de la COP 26, qui s'est déroulée à Glasgow en novembre 2021, le premier ministre britannique, Boris Johnson a souligné que « l'équivalent de 27 terrains de football de forêt est perdu chaque minute. » A l’issue de cette rencontre internationale, plus d'une centaine de dirigeants se sont engagés à stopper la déforestation d'ici 2030. Un accord sans précédent. Douze pays ont annoncé leur contribution financière, dont la France avec une enveloppe de plus de 10 milliards d’euros de fonds publics entre 2021 et 2025.
« Avec ce pacte sans précédent, nous aurons une chance de mettre fin à la longue histoire qui a fait de l’Homme un conquérant de la nature, et de faire en sorte qu’il en devienne le gardien. » conclut le premier ministre britannique. Mais cet engagement sera-t-il tenu ?