Contexte de cette poésie : j'étais en séminaire de formation à Lyon, pour apprendre Instagram et étendre mes connaissances en marketing digital. Super événement, plein de projets, de connexions super intéressantes... bref, je suis d'excellente humeur. 

Retour de séminaire, j'ai ma valise à la main, Kefta dans son sac. Je monte dans le bus à Lyon, pour rejoindre la gare et prendre le train. Un monsieur rentre, accompagnant une dame visiblement non-voyante. Elle avait une canne. Le monsieur avait une trentaine d'année, il était aux petits soins pour elle. Je regarde mieux, et admire le service mis en place par TCL, les transports en commun de Lyon. 

Lyon est la première ville qui met en place un accompagnement personnalisé et humain pour les personnes atteintes de handicap. J'en suis là, dans mes réflexions. Et je regarde cette scène de la vie quotidienne. 

C'est là que commencent mes rimes. 

Jeune homme au léger accent maghrébin, accompagne et soutient,

Une mamie pas commode, qui râle, se plaint. 

Gentiment, il l'installe sur un siège dédié,

Mal installée, elle exige d'être déplacée. 

Sa canne indique qu'elle est non-voyante. 

Ses propos montrent bien que, malgré son âge, elle n'est pas démente. 

Le jeune homme la guide patiemment jusqu'au siège attendu,

Sourit devant son impatience, Mamie semble croire que tout lui est dû. 

Elle s'assoit face à une dame qui porte le voile. 

Parle des délinquants, des bus qui crament... La dame répond, sans accent, poliment. 

J'écoute tout... je ne bouge pas d'un poil. 

Dans certaines idéologies, il y a des mots récurrents. 

J'en détecte quelques-uns qui me gardent en alerte. 

Je sens arriver le "ces dealers, ces arabes", mais elle se modère, Mamie Berthe.

Pour moi, me lever et lui faire remarquer, 

Que le ton qu'elle emploie n'est pas approprié,

Que le seul qui, finalement, est à ses côtés,

Là, maintenant, sont ceux qu'elle a tant méprisés. 

Je ne suis pas de celles qui crient, 

Ce n'était pas pertinent de parler de nationalité. 

J'ai simplement remercié ce monsieur à voix forte,

Pour son comportement exemplaire et ses valeurs : ça réconforte. 

Exemple tristement banal de racisme ordinaire, que je tenais à vous partager. 

Là où les gens, par peur ou lâcheté,

S'humilient eux-mêmes, par leur inhumanité. 

Bravo à ce monsieur, il se reconnaîtra....

Je remonte mon moral... comme il se doit !

J'ai toutes mes chances, je croise les doigts...

Prêt feu go, partez... vers ma capacité de droit :