En cette période de solstice d’hiver, nous allons, sur les terres du calendrier romain, formuler nos "bonnes résolutions". Elles portent le plus souvent sur l’abandon de « mauvaises habitudes », comme si le rallongement des jours ouvrait une ère nouvelle. Les plus fréquentes concernent  :

• L’hygiène de vie : faire du sport, me mettre au régime, arrêter de fumer et de boire, mieux gérer mon temps. 
• La culture : lire, aller au cinéma, me lancer dans une activité artistique, apprendre à bricoler.
• La famille : consacrer plus de temps à mes proches, ne plus hurler contre mes enfants, prendre des week-end en amoureux.
• Le travail : mieux gérer mon temps, sortir de mes routines, me former pour progresser.
• Le caractère : être moins agressif, dire la vérité, m’affirmer, ne plus me laisser marcher sur les pieds.

Certains se contentent d’énoncer leurs "bonnes résolutions" , d’autres s’y attellent un court moment et abandonnent, une minorité les incarnent en nouvelles pratiques durables. Tout se passe comme si pour une majorité de nos contemporains les bonnes résolutions étaient faites pour rater. Oserais-je penser pour jouir de leurs ratages ?

Quels sont alors les signes préfigurant les échecs des "bonnes résolutions" ?

• L’emploi du conditionnel : j’aimerais, ce serait bien si…
• L’essai : je vais essayer de…
• La promesse idéale : je vais changer du tout au tout, plus jamais ça…
• L’appel au destin : si les dieux sont avec moi, en cas de chance…
• Le volontarisme exacerbé : vouloir c’est pouvoir, rien ne pourra m’arrêter…
• Le but irréaliste : je vais ressembler à Alain Delon ou Brigitte Bardot à l’âge de vingt ans, je vais paraître plus jeune…
• Le secret : je ne dis pas quelle est ma bonne résolution afin d’éviter les sarcasmes des autres…

Autant de signes vouant la "bonne résolution" à s’enliser dans les sables mouvants.

Je suggère à celles et ceux qui veulent dépasser leur envie de ratage de se poser cinq questions et d’y répondre :

1. En ai-je envie ?
2. En ai-je le pouvoir ?
3. Qu’est ce qui me fera dire que j’ai réussi ? Quelles en sont les critères et à quelle date ?
4. Suis-je prêt à assumer les conséquences de la bonne résolution de mon but ? En particulier des déséquilibres dans mon système relationnel actuel ?
5. Que fais-je dès maintenant pour atteindre mon but ?

Et dès que la "bonne résolution" vous semble réalisable , il est judicieux d'en informer vos proches afin de consolider votre engagement.

Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2023 .