DONNER ET PROTÉGER

SEULE L’ACTION PRODUIT DES RÉSULTATS

Vendredi 24 avril 2020

Ne me donne pas de poisson, apprends-moi plutôt à pêcher. Cet adage que l’on retrouve partout dans le monde, semble être une vérité acceptée et répandue. Pourtant, si nous analysons ces deux actions simples en apparence, pêcher et donner du poisson, et apprendre à pêcher, nous découvrons deux états d'esprit, deux consciences, deux philosophies, deux politiques, deux stratégies, deux tactiques, deux logiques et deux actions aux antipodes l'une de l'autre.

Pêcher et donner, c'est l'action au singulier, centralisée et unipolaire, exécutée par un individu ou un groupe. Alors que pêcher après avoir appris, ce sont des actions au pluriel, interdépendantes et multipolaires, accomplies par des individus ou des groupes.
Il faut chercher la différence dans les résultats constatés et les mérites reconnus. Dans le premier cas, les mérites sont attribués à l'individu (ou au groupe) qui a pêché. Dans le second, les mérites sont distribués entre les individus (ou les groupes) qui ont pêché eux-mêmes et de leur propre chef.
L'action au singulier est la justification de la propriété privée, les actions au pluriel sont la raison d'être du bien commun. Après examen de cette paire de paradigmes opposés, la sagesse et la sagacité nous commandent de ne pas adopter l'un et de rejeter l'autre, mais d'agir à bon escient selon les parties concernées et les circonstances, et aussi selon les intérêts personnels et collectifs bien compris.

La différence entre ces deux paradigmes n’est nullement un distinguo subtil ni une discussion futile sur le sexe des anges car, au final, un abîme sépare les motivations, les intentions, les ambitions, les buts, les objectifs, les efforts et les impacts. Les résultats obtenus par un individu ou un groupe sont réduits à leurs capacités limitées à eux-mêmes, les résultats produits collectivement par une multitude sont incalculables et innombrables !
Nous pouvons schématiser en comparant l'action d'une personne autocentrée (ou d'un groupe homogène d’individus) aux actions concertées de géants (ou de groupes de géants).

Que recherchons-nous exactement pour nous-mêmes et pour le monde ?
La réponse, cohérente avec la vérité de chacun, pourrait parfaitement être double : la liberté dans la paix et la sécurité pour moi-même et les miens, et la liberté dans la paix et la sécurité pour l'Humanité tout entière.

Face aux besoins, aux problèmes et aux défis immédiats de l’Humanité et de tous les êtres vivants, nous sommes en droit de préférer et de privilégier les actions collectives selon les principes de l'autonomie, la subsidiarité, du libre-arbitre et de la responsabilité résumés dans l’adage : charbonnier est maître chez lui.