De tout temps toi mélancolie

Tu voyages en qui te ressemble

Sous ton règne pesant sur la vie

En la noirceur qui vous assemble,

Amie d'une si grande solitude

Tu mets les esprits en détresse

Ennemie de toute certitude

Tu plombes l'existence de tristesse,

Par toi si mal on hait ce monde

Ses intolérants sur la terre

Son éternel tourment qui gronde

Et son âpre goût de l'enfer,

Toi qui prends tous les chiens perdus

Pour leur promettre un paradis

Fais ce dont tu auras voulu

Des plus faibles et des incompris,

Il vaudrait mieux que tu t'en ailles

Que tu libères tous tes otages

Du pire cachot de leur bataille

Qu'ils respirent sans craindre l'orage,

Toi la torture de toute conscience

De toute pensée dont tu abuses

Livre toute âme à sa sentence

Avant que toute vie trop ne s'use,

Du si lointain que tu te traines

Car la mémoire reste certaine

Du premier jour de ta venue

Emprisonnant sans une issue,

Mélancolie même en tout songe

Il est probable qu'on te maudisse

Que toute fatalité qui ronge

Fasse que toute rancoeur te trahisse,

On t'oublierait quittant tout être

On aimerait juste pour voir

S'évader vers un doux bien-être

Où se consume tout désespoir,

Il n'est jamais trop tard que vienne

L'envie couvant l'espoir d'un sens

A chaque vie son histoire sereine

Dotée du vouloir du bon sens  ,

Adieu n'est pas inaccessible

La délivrance est en soi-même

D'exister enfin chose possible

Ne plus pleurer et puis qu'on aime.