Quoi que...
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Quoi que...
L’angoisse de la page blanche…quel écrivain, quel qu’il soit, n’a jamais vécu cela ?
On sait pertinemment que tout écrivain passe tôt ou tard par ces périodes désagréables, mais cela ne me rassure pas pour autant.
Pour le moment, je suis figé, devant mon clavier, à m’interroger sur ce que je pourrais bien écrire, par quoi devrais-je commencer ? …
Tiens ! Je pourrais m’imposer une contrainte, comme prendre un début de phrase qui laisserait place à la réflexion, puis de là l’imagination pourrait s’envoler, planer, dériver, plonger sur le sujet pour enfin le coucher sur le papier ou sur l'écran.
Mais pour cela il faut en avoir de l’imagination, pour créer cette première phrase, et j'ai beau me creuser la cervelle, là… Je n’en ai pas, c’est le vide total…
C’est un peu comme pour pomper de l’eau, il faut amorcer la pompe mais le problème c’est que je n’ai rien pour amorcer cette maudite pompe, je suis à sec.
Je regarde les touches du clavier, dans l’espoir de voir apparaître un mot, je feuillette des livres au hasard, en quête d’une phrase inspiratrice, rien, toujours rien de rien.
Je furète sur internet et visite le petit atelier d’écriture des éditions « Zulma », j’ai beau tourné dans tous les sens les cent cinquante et une idées que j’ai en tête mais aucune que je ne sois capable de faire vivre jusqu’au bout, quelques phrases plus loin, c’est le bide, le brouillard, le néant total, le vide spatial...
J’admire ces écrivains, capables de pondre un roman en une fin de semaine.
Quoi que…lorsque je regarde du côté de Saint Exupéry, on y apprend qu’il lui fallait des mois, voire des années pour écrire une œuvre immortelle comme « Citadelle »; Commencée en 1936, publiée inachevée en 1948…devant un tel constat, je me dis que tout n’est pas perdu.
Malgré tout, il me reste moins de trois semaines pour remettre ma copie et ma tête est vide, vide, vide comme un grenier ou l’on vient de faire le ménage, c’est comme si tous les souvenirs, les idées, les projets s’étaient envolés, c’est un peu comme si quelqu’un avait appuyé sur la touche « Formater » et le disque dur est vide.
N’est-il pas vrai que l’ordinateur est à l’image de l’être humain ? Il ne pourrait en être autrement étant donné que c’est sa création.
La seule différence entre l’être humain et l’ordinateur et que le premier à des états d’âme, l’ordinateur, lui, n’en a pas, il n’a pas de sentiment, il est froid, mécanique, électrique, électronique, systématique, impitoyable, on appuie sur une touche et il réagit aussitôt, soit il crée, soit il efface, sans se préoccuper des conséquences.
L’être humain, quant à lui, il a une conscience, il est bourré de doute et de sentiments complexes, il a un cœur, il a une âme.
Quoi que…Ne serait-ce pas génial de pouvoir écrire un mot, un sujet, un concept, l’ordinateur proposerait un échantillon de thèmes ensuite l’écrivain n’aurait qu’à choisir celui qui l’inspire et écrire la suite selon son humeur, ses états d’âmes ?…
La technologie au service de la création…Ne serait-ce pas merveilleux ?
La création pour le plaisir de la création, bigre ! Ce n’est pas rentable, de plus certains commenceront à dire « à quoi cela sert d’écrire, si une machine peut le faire à notre place ».
Mais, je délire, on en est au balbutiement de l’intelligence artificielle, qui actuellement n’est orientée que pour fabriquer des robots à usage militaire, industriel ou technique.
Je suis d’accord pour dire que la machine à écrire à remplacer la plume, l’ordinateur à remplacer la machine à écrire et il est vrai que cela permet de refaire un texte à volonté, on n’est plus obligé de jeter du papier à chaque faute d’orthographe, je reconnais là un progrès.
Quoi que…à bien y penser, l’écriture peut être très agréable à regarder ou à lire.
Une belle calligraphie est avant tout un art et si en plus le texte est bon, cela devient un chef d’œuvre dont vous ne voudrait pas vous séparer.
On a perdu cet art et rare sont ceux encore capable d’écrire de belle façon, de toute manière les livres ne sont plus manuscrit, ils sont devenus « tapuscrit »
Alors, on a inventé les liseuses, ces tablettes électroniques censées remplacer les livres, les livres audio pour ceux qui ne veulent pas lire, on en arrive même à se demander si dans quelques décennies les livres existerons encore, vous imaginez un monde sans livre, sans lettre, sans ordinateur pour écrire, sans blog… Que de l’audio-visuel…
Cela fait froid dans le dos, rien qu’à y penser, plus de trois mille ans d’histoire qui se retrouveraient aux archives, comme de vielles tablettes égyptiennes dans un musée ou consciencieusement rangés dans un sombre et poussiéreux sous-sol.
Quoi que… à bien y penser…si nos textes sont convertis en audio, c’est un peu comme retourner à l’époque des conteurs publics, des griots, la tradition orale qui revient au goût du jour, à la différence c’est que le conte peut être dupliquer en un grand nombre d’exemplaires et diffusé autour du monde, cela fait rêver n’est-ce pas ?
Imaginez ? votre histoire, racontée par un orateur de talent …
Bon ! Revenons sur terre, pour le moment il existe encore des clubs comme « ecriturecréative » ou des sites comme « panodyssey » qui diffuse nos modestes écrits pour le plus grand bonheur de tous et de toutes.
A cet égard, il faut en remercier les créateurs et les animateurs…
Note : Finalement, j’ai réussi à remplir deux pages, comme quoi on peut écrire sur n’importe quoi…