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Le berceau du monde - Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont

Le berceau du monde - Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont

Publicado el 23, jul., 2020 Actualizado 23, jul., 2020 Cultura
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Le berceau du monde - Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont

C'est un ami de longue date, sa peinture m'a suivie depuis mes propres débuts, j'aime à croire qu'en certaines de mes oeuvres je lui offre des réponses à la sienne.

Les liens pour accéder à son oeuvre :

Facebook :

https://www.facebook.com/profile.php?id=100017510177742

Site Odexpo :

https://didier-louis-dumont.odexpo.com/

L'artiste avec son oeuvre offerte aux quatre vents

 

Ode à la peinture de Didier-Louis Dumont

Peinture-Monde

Peinture-Univers

Peinture-Cosmos

Et paysages ensorcelés

Ensorcelant

Et nourricier.

Une abstraction minérale

Organique

Matérielle

Empreinte d’une matière

Terreuse

Liquide

Aérienne

Enflammée.

Des chemins qui s’ouvrent

L’esprit de l’artiste

Lui-même

S’y attache

S’y dévoile

Eclatant de toutes parts

Nous enflammant

Le cœur l’esprit et l’âme

Circonscrivant notre regard

Enveloppant délicatement

Sensuellement

Notre œil écarquillé

Interrogateur parfois

Et la plupart du temps

Emerveillé

Ensorcelé

Envoûté

Par toutes ces formes.

De l’ordre du spirituel

Du sacré

Ses images que ses toiles enferment

Des noyaux des pépins des grains

Des traces des cercles des prismes

Des ronds des étoiles

Des creux

Des nœuds

Qui se dénouent

Des failles

Des fissures

Mais si légères

Encore invisible

A l’œil nu

Et qu’il faut savoir

Découvrir

Justement avec sa sagacité propre.

Maintenant

J’entame mon voyage

Dans cet univers unique

Je trace des parcours

Des signes

Des empreintes

Pareilles

A celles qui jonchent

Ses tableaux

Cartes de navigation

Afin de ne pas perdre le Nord

Le Sud l’Ouest ou l’Est

Grace à la boussole

Que je porte à mon bras

C’est que le pinceau fébrile

Vous entraîne si loin

Que sans cet outil

On ne pourrait en réchapper

Le regard à chaque fois

Est convié

A ses images nocturnes

Diurnes et voluptueuses

D’une sensualité à toute épreuve

Les éclats de couleurs

De partout explosent

S’inscrivent et vous cernent

Entourant votre regard ébahi

De cercles qui se dédoublent

De spirales qui vous avalent

De trous sans fond

Et sans fin

Qui vous aspirent

Abyssale oui

Mais pas sans profondeur.

Une peinture

Jamais ténébreuse

Car la lumière domine partout

Et se retrouve d’une toile l’autre

Une lumière opale indicible parfois

Qui s’évase sur les bords.

 

Des volutes qui serpentent

Des territoires qui s’entrouvrent.

De l’orange

Des bleus si variés

Du vert

Et du jaune

Du pourpre

Des rouges vifs baisers

Et tant d’autres encore

Que l’on ne saurait nommer

Tant ces teintes

Demeurent irascibles

Et propres à la création

Toute droite

Emanant de la palette

Chatoyante irradiante même

Que les pinceaux développent

Mêlent expérimentent

Délayent et font surgir

Avec ces doigts si longs

Qui les entourent

Les mains blanches

 De Didier-Louis.

Et maintenant

Partons à la conquête

De ses toiles

Ce qu’elles nous révèlent

A moi tout du moins

Mais vous les spectateurs

Avez également tous les droits

De vous laisser aussi absorber

Tant bien par sa peinture

Que par mes mots

Qui pour chaque figure

Qu’ils décrivent

S’entrelacent

Et tracent leurs vocables chuintants

Délicieusement qui s’accouplent

A ses lumières radieuses

Que ses mains n’ont cessé

De délacer.

Je veux plaquer mes accords

Et les entrelacer

Aux teintes

A ces couleurs

Cet orange

Que j’aime tant

Et que je vois voyager

D’une toile l’autre.

Ce qui apparait

Surgit

Se révèle

Ce sont ces traits

Incroyables

Qui découpent

Comme des couperets

Ses toiles.

Ses traits

Grands

Ou petits

Larges

Ou fins

Qui vous laissent

Des territoires

Des frontières

A découvrir

Et qui les lient

Chacune d’entre elles

Dans un ensemble fantastique

Littéralement magique

Et oui vraiment

D’une toile l’autre

Des passages se font

Se créent

Des couloirs

Des horizons particuliers.

 

Une parenthèse

J’ai eu la chance

De voir et d’observer Didier

Peindre

C’est un spectacle

Sans commune mesure

Dans l’atelier où nous étions

Où nous nous retrouvions

Trônait une table-palette

De gouaches colorées

Pâteuses que nous préparions

Chacun avec nos mélanges

Propres

-Qu’il a d’ailleurs emportée

Avec lui depuis-

Alors voilà

Il est là

Un pinceau à la main

Tournant autour

De ce plateau orné de couleurs

Et tchac ! un trait qui se plaque

Sur la feuille

Et le manège reprenait

Le voici

Je le revois encore

Telle une panthère à la robe sombre

Rôdant

Ses yeux à la pupille agile

Recouverts de cils vibratiles

Le regard prêt à jaillir

Et de là déposer encore

Une trace ou une autre

L’animal

Continuait ainsi

Un trait après l’autre

Plaqué placé déposé

Sur la feuille agrafée

Crucifiée sur ce mur

Couvert lui-même

Par tant de traces

D’empreintes

Incrustées

Formant une seconde peau

Rugueuse et creusée

Par endroit

Que les mains nues fébriles

Et agiles

De tous les enfants

De haut en bas

Abandonnèrent

Autour de leur tableau

Dépassant allègrement

De ce cadre de papier

Pouvant ainsi laisser libre cours

A cette liberté

Unique

Que ce lieu

Entrainait pour chacun

Pour eux comme pour nous.

La gestuelle du peintre

De l’artiste

C’est tout ce qui fait son art

Il me semble même

Que par elle seule

L’œuvre devient unique

Ce que l’on travaille aussi

En peignant

Comme en écrivant d’ailleurs

C’est son corps

On l’assouplit

On le courbe

On le tord

Tout comme le pinceau

Ou la plume.

Les poils souples qui se frottent

Au papier avalant le liquide

Que l’on dépose

Ne s’agitent que par la sûreté

La souplesse que le poignet

Avec le bras allongé

Ou tendu ou tordu

Ou l’avant bras plié

Crée dans l’air

Grâce à l’arrondi de la main

Qui enveloppe sensuellement

Le manche du pinceau

Comme de la plume

Et même désormais le tâtonnement

Si léger de chaque doigt

Sur des touches de clavier

Tout cela participe à la magie

De la création que nous animons

Chacun à notre façon.

Mais me voilà parti

Et je m’égare et erre…

C’est la faute de ta peinture

Didier-Louis

Elle m’entraine aussi

A contempler

Un passé

Qui pareil à la toile tendue

Laisse émerger

Toutes les réminiscences

De ce que nous étions.

 

Alors Didier-Louis

Dans cet atelier

Avec ma silhouette

Discrète

Qui observe ses pas feutrés

La souplesse de son corps

Dégingandé

Qui après tant de tours

Se laisse un temps d’attente

Une mesure incertaine

Une seconde palpable à peine

C’est qu’ici s’achève sa ronde

Et que…

Peut-être…

Un trait final

Une apothéose incroyable

Résonnera

Avec le clac retentissant

De son pinceau

Qui finira cette fois-ci la touche

Va bientôt clore l’aventure

Mais seulement pour un moment.

Et la signature alors

Trait d’union en noir délicat

Un D somptueux

Ornera bientôt cette feuille

Qui semble glousser

Amoureusement

Tant les caresses du pinceau

L’émoustillent et la font vibrer

Tout le long de son corps.

Un moment

Je laisse un intervalle

Tout doux

Comme un miroitement

De cet espace temps

A ce temps présent

J’ai soutiré à Didier

Les photos de ces tableaux

Plus d’une centaine

Que j’ai mis dans un document

Dédié

A Didier-Louis

Et toute sa peinture

Et lorsque je l’ouvre

Et que les images

De chaque toile émergent

La vue d’ensemble

Est proprement sidérante

Il s’agit bien d’une peinture-monde-univers-gouffre-minérale et aérienne

Enflammée et vivace

Liquide et tenace

Et je reviens au trait

Si  furieux

Lui aussi qui menace

Mais pas violemment

Plutôt pareil à un ciel d’orage

Bientôt zébré d’éclairs flamboyants

Lorsque je regarde cet ensemble

Le trait incroyablement

Partant d’une surface à une autre

Qui s’en va en haut

En bas

Sur les côtés

Qui s’échappe

Et puis revient

Il ondule

Il serpente

Il s’arrondit

Se regroupant

Se démultipliant

S’accroissant

Pour former alors

Comme une masse

Où toute la matière regroupée

En cette nasse

Repêche

Des milliers de points

De coulures d’éclats

Des salissures bombées

Huileuses soulevées

Par le couteau fébrile

Et souple

Que la main de Didier-Louis

Je l’imagine

A plaqué violemment

Jusqu’à creuser la surface

Blanchie par endroit encore

Et rassemblé toutes ces empreintes

Sur le corps

De la toile qui supporte

Encore vaillamment

Tous les coups de boutoir

Assénés par la main de Didier.

Des traits

Des croisillons

Des croix qui s’entrelacent

De part et d’autre

Qui s’enlacent

L’un à l’autre.

Des traits qui s’évasent

D’autres qui s’écartent

Des constructions sûres

Sur lesquelles se déposent

D’autres traits à nouveau

Un édifice

Une composition

Toujours unique

Une armature

Des surfaces qui se tendent

Pareilles à des voiles

Que le mât du pinceau de Didier

Continue à supporter.

Le trait qui s’écarte démesurément

Entouré lui-même par des rectangles

De couleurs

En haut et en bas

Un éclat d’une intensité sans pareille

Des traits qui se dédoublent

L’on croirait apercevoir ici

La ligne sinueuse et légère

Oscillant le long de la courbe

Décrivant sur un écran

La ligne de son cœur qui bat.

 

 

Des étoiles

Des galaxies

Des planètes

Autour aux alentours

Qui s’accouplent

Avec joie

Dans une sensualité profonde

Où l’on sent même

Jusqu’aux gouttes de sueur

De son corps qui se déposèrent

Amoureusement

Invisibles et nues

Sur le long manche du pinceau

Qui décrit ses cercles

Qui se lovent

Et qui tracent

A côté d’un sommet

D’un promontoire

Soudainement révélé

Des jaillissements vifs

Rouges et nacrés

Des explosions de laves

Comme s’échappant de volcans

Lors de la création d’un monde

Cet univers que Didier-Louis élabore

De tableau en tableau

De toile à toile

Assis debout

Et peut-être couché…

C’est que le regard s’anime

Et découvre toujours

D’autres signes

D’autres prolongements

Une infinité propre

Où le geste

La gestuelle du corps

Elabore

Une architecture

Jamais fermée

Ouverte à tous les vents.

On ne saurait pas dompter

Cette peinture

Didier-Louis

Comme la panthère

Que je le voyais devenir

Lorsqu’il peignait

Rôde toujours

Aussi vivace

Sauvage

Royal

Altier

Et magnifique

Dans toute sa chamarrure

Par la peau qui le constitue

Cette droiture

La colonne vertébrale

Soutenant un dos souple

Toujours droit comme un I

Mât qui ne ploie pas

Même sous les vents les plus furieux

Que sa création agite.

Alors voilà

J’achève avec ces mots

Mon ode à Didier-Louis

De mon esprit

De mes mots

Avec ma bouche

Et mes mains

Je clos

Juste un instant

Ces propos

Que je vous laisse maintenant

Avec le silence du dernier vocable

Crissant langoureusement

Puis silencieusement

S’ébattant sans un cri.

Pour toi Didier ces mots sincèrement et profondément avec toute mon amitié vous mon cher ami.

Eric Ausseil. A Aubervilliers, le 14 mai 2020.

 

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