“Les salles d’attentes” est un projet de pièce de théâtre qui a mûri pendant une année avant de prendre forme sur le papier et de se réaliser à Paris en 2020.

Avant cela, lorsque les premières particules du concept émergent, un autre type de spectacle se joue sur des scènes diverses et variées. Composé de plusieurs sketchs qui mettent en scène trois couples, il connaît plusieurs représentations à Genève, puis à Paris.

C’est en analysant les réactions des spectateurs que deux détails sont observés.

Premièrement, le décalage des personnages est apprécié et fait énormément rire. Deuxièmement, l'absurdité des situations dans lesquelles ils évoluent entraîne la surprise et crée l'attente. En effet, les traits de caractères, les dialogues, mais aussi les gaffes à répétitions engendrent une montée de la tension qui régale un public impatient de découvrir la suite.

Toutefois, certains aspects demeurent perfectibles. C'est notamment le cas au niveau de ce qui fait la force du spectacle, car une faiblesse y est détectée. L'écriture se concentre sur la personnalité des protagonistes sans pour autant approfondir les raisons qui les ont amenés à se comporter comme ils le font. Si les catastrophes qu'ils provoquent décrochent les mâchoires, il n'y a pas un véritable sentiment d'attachement envers eux.

De plus, même si l'absurde occupe volontairement une place importante, il s'agit d'un inconvénient majeur au sein de la narration. Elle manque de touches subtiles pour que la morale soit retenue et elle ne souligne pas assez le message qui souhaite être transmis.

Il faut alors trouver quelque chose de similaire pour garder la forme, mais qui soit plus innovant pour changer le fond.

En 2017, les bases sont posées au fur et à mesure que des idées se succèdent. Un sketch complet est écrit et d’autres doivent suivre. Ils ne resteront qu’à l’état de notes, car le résultat n’est pas suffisamment intéressant. Il n’y a pas de thématique à laquelle rattacher les personnages, ceux qui seront les futurs protagonistes de l’histoire et qui sauront capter l'attention durant plus d'une heure. Quant au contexte de la salle d’attente, ce n’est pas encore un prétexte légitime pour exploiter le fil rouge. En fin de compte, après mûre réflexion, un constat saute aux yeux.

Cette nouvelle création ne doit pas être comme les autres. Il faut qu’elle s'adresse aux gens dans le but qu'ils s'identifient à quelque chose de concret. Elle a le devoir de dévoiler ses nombreux tiroirs à mesure que le récit plonge quatre inconnus que tout oppose dans un méandre sans issue. Enfin, elle nécessite de s’éloigner des sentiers qui sont empruntés habituellement, mais tout en restant proche des propos traités dans d'autres textes. 

Il faut donc laisser ce précieux allié qu'est le temps faire son œuvre pour dénicher un schéma narratif convaincant et original.

En septembre 2018, après une dizaine de phrases notées ici et là, accompagnées de quelques ébauches chaotiques, voilà que les doigts décident de se promener sur les touches du clavier de l’ordinateur afin d’écrire tout ce que l’imagination a pu concevoir durant la prolifique période de macération. Le chemin qu’il est judicieux d’emprunter se trace de lui-même. Il est l'heure pour Catherine, Paul, Nadia et Eric de naître.

Trois mois et demi plus tard, le livret est achevé et "LES SALLES D'ATTENTES" voient le jour sur le papier.

Au bout du compte, l’écriture a permis d’injecter des thèmes de prédilection, ainsi qu’à mélanger l’humour, l’absurde, la folie et un peu de drame. Le résultat étant à présent une bonne histoire à raconter, il est l’heure d’entamer le développement et l’exploitation dans un lieu idéal : la capitale française…

David Yol