Les bifurcations contribuent-elles à la continuation des systèmes ?
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Les bifurcations contribuent-elles à la continuation des systèmes ?
Depuis mon éveil philosophique à 17 ans je me suis intéressé à ce que je pensais être des ruptures technologiques. Par exemple, j’avais appris que les cartes maritimes étaient secrètes et enfermées dans le coffre des rois avant l’invention de l’imprimerie. Leur diffusion était punie de mort. Cette mesure devint alors obsolète.
Bien avant, l’invention de l’alphabet éradiqua le pouvoir des scribes. Plus près de nous, la machine à vapeur, l’électricité, la chimie, la fusion nucléaire, la génétique furent pour moi des bifurcations , synonymes de ruptures.
Et puis, « patatras », lors d’une recherche Google sur les bifurcations, je tombe sur cet exemple : « Sur l'autoroute, ne pas confondre une sortie, qui permet de quitter le réseau autoroutier, et une bifurcation, qui est un changement de direction en restant sur le réseau autoroutier. »
Je pensais qu’une bifurcation changeait la nature d’un système alors qu’elle génère des turbulences, de nouveaux équilibres de pouvoir, des ruptures avec les pratiques et conceptions passées sans pour autant sortir du système.
De fil en aiguille, je me réfère à des conversations avec un ami marxiste lors de nos courses à pied au parc de Sceaux. Il répétait à l’envi que les sauts technologiques précèdent des évolutions sociétales. Il disait que la machine à laver le linge fut l’un des vecteurs essentiels de l’émancipation des femmes dans les pays développés.
Bifurquons maintenant sur les révolutions à la lumière de la Française, Russe et Chinoise. Le peuple, sur impulsion ou accompagnement d’élites avant gardistes, détrône le roi, le tsar et l’empereur. Émerge une période de terreur et des conflits très violents entre factions. Une nouvelle élite s’installe , reprenant rapidement les habitudes des anciennes élites.
La destruction créatrice, chère à Joseph Aloïs Schumpeter n’est plus de ce point de vue une rupture. C’est un moyen de donner un nouvel élan au système capitaliste.
Celles et ceux qui vivent les bifurcations ont probablement l’impression que le monde change sous leurs yeux en générant de nouveaux perdants et nouveaux gagnants. Néanmoins en adoptant une méta-position, telle la bifurcation autoroutière, nous restons sur une autoroute.
Vues de près les bifurcations sont des ruptures et vues de loin nous repérons des invariants :
- l’optimisation du rapport énergie mise en œuvre et efficience pour satisfaire les besoins des humains,
- les soifs d’apprentissages , de découvertes scientifiques et d’exploration de nouveaux territoires,
- l’expression artistique, les chants et les danses,
- des croyances, rituels, morales et narrations spirituelles,
- des pouvoirs différenciés et hiérarchisés,
- la violence….
Avec cette perspective, la bifurcation, malgré les turbulences engendrées, contribue à la continuation de la trajectoire d’un système.
Que pensez vous de cette hypothèse ?