LE MINIMALISME : RETOUR VERS LA SIMPLICITÉ

Et si nous éliminions le superflu qui accapare nos vies pour ne garder que l'essentiel? Le superflu d'objets, le superflu d'informations, le superflu de pensées, le superflu de nourriture... Le fait est que la nature humaine a tendance à chérir l'abondance. Elle a toujours peur de manquer et cultive avec soin ce besoin de posséder. Peut-être est-ce dû a un instinct primaire et ancestral qui la pousse à avoir toujours plus pour se sentir en sécurité afin de se prémunir des mauvais coups du sort. En y regardant d'un peu plus près, sommes-nous certains que cela nous sécurise? Cela n'a-t-il pas plutôt tendance à encombrer nos vies, nos esprits et l'intérieur de nos foyers? Que serait notre vie si nous possédions moins?

Surconsommation

La société de consommation dans laquelle nous ne sommes que le petit engrenage d'un rouage de plus en plus complexe, nous place au centre de sa stratégie. La publicité omniprésente étant utilisée comme le lubrifiant d'une machine bien réglée prête à vous avaler. Il n'a jamais été plus facile aujourd'hui de consommer à outrance si on se laisse facilement influencer. Je commande le matin, je suis livré le jour même. Achetez maintenant pour ne pas rater l'affaire du siècle! Un mois après la même promo est de retour! Et ce qui est assez perturbant, c'est qu'on arrive à nous faire acheter des choses dont nous n'avons pas forcément besoin. Cette sorte de manipulation cérébrale n'est pas là pour nous aider à mieux nous sentir ni pour résoudre nos problèmes. Elle est là pour servir le dessein de la croissance économique infinie. Ce qui en soi n'est pas très sain. Une famille américaine possède en moyenne pas moins de 300 000 objets à l'intérieur de son foyer! (1) J'imagine qu'en France les chiffres ne doivent pas être très éloignés. Un ménage français par exemple possède une centaine d'appareils électriques. (2) Ajoutez à cela la déco, l'ameublement, les fournitures pour chaque pièce de la maison et je crois que nous serions surpris de voir le nombre d'articles total que nous empilons.

Le mirroir social

Nombreux sont les témoignages de personnes qui ont "réussi" leur vie, une brillante carrière des maisons luxueuses, des voitures de sport et tout ce qui remplit leurs vies de consommateurs. Elles travaillent soixante heures ou plus par semaine pour rembourser leurs dettes, s'offrir des vacances de rêves et consommer toujours et encore. C'est l'ultime récompense sociale. Cela peut également se traduire par une sorte de compétition ou de comparaison, je veux faire mieux que mon voisin, j'ai un ami qui a une plus belle moto que moi, ou encore la cousine de mon mari a acheté le dernier téléphone à la mode... La course aux achats est lancée. Une fois en possession de l'objet tant convoité, l'euphorie est à son maximum. Mais elle retombe au bout de quelques jours et le besoin de consommer revient au galop. Il est facile de se persuader soi-même que nos raisons sont bonnes quand il s'agit d'achats.

A la recherche du lien perdu...

Mais ces raisons sont-elles réellement importantes? Car en creusant un peu, ces mêmes personnes avouent qu'il leur manque quelque chose. Elles effleurent la vision d'un mode de vie plus simple, plus épurée. Elles ont la sensation d'avoir perdu le contrôle de leur propre existence. Elles s'aperçoivent qu'aucun trésor terrestre aussi fabuleux soit-il n'est plus satisfaisant et surtout qu'il est éphémère. Et ce quelque chose qui leur manque, c'est bien souvent faire de la place pour des choses plus primordiales. Avoir un peu plus de temps pour soi, baisser son niveau de stress et d'anxiété. Renouer avec les autres et engager des relations plus authentiques avec ses proches. Prendre vraiment conscience de ses besoins naturels et revenir vers quelque chose de plus harmonieux . Plus en accord avec ses envies. Retrouver un lien qui nous procure de la stabilité, retrouver un mode de vie un peu plus équilibré.

Le minimalisme

Alors que faire pour y parvenir? Vivre simplement demande du travail et des efforts. Il est difficile de sortir du cycle effréné dans lequel nous sommes entraînés. Mais en prenant un peu de recul, ne voyons-nous pas que la société moderne actuelle possède suffisamment? Est-il plus important pour nous aujourd'hui, d’ajouter ou de soustraire? Le minimalisme peut être un point de départ si nous nous mettons en quête de simplicité. Ce mot barbare au premier abord, ne doit pas nous effrayer. Il n'est pas question de se retrouver à poil du jour au lendemain en se débarrassant de tous nos biens. Le but est d'éliminer de sa vie tout ce qui est inutile. Supprimer ce qui n'est pas fonctionnel. Il y a plusieurs façons de procéder, et nous pouvons nous-mêmes inventer le moyen qui nous convient pour ne conserver que l'essentiel. (3) Commençons par exemple par choisir un objet que nous n'utilisons pas et mettons-le dans un carton. Le deuxième jour, deux objets et ainsi de suite... Faisons cela pendant un mois. Observons le résultat. Plus radical, mettons toutes nos affaires dans des cartons comme si nous déménagions. Une fois terminé ne sortons que ce que nous utilisons réellement chaque jour ou régulièrement. La surprise sera de taille quand nous alllons constater ce qu'il va rester dans nos petites boîtes et à quel point nous nous encombrons de choses inutiles. Utiliser le juste nécessaire et faire sortir de sa vie le superflu. Débarrassons-nous des cartons qui ne nous servent à rien.

Posséder des biens n'est pas une mauvaise chose en soi. Posséder trop de choses et de surcroît inutiles, ne fait que détériorer notre rapport au monde et nous rend esclave d'un processus excessif de consommation qui dégrade sournoisement notre santé mentale. Les solutions miracles n'existent pas pour vivre une vie idéale. Mais il existe une multitude de moyens qui peuvent l'embellir un tant soi peu. Le minimalisme est l'un d'entre eux. Notre bref passage ici-bas mérite que nous nous y intéressions. Bien entendu, cela ne supprimera pas les problèmes que nous rencontrerons, car la vie est ainsi faite, des hauts et des bas. Alors? Prêts à épurer notre vie et à vivre mieux avec modération? Ce concept ne va pas révolutionner nos modes de vies, mais il peut aider à les simplifier et les rendre moins matérialistes.