La première fois que je suis tombée amoureuse je devais avoir cinq ans. J’étais très amoureuse du fils de mon instituteur de CE1-CE2 qui devait avoir deux ou trois ans de plus que moi. Mon vrai premier amour, je l’ai trouvé quand j’avais quatorze ans. Nous avions été longtemps amis avant de tomber amoureux. Nous avons finalement été définitivement séparés par la distance. S’en est suivi environ une dizaine d’histoires de cœur plus ou moins romantiques et plus ou moins longues, jusqu’à cette année où je me suis rendue compte que j’étais devenue complètement dépendante à l’amour.

Quand je parle de dépendance à l’amour, je ne parle pas seulement de dépendance affective. C’est vraiment à l’amour que je suis dépendante. Ce sentiment de besoin d’attention, d’affection et de reconnaissance, je ne l’ai pas dans d’autres domaines de ma vie que dans mes relations amoureuses. Je ne demande que très peu de cette affection auprès de ma famille ou de mes amis par exemple.

Je me suis rendue compte de cette dépendance après avoir mis fin à une relation toxique. On pourrait croire que c’est le terme à la mode ces derniers temps. Mais cette relation m’a empoisonnée jusqu’à en devenir physiquement malade. C’est quand j’ai vu que mon corps réagissait de façon violente que j’ai compris que cette relation était, pour moi, un véritable problème. J’ai donc décidé de me faire accompagner par une psychologue. Autant pour me soigner de cette dépendance, que pour m’éloigner de la personne qui me faisait du mal. Quand vous êtes dépendants à l’amour, cela demande beaucoup de volonté pour s’éloigner de l’objet de votre addiction.

Parce que oui, la dépendance affective est réellement une dépendance au sens propre du terme. Nous n’avons pas seulement besoin de l’affection de notre entourage, nous y sommes dépendants comme nous pourrions être dépendants au sucre, à l’alcool ou encore à la drogue. Nous en avons besoin au plus profond de nos tripes, et quand nous sommes en manque, c’est une véritable souffrance qui nous pousse à être toxiques pour notre entourage. Parce que c’est notre entourage et lui seul qui va pouvoir combler ce vide qui caractérise notre manque. Le problème, c’est que, comme pour la drogue ou l’alcool, nous en avons toujours besoin de plus, jusqu’à ce que ce ne soit jamais assez.

L’heureuse nouvelle, c’est que comme pour toutes les addictions, la dépendance à l’amour se soigne. Alors, j’ai décidé que cette année, j’allais soigner mon addiction.

L’Amour a toujours été l’objet de questionnements. Il aura fait couler beaucoup d’encre que ce soit de la part de poètes, d’écrivains ou encore de scientifiques. J’ai donc décidé de lui écrire, moi aussi. Alors voici les lettres que je lui écris directement pendant ma convalescence. Ces lettres, je les écris à des vues non seulement thérapeutiques, mais aussi pour mieux comprendre mon mal être.

J’espère que le cheminement de mes pensées intimes pourront aider d’autres personnes, comme moi, à surmonter leur propre dépendance.