La main de Dieu
Auf Panodyssey kannst du bis zu 30 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 29 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
La main de Dieu
14 Janv 15
Comment arriver à vous faire partager à quel point tout envoie du rêve ici ???
Nous sommes au matin du 13 janvier 2015, installés sur des transats à prendre le petit-déjeuner, un thé marocain, des fruits et de la confiture de la Madre entre les mains, en plein désert sur la route des Sud du fond du Maroc, au bord d'un grand oued asséché, mais où végètent quand même quelques palmiers, avec en deuxième plan un massif montagneux fait de strates rouge-orange, entrecoupées de bandes de végétation verte et d'étendues violacées provenant de petites fleurs dont nous avons fait un bouquet.
Il est 9h du matin, nous regardons les rayons du soleil illuminer les premières crêtes de l'anti Atlas qui s'étend au fond, nous venons de terminer une partie de golf dont le point final, un drapeau marocain, est planté en plein milieu du oued, et nous faisons les départs du haut du camion au Driver, les approches dans les cailloux au fer P, et la conclusion dans le sable au putter. Un vieux jazz de l'entre deux guerres sort des enceintes du camion, Sher-Khan est aux anges dans ces grands espaces, nous prenons le temps de contempler le paysage et de vivre, juste vivre, savourer la magie de cet instant, et nous dire que ça c'est la Liberté, et que c'est grâce à ces moments que nous donnons ses lettres de Noblesse à notre vie.
Mais ceci n'est encore qu'un court instant du rêve que nous vivons ici, dans la beauté des paysages marocains, au milieu de ces gens si sympathiques qui vous saluent tout le temps avec respect, "Salam Aalekoum", "Aalekoum Salaam". Nous sommes à bord du camion de mon frère, là où il rassemble tout son chez soi, toute sa vie ; ce qui nous offre un luxe incommensurable en plein voyage, la possibilité de se poser quand on veut, où on veut, dans les endroits les plus somptueux, avec les moyens de faire une vraie cuisine, de dormir dans un vrai lit, de s'octroyer même une petite douche chaude en plein milieu du désert, de se faire une séance cinéma, ou de se taper des petits délires comme faire de la slackline ou jouer au golf n'importe où où on veut. De se faire un feu à la nuit tombée, et d'y faire cuire un tajine de poulet aux légumes et raisins secs, avec le mélange d'épices approprié, et de se délecter avec, chacun mangeant avec un bout de pain dans le même plat.
Et tout ceci avec des gens d'une très grande richesse : mon frère Timothée, l'heureux propriétaire du camion, que je ne présente pas ; Renaud, un ami de Suisse de Tim avec qui je m'entends particulièrement bien, un mec qui a lui aussi beaucoup voyagé en mode roots, en Inde en Amérique du Sud ou en Afrique du Nord, et qui en Suisse est cordiste, c'est à dire qu'il travaille en hauteur suspendu dans son baudrier, pour réaliser toutes sortes de travaux (poser des ponts suspendus, des tyroliennes, réaliser de la maçonnerie, installer des pilonnes ou des paratonnerres, parfois même avec l'aide d'un hélicoptère) ; et Wesley et Marie, deux amis qui voyagent à bord d'un Fiat Ducato, rencontrés par Tim l'été dernier en Hongrie, et avec qui nous formons une joyeuse petite troupe.
Nous venons de parcourir la plus belle route jamais faite au cours de mes voyages, je la mets largement sur un pied d'égalité avec les Andes, qu'il s'agisse du canyon de Colca, du Sud Lipez ou des pourtours du plus haut sommet des Andes, l'Aconcagua en Argentine. (cf les autres sections du blog).
Essayez d'imaginer : une route qui serpente au milieu d'un paysage féérique tirant sur les rouges et orange, formations montagneuses en stries horizontales, verticales, rectilignes ou en courbes, dessinant par moments des figures parfaitement concentriques. J'ai vu pas mal d'endroits magnifiques déjà, mais ici comme dans quelques autres lieux privilégiés, on prend conscience que tout ceci est le fruit de forces qui nous dépassent, que certains appellent Dieu, Allah ou Yahvé, d'autres la mère Nature, la Pachamama ou la Nature de Bouddha ; en berbère ils l'appellent la Touga. Qu'ici c'est Dieu qui s'est essayé dans un délire créatif à faire de l'art abstrait, et qui nous offre le plaisir suprême de contempler son oeuvre. Et comme un moment de grâce, l'apothéose, tonton Albert (c'est le nom du camion) se paye le luxe de fêter son anniversaire au milieu de cet endroit mirifique, en affichant son 500 000ème kilomètre au compteur juste là. Nous nous arrêtons sur le bord de route, seuls au milieu de nulle part dans cet endroit grandiose, et débouchons la bouteille de cidre (Eh oui, quelques restes de Tim le Breton) pour trinquer à sa santé et le remercier de nous avoir amené jusque là.
Et dites vous que des paysages hallucinants comme celui là, c'est tous les jours qu'on en admire depuis qu'on a pris la route. Vous voulez des photos, hein ? Il faudra patienter jusqu'à mon retour, je le crains pour vous. Mais tant mieux si je vous ai mis l'eau à la bouche...
Vous voulez que je vous dise ? Rapprochez-vous un peu. Vous voulez vraiment que je vous dise ? Je vais vous confier un petit secret. Rapprochez-vous encore ! Je vais vous le chuchoter à l'oreille... De tous les pays que j'ai visités, je crois que celui-ci est le plus riche de part sa diversité des paysages, la beauté des couleurs, ces objets que l'on trouve dans les souks. Le mythe d'Ali Baba persiste ! Il suffit juste de venir fouiller dans cette caverne aux trésors multiples pour y trouver les bijoux que vous n'osiez même pas imaginer.
Mais chut, hein ? Ca reste entre nous ! Il ne faudrait pas trop que ça se sache, les touristes risqueraient d'affluer par milliers. OK ?
Bises à tous,