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Wo(man in the mirror), c'est ça une reconversion?

Wo(man in the mirror), c'est ça une reconversion?

Veröffentlicht am 6, Juli, 2021 Aktualisiert am 6, Juli, 2021 Unternehmertum
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Wo(man in the mirror), c'est ça une reconversion?

Donc je vous le disais, je suis en « Joie ».

Joie de me retourner, regarder le chemin parcouru et me dire que ce n’est que le début d’une nouvelle tranche de vie professionnelle avec de belles découvertes (et je le sais bien sûr, de futures déconvenues, et qui, je sais aussi, ne dureront pas et se recycleront en apprentissages…).

 

Qui l'eut cru ? Ça y est j'ai officialisé le lancement de mon activité dans le domaine du « développement durable ». Il y a quelques temps, après 2 mois d’attente de la proposition du cabinet de conseil de mes rêves qui ne venait plus malgré une série d’entretiens réussis et un ok sur ma candidature, quand à un dîner et aussi dans un cercle associatif des amis m’ont dit : « Et pourquoi, tu ne te lances pas en conseil, toi ? ». J’ai explosé de rire. « Moi? Monter ma boite ? N’importe quoi, je n’ai pas une âme d’entrepreneur! ». Et puis la seconde d’après, me dire silencieusement, « pourquoi pas ? » mais sans laisser cette voix prendre corps… Me voici 2 ans plus tard à l’avoir fait… Quelle joie d’avoir testé et m’être un peu plus écoutée grâce à leur petit coup de pouce.

 

Cette histoire de développement durable, ça a toujours été là mais plutôt inconscient. Disons juste que mon premier CD a été Remember the Time de Mickael Jackson, que je me suis auto-biberonnerée à Heal the World.

Sur le volet l’environnement, « fille de la ville et du béton » comme je m’amusais à le dire, je n’avais aucune idée des enjeux que nous devrions réellement affronter à part peut-être le sujet des espèces en voie de disparation mis en avant par les peluches du WWF et encore…

Sur le volet social, être petite fille de mineur et de cheminot et vivre en banlieue sud de Lille m’ont suffi à comprendre, que si mes parents avaient réussi par le travail et les possibilités d’une époque à sortir de cette condition sociale, non, nous ne sommes pas tous nés sous la même étoile, que ce chemin n’allait pas être si simple pour tous et que c’est collectivement que nous pourrions y faire quelque chose...

 

Après mes études de « commerce international », quand j’ai pris mon premier poste d’acheteuse en CDI en 2007, je rencontrais la notion de développement durable à chaque appel d’offres. Je faisais mon travail volontiers, participais avec plaisir aux ateliers organisés par l’équipe DD, j’intégrais mes critères RSE dans mes appels d’offres, et pendant 2 ans je participais les mardis soirs à des distributions aux Restos Du Cœur. Quelques années plus tard et ayant changé d’entreprise pour faire à peu près le même job pour une grande banque française, c’est lors d’un appel d’offres où je devais acheter des goodies et des t-shirts que j’ai reçu une proposition à 1 euro pièce avec des t-shirts made in Bengladesh la semaine de l’effondrement du Rana Plaza (immeuble de sous-traitants textiles qui s’est effondré en 2013, pour cause de négligence, non-prise en compte des revendication des travailleurs, et qui a causé la mort de 1200 ouvriers et 2000 blessés) que j’ai vraiment fait un lien entre mondialisation, réduction des coûts et que j’ai réalisé que les enjeux sociétaux et les risques pour les populations locales, en dépit du développement, dépassaient largement mon entendement… Ensuite ce n’est que pendant la Cop 21 en 2015 que j’ai réellement saisi l’urgence climatique et eu un aperçu du problème dans sa globalité…

 

Un vendredi midi de décembre 2015 où je m’ennuyais sévère à la Défense, en dépilant mes e-mails non lus, j’en découvris un de mon fournisseur d’enveloppes Pocheco m’invitant à la projection du film Demain de Cyril Dion et Laure Nouhalat dans lequel ce fabricant avait été mis à l’honneur et une série de conférences grand public à l’Unesco dont un dialogue entre Nicolas Hulot et Vandana Shiva l’activiste indienne qui dédit encore sa vie à la lutte contre la prise de pouvoir sur l’agriculture (et donc notre alimentation) de la firme Monsanto par ses graines OGM brevetées et ses engrais cancérigènes… Passionnant ! Quel appel ! Il fallait que j’y aille !!! Mais demander une place à un évènement extérieur à un fournisseur (pratique peu recommandée quand on est acheteur.e, déontologie oblige…) et partir à 15h pour aller voir un film et une conférence en pleine période de clôture financière ? A priori, c’était peine perdue mais au fond j’avais trop envie d’y aller ! J’ai fait des pieds et des mains pour récupérer l’invitation et ai demandé l’autorisation de m’y rendre. Ma cheffe, voyant tant cela me tenait à cœur m’autorisa à y aller en contrepartie d’explications et mail bien argumentés sur l’intérêt de cette petite sortie improvisée pour ma mobilité à venir. Merci à elle, à Pocheco et à moi-même d’avoir fait ce « plus petit pas possible » sans m’en rendre compte…

 

J’ai passé mon week-end entier à l’Unesco et ai suivi toutes les conférences, j’ai été touchée par les intervenants et j’ai découvert la face cachée monde du « développement durable ». Le lien fait par Nicolas Hulot entre le réchauffement climatique, l’impact sur la résilience alimentaire et la crise syrienne quelques semaines après les attentats du 11 novembre m’a semblé d’une évidence glaçante et m’a beaucoup marquée…

J’ai compris intérieurement que, globalement, malgré des projets sympas, non je ne pouvais plus juste me contenter d’évaluer des fournisseurs sans rien faire des notes récupérées, réduire des grammages papiers, et intégrer des clauses d’obligation de respect du Global Compact à mes fournisseurs sans avoir un impact concret. Que les boites où je suis passée fassent ça (et plus dans d’autres domaines) c’était déjà pas mal et un très bon début mais il m’en fallait plus et il fallait que ça aille plus vite ! Je constate 6 ans plus tard que les projets n’avancent pas toujours vite mais que depuis, une prise de conscience, s’est accélérée par la pause forcée et les points sur les i posés sur notre fragilité en tant qu’espèce humaine par cette pandémie. Et moi, là-dedans, je dédie mon temps et mon métier à y participer. Je fais donc ma part.

 

Bien sûr, il y a de nombreuses pages et questions à se poser sur le juste équilibre entre les actions politiques, citoyennes et celles du monde des affaires, sur cet oxymore de « Développement Durable », la notion de progrès, et les dérives de la RSE dont le greenwashing organisé par la lâcheté de beaucoup de managers en ont réduit la portée… Ceux qui me lisent et qui ont travaillé avec moi vont encore dire que « je râle ». En fait, non je ne suis pas une râleuse mais une idéaliste un peu rebelle avec des convictions qui n’osait pas, par convention, peur ou manque de confiance en soi s’exprimer sur sa vision du monde et qui avait fini par l’oublier et donc grogner…

 

Aujourd’hui je suis « en joie », j’ai retrouvé du sens dans ma vie professionnelle. Je n’ai plus la boule au ventre en allant bosser. Je n’ai plus honte de répondre à l’angoissante question « Et toi qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ». (D’ailleurs, rendons-nous service, la prochaine fois que nous rencontrons quelqu’un essayons de s’intéresser à lui, à ses centres d’intérêts et non pas à ce qu’il fait comme métier…).

 

A travers les cours que je donne, j’aime transmettre des idées, m’étonner des réponses des étudiants (et quoi qu’on en dise malgré leur addiction à leurs smartphones, ces « digital natives » semblent bien plus matures que moi à leur âge, ce qui me donne sérieusement espoir en cette nouvelle génération débarquant dans « le monde du travail » et je l’espère prête à le faire changer), que je réussisse à les embarquer ou non, car ce n’est pas toujours évident d’intéresser et lutter contre des écrans.

 

A travers les accompagnements que j’anime auprès d’entreprises ou start-ups, j’aime savoir que je répands le message d’urgence environnementale et les bonnes pratiques ou solutions élaborées par d’autres qui ont sérieusement besoin de bras pour les déployer et/ou les dupliquer.

 

Ça faisait des années que je recherchais cela, participer à quelque chose de plus grand que moi, contribuer au monde et non pas dans le seul intérêt financier d’une organisation et d’actionnaires dispersés…

Savoir au fond de soi qu'il y a "quelque chose" qui cloche, essayer d'agir à son niveau, sans trop changer, sans culpabiliser, avancer reculer douter et puis un jour oser se faire confiance et se lancer.

 

Le chemin n’a pas été facile car j’avais décidé de ne postuler que sur des postes en RSE. Malgré ma bonne volonté, des lectures, une capacité de travail et un esprit critique pourtant bien affuté, j’avais commencé à contacter du monde en interne ou à regarder un peu à l’externe mais il faut l’avouer sans grand succès… « Il faut être experte. » «Votre profil est intéressant mais nous avons sélectionné un profil plus expérimenté ». J’ai dû entendre cette phrase une bonne quinzaine de fois, et encore, quand les recruteurs potentiels me répondaient...

 

Pour comprendre, j’ai fait un premier petit bilan de compétences, échangé avec des personnes travaillant dans ce domaine, orienté un maximum mes projets vers le « DD ». Ça ne suffisait toujours pas, je n’étais jamais « assez » pour ces managers des grandes tours argentées. J’ai donc décidé de postuler au Master Développement Durable et Organisations de Dauphine en parallèle de mon activité, pour devenir cette experte.

 

Après Heal the world, c’est (wo)Man in the mirror que j’ai commencé à chanter… J’avais envie de commencer à me changer moi, mes compétences pour apporter au monde quelque chose me semblant plus juste.

Au-delà des connaissances et du saint Graal de diplôme d’où je suis sortie major, ce master m’a apporté beaucoup plus : il m’a apporté un nouveau regard, la capacité de reconnecter les morceaux, et de voir le monde (y compris de l’entreprise) de façon holistique. J’ai aussi pris confiance en moi, en mes capacités grâce aux amis rencontrés là-bas dont je partage les valeurs, à notre soutien mutuel et aussi grâce à des professeurs inspirants que je remercie encore sincèrement pour leurs élans passionnés : Jacques Richard pour sa verve sur la Triple Compta, Sylvaine Trinh pour m’avoir ouvert les yeux sur « les valeurs » et m’avoir secouée sur mes capacités, Pierre Maclouf pour m’avoir redonné goût à l’écriture et à la sociologie, discipline que j’avais délaissée depuis le bac éco, et Fabrice Bonnifet Directeur DD de Bouygues dont le franc parler sur le rôle à jouer des business modèles des entreprises et plus récemment le livre sur l’entreprise contributive m’ont inspiré la signature de mon logo M-Kare, vers l’entreprise contributive.

 

Entre temps, grâce à un « lobbying » intense auprès des managers de ma direction, j’ai pu bénéficier d’un poste à la RSE des achats en parallèle de mon master que je finançais seule et sur mes temps de congés. Enfin ! Ce n’était pas un CDI mais une mission, le temps qu’il faudrait. Pendant cette période, j’ai réappris à changer de regard sur mes « habitus ». J’étais comme une équilibriste entre mon ancien métier d’acheteuse, mon nouveau métier de chef de projet RSE, une nouvelle équipe avec ses codes à laquelle m’adapter, mes cours, mes livrables au boulot et une nouvelle cheffe ayant elle-même fait le master quelques années auparavant pouvant parfois me guider.

 

1 an et demi plus tard, superbe opportunité, changement de décor pour implémenter les exigences de la nouvelle loi sur le devoir de vigilance au niveau groupe je me pensais lancée, et je réalise tout était à recommencer :  Comment faire mon travail isolée alors que j’étais dans une autre équipe ? Comment m’intégrer ? Comment créer alors qu’il fallait tout rentrer dans des fichiers ?  Comment faire bouger les mentalités de toutes ces personnes rencontrées à la Conformité ? Comment faire comprendre que, non mes questions ce n’était pas de la naïveté mais des preuves d’engagement et mes convictions ? La dissonance cognitive me rattrapait quand j’étais au contact d’ONGs ou que des connaissances venaient manifester en bas des tours…

 

Un jour, le burn-out qui pointait déjà son nez se solde par un coup téléphone, et mon monde s’arrête : mes jambes ne me tiennent plus, je tombe d’un coup dans mon bureau du 24eme étage : mon père est décédé. Tout ne tient qu’à un fil. Ça n’était pas « prévu ». Passé les formalités, je mets des mois à me relever. Pendant cette période c’est le souffle du vent dans les feuilles, le soleil, l’ancrage à la terre, le calme et la proximité à la nature qui m’a permis de me relever. Le décès de mon père devient le point de départ d’une réflexion personnelle sur le sens de la vie et donc de la mienne que je continue de mener et qui je pense va continuer à me guider « quelques » années... Cet évènement m’a tellement touchée que j’ai à cœur d’agir aujourd’hui dans la plus grande justesse et dans le respect de mon être, même si bien sûr je vise parfois encore à côté…

 

Depuis professionnellement, j’ai continué à me former à des sujets transverses que je ne me serai jamais autorisé auparavant, comme la perma-culture, le zéro-déchet, ou encore le bio-mimétisme, et la facilitation, je rêve maintenant au coaching. J’ai à nouveau participé à des conférences, accompagné des connaissances à formaliser leurs exigences ou politiques RSE, et à donner des formations en catimini… Petit à petit, sans l’avoir prémédité, j’ai commencé à pouvoir me faire payer, pu donner les formations que je souhaitais. J’ai décidé alors de rentrer en couveuse pour tester et puis commencer à facturer, il y a 10 mois déjà, ce n’était pas en grande pompe mais cette création a déjà démarré depuis plus d'un an maintenant petit à petit. La route me plait, et je continue à faire des petits pas, à voir jusqu’où tout cela me mènera… 

 

 

 

(wo)man in the Mirror…

 

I'm gonna make a change
For once in my life
It's gonna feel real good
Gonna make a difference
Gonna make it right

As I, turn up the collar on
My favorite winter coat
This wind is blowing my mind

I see the kids in the streets
With not enough to eat
Who am I to be blind?
Pretending not to see their needs

A summer disregard, a broken bottle top
And a one man soul
They follow each other on the wind ya' know
'Cause they got nowhere to go
That's why I want you to know

I'm starting with the man in the mirror
I'm asking him to change his ways
And no message could have been any clearer
If you want to make the world a better place
Take a look at yourself, and then make a change
Na-na-na, na-na-na
Na-na, na-na

I've been a victim of a selfish kind of love
It's time that I realize
That there are some with no home, not a nickel to loan
Could it be really me, pretending that they're not alone?

A willow deeply scarred, somebody's broken heart
And a washed-out dream
They follow the pattern of the wind ya' see
'Cause they got no place to be
That's why I'm starting with me

I'm starting with the man in the mirror
I'm asking him to change his ways
And no message could have been any clearer
If you want to make the world a better place
Take a look at yourself, and then make a change

I'm starting with the man in the mirror
I'm asking him to change his ways
And no message could've been any clearer
If you want to make the world a better place
Take a look at yourself and then make that
Change!

I'm starting with the man in the mirror
(Oh yeah!)
I'm asking him to change his ways
(Better change!)
No message could've been any clearer

If you want to make the world a better place
Take a look at yourself and then make the change
You gotta get it right, while you got the time
You can't close your, your mind!

That man, that man (With the man in the mirror)
That man, that man (Oh, yeah!)
That man, that man (I'm asking him to change his ways)
That man (Better change!)

No message could have been any clearer
If you want to make the world a better place
Take a look at yourself and then make the change

Na-na-na, na-na-na
Na-na, na-na
Gonna feel real good
Na-na-na, na-na-na
Na-na, na-na

I'm gonna make a change
It's gonna feel real good!
Chime on!
(Change)

Just lift yourself
You know
You've got to stop it
Yourself!

I've got to make that change, today!
Hoo!
(Man in the mirror)

You got to
You got to not let yourself
Brother
Hoo!

You know, I've got to get
That man, that man
(Man in the mirror)

You've got to move! Chime on!
Chime on!
You got to

Stand up! Stand up! Stand up!
(Yeah! Make that change)
Stand up and lift yourself, now!
(Man in the mirror)

You know it!
You know it!
You know it!
You know it!

Make that change

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Kommentar (3)

Je vous en prie Marion. Connectons-nous aussi là-bas avec plaisir ;-)

Et merci pour retour d'expérience Medium Vs Panodyssey, cela est très motivant pour nous...

A très vite !

Merci Marion pour votre témoignage riche de sens et si bien écrit.

Si vous le souhaitez, je peux le partager avec plaisir dans mon réseau LinkedIn...

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Marion Kulczycki vor 3 Jahren

Bonjour Alexandre, merci beaucoup c'est sympa. il faut déjà que j'ose sortir du bois et le poster sur le mien ;-). Je me mets de vous ajouter à mon réseau si vous en êtes ok. Merci pour cette plateforme. Superbe alternative à Medium qui mérite d'être connue. :)

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