

Le père Noël et les sorcières de Saint-Jean de Saverne
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Le père Noël et les sorcières de Saint-Jean de Saverne
Il était une fois un village où les enfants attendaient chaque année la venue du Père Noël avec impatience. Mais dans l’ombre des montagnes et des landes, des créatures redoutables observaient la scène avec une haine croissante : les sorcières du Mont Saint Michel de Saint-Jean de Saverne.
On raconte que la chapelle Saint-Michel, perchée sur les hauteurs du Mont Saint-Michel à Saint-Jean de Saverne, est le théâtre d'événements mystiques depuis des siècles. Ce lieu de pèlerinage, chargé d’histoire et de légendes, est marqué par une aura de mystère et d’obscurité. Au sommet du rocher tabulaire, des rassemblements obscurs auraient eu lieu, où des sorcières se rencontraient dans le secret des nuits étoilées, leurs chants étranges et leurs rituels occultes résonnant dans l’air frais de la montagne.
Les récits des villageois racontent que ces sorcières, habillées de longues robes noires, se rassemblaient autour d’un feu crépitant, leurs visages à moitié cachés par des capuchons. Elles se réunissaient en cercle, s’asseyant dans le creux de la roche, un endroit que l’on disait chargé d’énergie, un portail vers un autre monde. Dans cette grotte, celles qui avaient enfreint les lois de leur clan étaient punies, condamnées à y passer des jours et des nuits, emprisonnées dans les ombres, leurs cris se mêlant au souffle du vent.
Mais ces sorcières n’étaient pas que des figures inquiétantes. On les craignait, mais aussi on les respectait. Les plus sages d’entre elles possédaient des connaissances anciennes sur les herbes et les potions, des secrets que seules les initiées pouvaient comprendre. Elles avaient le pouvoir d’invoquer les esprits de la nature, de contrôler le vent et la pluie, de faire tomber la neige en hiver ou d'apporter la chaleur du soleil au printemps.
Ces sorcières, gardiennes des équilibres ancestraux, percevaient le Père Noël non pas comme un bienfaiteur, mais comme un envahisseur, un ennemi qui perturbait l’harmonie qu’elles maintenaient entre le bien et le mal.
Chaque année, alors que les enfants se frottaient les mains, impatients de découvrir leurs cadeaux, les sorcières se réunissaient en cercle, leurs visages voilés d’une obscurité épaisse, marqués par des années de rancœur. Elles observaient, amères, le défilé de rires et de joie, constatant avec indignation que des enfants cruels et mesquins, armés de leur avidité, recevaient des présents de la part de celui qu'elles considéraient comme un imposteur. Pour elles, le Père Noël osait ignorer la nature noire de certains enfants, offrant aveuglément des jouets même aux plus mauvais, renforçant ainsi une morale qu’elles jugeaient corrompue.
Des légendes murmurées à voix basse racontaient que ces sorcières, à la voix rauque et envoûtante, se réunissaient chaque veille de Noël pour invoquer des forces anciennes. Elles cherchaient à équilibrer le déséquilibre que le Père Noël avait créé, à redonner aux enfants le juste retour de leurs actions. La magie qu’elles utilisaient n’était pas sans conséquences, et leurs incantations pouvaient provoquer des tempêtes déchaînées, des nuits sans fin où les étoiles semblaient fuir l’obscurité grandissante.
Une nuit de Noël, alors que la neige recouvrait les forêts et les collines d’un manteau blanc, les sorcières se rassemblèrent dans une clairière obscure au sommet du Mont Saint Michel. Le ciel se couvrit de nuages noirs, obscurcissant la lune et plongeant la clairière dans une pénombre inquiétante. Les éclairs zébrèrent le ciel, illuminant par moments les visages tordus par la colère des sorcières. Leur chant, un murmure guttural, résonnait comme un écho de souffrances anciennes, mêlant à la mélodie des cris d'animaux nocturnes et des bruissements de feuilles.
Elles chantèrent en chœur un sort ancien, leurs voix s’élevant dans les airs comme des vagues déferlantes. Elles invoquaient les ombres des bois et les esprits décharnés de la montagne pour leur prêter leur force. Leurs bras décharnés se levaient, tendus vers le ciel orageux, tandis que des rituels oubliés dans le temps prenaient forme autour d'elles. Les flocons de neige, au lieu de tomber doucement, semblaient se rassembler en tourbillons sinistres, se mêlant à une énergie sombre qui pulsait dans l'air.
Le Père Noël, dans son traîneau volant, survolait paisiblement la contrée, empli de la magie de la nuit. Il se sentait joyeux, prêt à apporter des rires et des sourires aux enfants du monde entier. Mais tout à coup, il sentit une lourdeur l’attirer vers le sol, comme si une force invisible l’agrippait avec des doigts glacés. Ses rennes, habitués aux cieux étoilés, se mirent à trembler, incapables de continuer à voler, comme si des chaînes invisibles les retenaient.
Dans un éclair de lumière verte, le Père Noël fut transporté dans la clairière obscure, entouré des sorcières ricanantes. Leurs yeux brillaient d’une lueur maléfique, et leurs rires résonnaient comme une cacophonie macabre, un son qui glaçait le sang.
- Oh, cher Père Noël, dit l’une des sorcières, sa voix s’élevant comme le souffle d’un serpent, penses-tu vraiment que tes cadeaux amènent la bonté dans le monde ?
Elle se rapprocha, son visage ridé illuminé par l’éclat verdâtre de leurs incantations.
- Tu encourages les méchants, tu récompenses même les âmes les plus sombres. Mais cela va changer ce soir.
Le Père Noël, bien qu’intrigué, sentit un frisson de terreur parcourir son échine. Avant qu’il ne puisse répondre, les sorcières levèrent leurs mains ossues vers lui, et des éclats d’un vert sinistre l’entourèrent. Une douleur fulgurante s’empara de lui, comme si le feu des enfers s’était réveillé dans son cœur.
Son visage doux et souriant se tordit sous l’effet du sortilège. Sa barbe blanche devint noire et emmêlée, trahissant une malice insoupçonnée. Ses vêtements rouges, symboles de joie et de générosité, se transformèrent en haillons sombres, usés et sales, portant les stigmates des souffrances des âmes perdues. Son rire chaleureux, autrefois plein de résonance et de vie, se mua en un gloussement grinçant, glacial, comme un vent froid soufflant à travers les tombes.
Les sorcières, jubilation dans les yeux, se mirent à danser autour de lui, leurs chants s'intensifiant, une mélodie désenchantée qui se mêlait au tonnerre grondant au-dessus d’eux. Chaque note semblait drainer la chaleur de son cœur, chaque mouvement des sorcières renforçait le lien qui l’enchaînait à leur volonté malveillante.
- Regarde-toi, Père Noël ! s’écria une autre sorcière, son rire strident résonnant dans la clairière. Tu es désormais un reflet de ce que tu as encouragé chez les enfants ! Regarde les ombres de leurs âmes, comment tu les as nourries de leurs désirs égoïstes !
Le Père Noël, horrifié par son apparence, tenta de se débattre, mais les chaînes invisibles se resserrèrent autour de lui. Il se sentit englouti par la douleur et la colère, une rage noire se mêlant à son désespoir. Ce qu’il avait toujours cru être un acte de bonté et de partage était maintenant tourné contre lui, une arme à double tranchant.
Dans un dernier élan de résistance, il leva la tête et regarda les sorcières dans les yeux. Une lueur d’humanité brillait encore en lui, mais c’était un éclat éphémère, prêt à s’éteindre.
- Je ne suis pas celui que vous pensez que je suis ! cria-t-il. Je suis le porteur de joie, le gardien des rêves des enfants !
Les sorcières, cependant, ne furent pas touchées par ses paroles. Leur ricanement devint plus fort, un son désenchanté qui vibrait avec la puissance des tempêtes.
- Nous ne croyons plus en tes mensonges, Père Noël. Ce soir, nous allons te montrer la vraie nature des hommes, et toi-même tu devras en faire l’expérience.
Alors, elles intensifièrent leur incantation, et le monde autour d’eux se mit à trembler. Le sol vibra, et des ombres apparurent, des silhouettes sombres et difformes, les incarnations des désirs corrompus des enfants qui avaient reçu des cadeaux sans mérite.
Des cris résonnèrent dans l’air, des murmures de désespoir, des promesses non tenues, et des âmes tourmentées. Chaque ombre semblait se nourrir de la détresse du Père Noël, et avec chaque instant qui passait, il sentait son essence se dérober, comme du sable glissant entre ses doigts.
Enfin, dans un ultime éclat de magie noire, les sorcières firent apparaître une vision terrifiante : des enfants au cœur sombre, riant des pleurs d’autres, célébrant leur égoïsme dans un monde de plaisirs éphémères. Et au milieu de cette scène, le Père Noël, prisonnier de son apparence ténébreuse, observa avec un désespoir grandissant.
Dans cette clairière maudite, il avait été transformé en sorcière.
Cette nouvelle sorcière noire s’éleva dans la nuit, une obscurité maléfique émanant de sa peau et ses yeux devenus fendus, étincelants de cruauté. Les sorcières du Mont Saint Michel gloussèrent, fières de leur œuvre : désormais, ce Père Noël ne distribuerait plus de cadeaux. Au lieu de cela, il distribuerait des sorts maléfiques et des malédictions, chaque Noël, semant la peur là où il apportait autrefois la joie.
Cette nuit-là, alors que les étoiles scintillaient d'un éclat inusité dans le ciel noir, le Père Noël, dont l’apparence n’avait plus rien de jovial, observait les maisons des enfants endormis. Dans son esprit tortueux, une joie perverse s'éveillait alors qu’il préparait une distribution de cadeaux qui était tout sauf bienveillante.
Les enfants sages, endormis en rêvant de poupées et de jeux, se réveillèrent en hurlant, secoués par des cauchemars devenus réels. Les cadeaux au pied de leur lit n’étaient plus que des objets tordus et maudits. Les poupées, jadis chéries, avaient été transformées en monstres : leurs yeux injectés de sang brillaient d'une lueur malsaine, et elles chuchotaient dans l’obscurité des mots indéchiffrables qui provoquaient la terreur. Leurs voix aiguës, semblables à des murmures d'outre-tombe, résonnaient dans la nuit, promettant aux enfants des horreurs indicibles.
Les trains de bois, autrefois symboles de joie et d’aventure, se déplaçaient seuls, grinçant comme des os dans un cimetière. Leur mouvement était autonome, implacable, et les enfants regardaient, paralysés, tandis qu’ils s'approchaient de leur lit, menaçants. Les ours en peluche, censés être des compagnons de doux rêves, avaient pris une tournure sinistre : leurs dents aiguisées, blanches comme l'ivoire, étaient prêtes à mordre quiconque osait les toucher. Un frisson d’horreur parcourait les petits corps tremblants, et la douce magie de Noël se transformait en une nuit d’angoisse.
Pour les enfants turbulents, la colère du Père Noël se manifestait par des châtiments cruels. À la place de jouets scintillants, des ronces envahissaient leur chambre, s’étalant sur le sol comme des tentacules vivantes, les piquant et les immobilisant dans leur emprise. Les murs, jadis réconfortants, se couvraient de toiles d’araignées, des créatures hideuses émergeant des ombres pour leur souffler à l’oreille des promesses de souffrances futures. L'odeur putride, celle du mal incarné, émanait des cadeaux, imprégnant l'air d'une puanteur insupportable qui les faisait suffoquer.
Les murmures de terreur résonnaient autour d’eux, mélangés à des rires maléfiques qui s’élevaient dans la pièce, amplifiant leur angoisse. Les ombres, animées par la méchanceté du Père Noël, se tordaient dans leur chambre, se mêlant à la pénombre pour promettre des cauchemars pour les nuits à venir. Les enfants, piégés dans leurs lits, étaient désormais à la merci de l'entité qu'ils avaient adorée, réalisant trop tard que la magie de Noël avait été retournée contre eux.
Le Père Noël, dans son traîneau, observait la scène avec un sourire sinistre. Son rire résonnait dans le vide, un son lugubre qui répercutait dans l’esprit des enfants comme un écho de leurs pires terreurs. Dans son cœur devenu noir, il ressentait une satisfaction malsaine à voir leurs pleurs et leurs cris. Chaque lueur d’angoisse dans leurs yeux était une victoire pour lui, une preuve qu'il avait réussi à semer le chaos et la peur là où il avait autrefois apporté joie et bonheur.
Les jouets maudits, créés par sa main malveillante, n'étaient que des reflets de son propre cœur corrompu. Ce Noël-là, il avait décidé de prendre sa revanche sur ceux qui avaient osé le mépriser, transformant des traditions en désespoir. Les enfants, dans leur innocence, avaient oublié que la magie a ses propres règles, et le Père Noël, jadis symbole de générosité, s'était maintenant mué en l'incarnation de leurs pires cauchemars.
La nuit avançait, et avec elle, la certitude que le véritable esprit de Noël avait été englouti par les ténèbres. Dans les foyers, les rires se transformèrent en pleurs, et les rêves en visions d’horreur. Les enfants apprendraient à leurs dépens que le Père Noël, en tant que figure bienveillante, n’était qu’un leurre, une façade cachant une nature profondément maléfique.
Depuis cette nuit, les enfants du monde entier redoutèrent Noël. Ils craignaient la venue de cette sombre sorcière au visage tordu, qui, jadis Père Noël, semait désormais terreur et malédiction, implacable envers les sages comme envers les méchants. Et si d’aventure, ils entendirent un rire étouffé dans la nuit de Noël, ils savaient que ce n'était plus un signe de bonté mais la marque d'une malédiction éternelle qui continuait de planer sur eux.

