Après 3 semaines en compagnie de notre troupe de clowns, à nous de prendre en main la destinée de notre voyage ! Nous montons dans un train à Calcutta (quel bordel, mais quel bordel cette gare !! Je ne sais même pas comment on a réussi à prendre le bon train !) direction Gaya puis Bodhgaya.

Bodhgaya : la ville où le Bouddha a trouvé l'Illumination, sous un arbre. Plus grand lieu de pélerinage bouddhiste au monde, les gens y affluent du monde entier, d'Inde, d'Asie du sud-est, de Mongolie, du Japon, d'Europe ou des Etats-Unis, pour venir admirer le Mahabodi Temple, se recueillir ou se prosterner sous l'arbre de la Bodhi.

Le lieu inspire sincèrement à la spiritualité et à la méditation, et je passe plusieurs heures chaque matin dans l'enceinte du Mahabody et devant l'arbre de la Bodhi, en profonde méditation.

C'est aussi l'occasion pour chaque communauté bouddhiste d'ériger des temples à leur image, gérés par une communauté de moines, permettant d'accueillir leurs pélerins et de promouvoir la conception du bouddhisme selon leur tradition. Nos préférés : celui du Bhoutan, du Japon et du Viet-Nâm. Nous logerons d'ailleurs dans une chambrée du temple bouthan. Et point d'orgue, cette immense statue du Bouddha venant dominer l'ensemble de la ville, nous ramenant à notre condition de grain de sable sur Terre et dans l'Univers.

Ironie du sort, Bodhgaya se situe dans l'Etat le plus pauvre de l'Inde, le Bihar. Et cette mane de touristes attire une mane de mendiants, pauvres, handicapés, estropiés, ou lépreux, qui font foule devant l'entrée afin de susciter la compassion des pélerins. Celle d'un cambodgien vivant aux Etats-Unis aura été touchée, et nous voici sollicités pour la distribution d'un repas à tous les mendiants. L'occasion pour nous d'approcher un tout petit peu le revers de la médaille de cette ville-musée, et d'admirer les visages de ces vieilles femmes et enfants au regard si profond et si vibrant.

Nous faisons la rencontre de Vinai, un local qui de but en blanc vient nous voir pour nous demander d'autoriser à nos côtés sa compagnie, afin qu'il puisse exercer son anglais, et nous passons chaque jour un peu de temps avec lui. Il nous invite chez lui, où il vit avec ses parents, sa femme, ses frères et soeurs et ses enfants dans une demeure des plus modestes. Une très belle rencontre avec une très belle personne avec qui je suis encore en contact aujourd'hui.