Scandale de Marlène Schiappa, la new Romance et la new politique
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Scandale de Marlène Schiappa, la new Romance et la new politique
Devoir lire le dernier livre de Marlène Schiappa et en faire une fiche de lecture semble être la conséquence d’un pari perdu. C’est exactement dans ce cadre que le texte que vous trouverez sous vos yeux a été rédigé.
Au moment où la France s’engage dans un avenir incertain à la suite d’une série d’élections perdues pour le camp présidentiel qui forcent un pays habitué à un régime présidentiel à considérer un gouvernement de coalition, à l’instar de la plupart de ces voisins européens mais à l’inverse de ses habitudes, revoir le nom de Marlène Schiappa dans les actualités rappelle un temps où le Macronisme triomphant pouvait faire encore rêver. Mme. Schiappa faisait parti des quelques rares ministres que le commun des mortels (français) pouvaient associer avec un visage. Marlène Schiappa détonnait par son style qui se voulait résolument moderne, un peu #GirlBoss, et était l'un des visages les plus reconnaissable de la vague de nouveaux politiciens qu’un président révolutionnaire ni de gauche mais en même de droite avait réuni pour chambouler la politique française.
Ce nouveau style a amené une série de controverses et de scandales pour Marlène Schiappa, allant d’une sombres affaire de lissages brésiliens (Le côté moderne de la ministre) et de copinages associés à des détournements de fonds (Le côté tradition de la politique française). Depuis, Mme. Schiappa a repris sa prolifique carrière d’écrivaine, et Scandale est le dernier né de cette fructueuse carrière. Marlène Schiappa a en effet contribué à la rédaction de 36 livres, pour le moment. Revenir sur la carrière politique de l’autrice est essentiel pour comprendre le scénario de Scandale. Parler de sa deuxième casquette d’autrice de livres érotiques permet aussi de cerner certains aspects stylistique de ce livre.
Scandale est en effet une fiction politique avec des passages de livre érotique. Le roman raconte l’histoire d’une ministre de l’intérieur résolument moderne, Jasmine Patxi (Pas Marlène Schiappa), qui, lors d’un déplacement professionnel à New York tombe sous le charme des muscles et des tatouages du joueur de basketball Parker Saint-James (Pas Tony Parker). Jasmine, surnommée Jazz, se compromet lors qu’elle décide d’annuler son retour en France pour rester à New York et consommer sa passion brûlante avec Parker. Mais cette rencontre n’était-elle que le fruit du hasard ?
Le paragraphe si dessous va résumer l’intrigue du livre en détail. Si vous voulez découvrir l’union torride entre Jasmine et Parker, je vous invite à vous procurer le livre en librairie ou sur internet.
« M’interrompre ? J’aimerais bien voir ça ! »
Tout commence lors d’un débat télévisé sur une chaîne de télévision non spécifiée. Dans cet incipit, Jasmine Patxi démolit son adversaire lors d’un débat télévisé, ce qui affirme son statut de politicienne exceptionnelle, la plus jeune ministre de l’intérieur jamais en poste. S’ensuit une rencontre avec l’ancien plan-cul de la ministre, Jean-Baptiste Pommard, JBP pour les intimes, un beau gosse ancien champion du monde d’aviron (rien que ça). Après une longue présentation de la dichotomie entre l’image très girlboss (Le mot est utilisé dans ce chapitre sans aucune ironie) d’une ministre de l’intérieur qui réconcilie la gauche et la droite et bénéficie d’une popularité inouïe avec les policiers, et celle de Jasmine Patxi épuisée par sa fonction régalienne et ses responsabilité de mère de famille, et est en plus sur le point de se séparer de son mari, trop occupé par sa propre carrière au sein de la Commission Européenne.
Ce premier chapitre présente également les personnages gravitant dans le cabinet de la ministre, ses assistants Lazare et Sabrina, ses garde du corps, etc. Pour finir, en point d’orgue de cette longue mise en scène, avec le rival de Jazz, Arthur Piémont-Gallois, ministre de l’éducation et de la santé. Lui aussi est également un prodige de la politique: très populaire, en raison de son jeune âge, de sa beauté et de son intelligence, mais aussi par sa mise en avant de son handicap (Arthur est aveugle) et de son grand-père résistant. Entre les deux, une rivalité amicale (mais l’est-elle vraiment ?) s’est développée en raison des points communs entre ces deux louveteaux de la politique mais aussi de leur différence. En effet, là où Jasmine s’est faite connaître par un passé de militante féministe et écologiste qui n’a pas peur de s’affirmer, Arthur ne met pas en avant d’opinions politiques tranchées et se faufile dans le monde politique sans jamais prendre position. Autant le dire de suite, on repère qui est le « méchant » dans cette histoire.
Une fois la situation autour de la ministre établi, il est temps pour Jasmine de s’envoler à New York pour intervenir à l’ONU. Une fois dans un New York aussi cliché qu’un poster en noir et blanc où les célèbres taxis jaune amènent de la couleur, Jasmine est amenée à suivre un match des Knicks, l’équipe de basketball locale, et à rencontrer le capitaine de l’équipe le français Parker Saint-James. Peu intéressée par ce joueur qui est persona non-grata en France depuis qu’il a mis un coup de tête à un joueur adverse l’ayant insulté lors d'un match [Cela semble vraiment familier…], Jazz finit par le découvrir sur le terrain et flashe immédiatement sur lui pendant que lui réalise le meilleur match de sa carrière. Par la suite, le consul de France présente le joueur à la ministre, qui ne semble pas réaliser de qui il s’agit, la confondant avec l’assistance du consul. L’occasion pour Parker Saint-James de briller avec une drague so French.
« - Vous avez quelque chose de prévu ce soir
- Je ne sais pas, car…
- No, I was not asking. Sa voix grave m’interrompt. Ce n’était pas une question. Vous avez quelque chose de prévu ce soir. »
Évidemment, Jasmine flashe sur Parker et son beau corps musclé et tatoué et se rends au rendez-vous le soir même, en fantasmant sur le beau basketteur dans une vision proche d’un film pornographique. A la suite de l’arrivée de Parker sur son bateau et la sauvant d’un pickpocket dans la foulée, Jasmine s’attend à une folle soirée de rapprochement physique intense avec le beau basketteur. Or, Saint-James la surprends encore car, derrière cet objet de fantasme, elle découvre une facette plus sensible de l’athlète. Après avoir échangé quelques citations latines sur le sens profond de l’expression Carpe Diem, ils finissent par s’ouvrir et s’épanchent sur leurs relations conjugales respectives, toutes deux bancales et sur le déclin. Et Jazz finit par tomber sous le charme de Parker, qui sous ces aspects d’athlète bourru, est un homme qui a des fêlures. Et Parker semble partager le même sentiment ! Cependant, au lieu de céder à leur envie, dans un revirement inattendu Saint-James refuse de coucher le premier soir et dépose Jasmine à quai.
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Surprise, la ministre s’apprête à repartir le lendemain direction l’Hexagone. Mais juste sur le point d’embarquer dans son avion, Jasmine Patxi comprends en regardant une interview diffusée en direct de Parker Saint-James sur CNN qu’il l’attendra le soir-même pour un autre rendez-vous via une phrase cryptique qu’il prononce lors d’un entretien télévisé. En pleine crise d’érotomanie, Jasmine décide de tout plaquer et de passer 24 heures supplémentaires à New York avec le beau basketteur. Et heureusement pour elle, le message codé n’était pas un simple délire. Elle a réussi à déchiffrer l’âme complexe de Parker et… enfin, ils partagent une nuit torride ensemble.
Mais à son réveil, après avoir éteint son téléphone pendant 24 heures, Jasmine a la mauvaise surprise de constater que le pays est à feu et à sang après une grève du personnel soignant. Et pour ne rien arranger, un policier a été grièvement blessé lors des manifestations. L’absence de la ministre est présente sur toutes les lèvres, et sa réputation en a pris un gros coup. A son retour en France, le premier ministre lui fait comprendre qu’il vaut mieux qu’elle démissionne.
Mais qui en profite ? Certainement l’insipide Arthur, qui récupère le poste de ministre de l’intérieur et créé alors un super ministère de l’éducation et de l’intérieur (Parfait pour le SNU). Le fond est alors touché, jusqu’au Deus Ex Machina, ou plutôt Deus Ex Europa, car le mari de Jasmine, qui n’est présent dans le livre que par téléphone, la prévient que, oh ça tombe bien, la Commission enquête sur un deal louche avec Arthur qui ferait du trafic d’influence pour une société du Golfe dans le domaine du sport – Je ne suis pas sûr d’avoir saisi toutes les subtilités de ce dénouement mais 1) Arthur est pourri 2) Parker Saint-James est dans le coup 3) Il y a des dossiers à balancer. Et 4) Ce genre de dossier mettant beaucoup de temps à se construire, et vu la vitesse à laquelle la Commission fonctionne ne pouvait-il pas lui dire avant ?
Bref, puisqu’il faut avancer vers le dénouement de cette tragédie en trois actes : En pleine déroute, Marlène Jasmine embarque dans le premier avion direction New York. Et pour tuer le temps d’un point à l’autre de l’Atlantique, l’ancienne ministre feuillette un magazine, qui, oh ça tombe bien, a un article centré sur Parker Saint-James et cette fripouille d’Arthur. Les deux sont main-dans-la-main, et cet article est l’occasion pour Parker de parler de sa proximité avec le ministre, son ambition de revenir en France, mais surtout de révéler à quel point il déteste les citations latines. Et c’est le coup de poignard final pour Jasmine la latiniste.
Fraîchement débarquée à New York, la ministre saute de l’avion direction une réception où se trouve le basketteur hypocrite. Confronté à ses actions, il confesse l’avoir en effet séduite sur ordre d’Arthur pour que la presse à scandale fasse les choux gras de l’idylle de la ministre. En retour, cette cabale devait lui permettre de revenir en état de grâce dans l’Hexagone. Cependant, c’est elle qui l’a séduite par son côté authentique. Après l’avoir embrassé, Jasmine se lève et se barre, décidant de rentrer en France et de ne jamais revoir ce goujat.
De retour en France, Jasmine décide de planifier la publication d’un article racontant les liens louches entre Arthur et la société du golfe avec l’aide de son ancien amant JBP (Souvenez vous, le fusil de Tchekov avec un 6-pack du premier chapitre) afin de prendre sa revanche. Alors qu’elle est forcée d’assister au défilé du 14 juillet en étant placée dans le coin de la honte (Derrière les stagiaires), Saint-James, invité par Arthur la remarque et brise tous les protocoles pour faire venir la femme qu’il aime sur la tribune présidentielle. Même la présidente de la République semble touchée par ce geste et invite Marlène Jasmine à les rejoindre. Et c’est alors que l’article sur Arthur sort dans la presse. Au fur et à mesure que la tribune découvre sur leur téléphone l’article sur Arthur, Jasmine Schiappa comprends qu’elle va re-rentrer en grâce pendant que la carrière d’Arthur est finito.
Fin, certes, mais fin ouverte. Petite ellipse de quelques jours, et Jasmine, alors qu’elle reçoit un SMS de la présidente lui proposant de revenir à son ancien poste, retrouve son amant Parker et le livre se termine sur cette phrase « Est-ce que l’on sait où l’on va » ? C’est un peu cliché, mais le roman l’est.
Bon, on en pense quoi ?
Sitôt lu, sitôt oublié. Le livre n’est pas écrit pour gagner le prochain Goncourt, mais il vaut la peine que l’on analyse un peu plus en profondeur.
Le premier élément qui saute aux yeux du lecteur est le parallèle évident entre la vraie vie et le livre. Bien que l’autrice s’en défende dans la partie « Remerciement », il ne faut pas être naïf pour voir que ce livre s’inspire en très grande partie de l’expérience de ministre de Marlène Schiappa/Jasmine Patxi. L’un des principaux éléments narratifs qui revient en boucle est le poids de la fonction ministérielle sur la vie de mère active. Ces remarques reviennent de façon très régulières dans le début du roman (Donc avant la rencontre avec Saint-James), puis s’efface d’avantage lorsque la ministre décide de faire l’acte égoïste de rester à New York vivre son idyle. Ce qui est intéressant, c’est de noter que Marlène Schiappa a tenu un blog dédié à ce sujet, Maman travaille, qui est déjà très « Macron compatible » (Un peu plus sur ça plus bas). Jasmine vient de la société civile avant devenir ministre, comme Marlène Schiappa. Enfin, une autre similitude évidente entre Marlène et Jasmine se trouve dans la figure du père. Celui de Jasmine est un militant basque pro-indépendantiste marxiste se faisant sermonner par sa fille lorsqu’il s’exprime en basque au lieu du français (« la langue unique de la République »p.123). Celui de Marlène Schiappa est, de son côté trostkiste lambertiste, connu pour son engagement et ses publications, proche de la France Insoumise, et qui n'hésite pas à critiquer sa fille pour son engagement auprès d'Emmanuel Macron.
En fait, ce serait trop long et fastidieux de noter le nombre de parallèle entre Marlène Schiappa et Jasmine Patxi, alors je voudrais m’arrêter sur un point en particulier (Un peu de cherry-picking, mais ceci n’est pas une rédaction universitaire), Jasmine Patxi se défend, page 28, des accusations d’épuisement de ses cabinets ministériels :
Certains ex-conseillers malintentionnés s’amusent à dire que je suis oppressante avec mes demandes permanentes de de faire plus et mieux, moi, je dirais plutôt que je suis maniaque du contrôle et phobique des oublis, et que je me ronge les sangs quotidiennement à l’idée de passer à côté de quelque chose.
A partir de ce commentaire, s’imaginer qu’il y aurait un parallèle avec les accusations sur l’ambiance toxique qui aurait régné au sein du Cabinet de Marlène Schiappa, il n’y a qu’un pas. Et on peut légitimement se demander jusqu’où va cette projection de Marlène sur Jasmine et si la vision de la fonction de ministre qui se dégage du texte n’est pas aussi celle l’ancienne ministre. Tout au long du récit, une certaine image de la fonction de ministre se détache du récit, avec des tournures comme « Le protocole concernant les ministres ressemble à s’y méprendre à celui du Roi d’Angleterre ». On peut se demander si la construction de ce statut de ministre au dessus des Hommes est la vision de Marlène Schiappa, ou a pour but de renforcer l’effet qu’a Parker Saint-James sur Jasmine, faisant-fi du statut de ministre et arrive à « coincer » la ministre en ne respectant pas les règles, ce qui contribue à l’effet de chamboulement qu’il a sur elle.
Il règne au sein du livre une ligne de fond idéologique qui fait transpirer la vision libérale très « printemps-Républicain » de l’autrice tout au cours du récit. En plus des éléments cités précédemment sur le français unique langue de la République, on y retrouve le terme « girlboss » utilisé sans aucune ironie page 21. Jasmine se faisant connaître en venant de la société civile par son combat féministe, puis accède à un poste de ministre de l’environnement où elle fait notamment passer la loi « Genre et climat »: elle semble marquée à gauche. Mais, à l’inverse d’une Manon Aubry, elle accepte un poste marqué « à droite », celui de ministre de l’intérieur. La ministre passe son temps à plaider pour une grande union de la droite et de la gauche, comme le Macronisme des débuts. Et cette vision est la force de la ministre, bien qu’elle soit difficile à mettre en place et que la ministre subit constamment les insultes sur Twitter ou les railleries de certains passants. C’est en Amérique que la ministre semble trouver l’union gauche-droite qu’elle cherche dans son travail, lors du match des Knicks où Taylor Swift vient chanter l’hymne américain en ouverture (On est à ce niveau de cliché) et où se joignent un spectacle mêlant un enfant guéri d’un cancer et des influenceurs de télé-réalité : C’est à la fois une fête, un moment de socialisation et de fusion entre les New-Yorkais et l’apothéose sportive de la période. Chaque match des Knicks revêt une dimension collective et je me fais la réflexion qu’il n’existe aucun équivalent en France pour faire passer des messages à la fois aux familles des banlieues, aux cadres supérieurs aux femmes comme aux hommes. Cela me fascine ! (p.68). Il y aurait mille critiques à faire à cette remarque : C’est avant tout une vision superficielle de la société américaine dans toutes les subtilités sociologiques qu’elle peut englober, et qui ressemble au plus grand cauchemar de Guy Debord.
Mais le livre, il faut bien le reconnaître, est un livre féministe. Un féminisme girlboss compatible, et très libéral comme détaillé avant, mais féministe tout de même. Cela est exprimé avant tout dans les relations de pouvoir dans Scandale. Un bon exemple est celui des postes de pouvoir mentionnés dans le livre : Le président est une présidente (enfin) et il en va de même pour la présidente de la Commission Européenne (ça, c’est déjà le cas). Marlène Schiappa glisse ces éléments en faisant un call-out des comportements grossiers que Jasmine a à subir, sur le physique ou des remarques sexistes prononcées par son entourage (Et qui vient sans nul doute de la violence qu’une femme en politique peut subir). Enfin, et c’est le dernier point sur le pouvoir, la force de Jasmine se trouve aussi dans les scènesde sexe, dans laquelle son personnage est plus active que passive. La relation avec Saint-James est déstabilisante pour elle car, et c’est évoqué plusieurs fois dans le texte, elle la fait régresser au statut d’adolescente vivant une amourette et s’emballant pour le beau gosse un peu bad-boy de la classe. Lorsqu’elle reprend le contrôle, à la fois dans la séduction et dans l’acte, le personnage principal redevient qui elle est en s’affirmant de cette manière.
Pour conclure, je n’arrive pas à comprendre à qui s’adresse ce livre. A titre personnel, je ne sais pas si le nom de Marlène Schiappa fait encore vendre des livres. J’ai peur que son nom soit par réflexe sujet à moqueries, surtout avec un livre comme Scandale dont le sujet semble être très propice à la rigolade contre l’ancienne ministre. Un mauvais esprit sur Slate terminait son article en concluant que grâce à ce livre, taper « Marlène Schiappa » et « Scandale » permettrait de faire ressortir ce livre en haut des recherches, à la place d’un autre scandale bien véritable, celui du fond Marianne. Ce livre serait-il si cynique ?
Serait-ce un livre pour adolescentes ? Celui d’une histoire d’amour un peu niaise qui semble impossible au début et au dénouement facile ? Cela contraste un peu avec le ton cru de certain passages de cul (Même s'il n'y en a que deux). Serait-ce alors un livre cru, limite érotique ? Pas vraiment, il n’y a que deux passages vraiment graphiques dans le livre. Serait-ce pour amateurs de politiques alors ? On retrouve dans ce livre le champ lexical d’un insider de politique, avec des termes comme « dircabs » faisant leur apparition à travers le texte, l’explication des fonctions régaliennes de ministre ou tout autre détails qui font de la lecture de Scandale un jeu où l’on passe son temps à chercher qu’est-ce qui est inspiré de la vie réel. Donc, un livre pour amateurs de New Romance très cliché, un peu graphique pour sciences-pistes ? Cela semble être un public assez restreint. La théorie mentionnée dans le l’article de Slate semble résonner encore une fois.
Finalement, le livre est comme son autrice il associe dans son narratif des éléments de culture républicaine classique avec des références à de la culture considérée comme plus « populaire » comme Shéryfa Luna, mais le résultat final fait choc sans faire chic. Le livre n’a pas bénéficié d’une grosse promotion à sa sortie, et la nouvelle de sa sortie s’est répandu par toutes les blagues et réactions amusées qu’il a suscité, par le scénario dont le parallèle avec Marlène Schiappa semblait beaucoup trop téléphoné. Il ne rentrera sans doute pas dans la bibliothèque idéal de la majorité des français, mais il saura bien amuser ceux qui liront la quatrième de couverture.
Pour ceux qui n'auraient pas envie de lire ce livre, rassurez-vous: Cyril Hanouna a proposé de l'adapter en film. Espérons qu'à défaut de partir de France après la victoire du Nouveau Front Populaire, il tiendra cette promesse.