

DIRE DES HORREURS
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DIRE DES HORREURS
J’ai dit des horreurs,
Je leur ai fait peur,
Causé des frayeurs.
J'ai fait cette erreur
De blesser mes sœurs.
Mon frère, à cette heure,
Pour les siens se meurt.
Ma mère, en son cœur,
Prie avec ferveur.
Mon père a l’humeur
De rester rieur.
Des mots sans valeur
Ont été tueurs.
La Lune, en fureur,
M’a dans son viseur.
Je n’ai plus de Lune,
Je n’éclaire rien.
Je n’en voulais qu’une,
Je ne sais pas bien
Comment mes lacunes
Ont bloqué des liens.
Les anges crieurs
Disent tous en chœur
Que mes mots jugeurs
Donnent du labeur,
Créent trop de malheur.
Il faut des docteurs,
Stoppant la douleur.
Et dans la stupeur,
Je comprends le leurre.
Les soins sont majeurs,
Les dégâts, d’ampleur.
J’ai dit trop d’horreurs.
Il va falloir que je me pardonne.
Je suis en proie à la maladie.
Les mots que j’ai dit, en moi, résonnent.
Je vis avec la schizophrénie.
Il faudra bien que je me raisonne,
Sans maladie, je n’aurai rien dit.
Je reste ce soleil qui rayonne,
Mais qui s’éteint petit à petit.
J’ai dit des choses horribles.
J’ai pris des gens pour cible.
Le tout fut inaudible.
Je fus comme un nuisible :
Comportement terrible.
Et loin d’être paisible,
Je dis l’inadmissible.
Je fis tout comme une vandale.
Les mots furent bien trop souvent sales.
Souffrant beaucoup, je poussai des râles.
J’ai souffert, mais j’ai fait trop de mal.
Il faut soigner, je dois bien l’admettre.
Moi qui n’ai jamais voulu de maître,
Me voilà contrainte à les connaître,
Les soins des gens vivant le mal-être.
Le cerveau peine à bien fonctionner,
Je suis soignée, je suis façonnée,
Pour que l’esprit cesse de zoner
Dans les lieux où tout est erroné.
Le cerveau fait des siennes,
Il cause bien des peines.
Je ne suis pas sereine :
Quand la pensée est vaine,
La parole est malsaine,
Me piège dans ses chaînes.
Quand je crois être saine
La maladie est reine.
En tant que schizophrène,
Je ne peux rester zen.
Des remises en question,
Quand j’ai des impressions,
Des hallucinations.
Je dois faire attention,
Et rester dans l’action,
Prendre mes injections.
J’ai eu des illusions
Et j’en paye l’addition.
J’ai quelques ambitions :
Garder la cohésion
De mes fragmentations.
Je me console, rien n’est éternel.
La camisole chimique est réelle,
Mais sous le sol, avec les mortels
Prenant leur envol et vivant au Ciel,
Ce mal qui me colle sera irréel.
Car quand viendra ma fin,
Je n’aurai plus besoin
De suivre tous ces soins.
Ainsi, je serai loin,
L’esprit sain et serein.
Libérée de ce corps
Et d’un cerveau retors,
Qui me font trop de torts,
Rompu sera le sort :
La maladie, alors,
Aussi verra la Mort.
J’ai dit bien des horreurs
Sans être responsable.
Les miens sont pardonneurs,
Car les mots détestables
Viennent de la laideur
D’un mal bien trop instable.
Schizophrénie, hideur,
La souffrance est palpable.
Les démons sont joueurs,
Le cerveau, malléable.
Je saurai le bonheur
Dans un destin vivable.
L’esprit reste rêveur
D’une vie agréable.
Je peux vivre une vie normale,
Il me faut suivre un traitement,
Qui aide au quotidien banal,
À ne pas penser comme un dément,
À ne plus dire et faire du mal,
Et cela imprévisiblement.
Se soigner, être responsable,
Rester saine, demeurer stable,
Médicaments au préalable,
Pour un quotidien invariable.
Éviter le désagréable,
Continuer à être affable,
Car je ne suis pas détestable.
J'ai dit des horreurs innommables,
Croyant mettre cartes sur table,
C’étaient plutôt des grains de sable,
Sabotant mon mental instable.

