Il y a tant de vies, tant de vies comme Marie,

Tant de Marie en vie qui ont donné la vie,

Tant de Marie meurtries qui chaque jour sourient…

Et moi j’en connais une qui aime tant la vie.

L’on m’a dit fut un temps il n’y avait qu’Adam.

Il vivait sans tourments et rien n’était savant.

L’univers s’est lassé… Il voulait du vivant !

Il fallait Elle et Lui, pour avoir descendants.

C’est pour qui ou pourquoi ? Mais la vie va comme ça.

Manipule les gamètes invente-nous des fatras,

Mais c’est bien grâce aux deux que cet enfant vivra

Plus d’amour sera là, et mieux il grandira.

Il y a tant de vies, tant de vies comme Marie,

Tant de Marie en vie qui ont donné la vie,

Tant de Marie meurtries qui chaque jour sourient…

Et moi j’en connais une qui aime tant la vie.

L’on a changé de temps. Inventé la valeur.

Même la valeur du temps qui achète le bonheur !

Libérée, séparée ? Pour Marie c’est un leurre…

Tout’ seule avec enfant, elle n’a plus aucune heure.

Alors elle court, nuit et jour, toujours à la bourre

Après l’argent, souvent ! La tendresse, tout le temps.

Il est parti comme ça, et ça arrive souvent.

Elle croyait en l’amour et elle y croit toujours.

Il en avait envie. Il était fatigué.

Tous les jours à dire oui. Si souvent contrarié.

Tous ces jours à ramer. Un matin trop lassé…

Alors il a dit oui, mais pas à sa Marie.

Il ne sait plus pourquoi. Sans haine il est parti…

Et chaque jour il peine, impossible d’oublier

Une Marie délaissée et son petit bébé.

Parce que pour Joseph, les enfants sont des Dieux.

Ils ont tordu leurs vies, mais la vie grandira.

Et la petite enfant souvent se questionnera…

Faut-il donner naissance puis être abandonnée ?

À quoi bon tant aimer pour finir oubliée ?

Au diable les Joseph ! Sans enfant ça ira…

Et si c’était possible, si rien n’était marqué

Un comme lui, une comme moi, et pour l’éternité

Revivre un peu ce temps où deux pouvaient faire trois

Il y a tant de vies, tant de vies comme Marie,

Tant de Marie en vie qui ont donné la vie,

Tant de Marie meurtries qui chaque jour sourient…

Et moi j’en connais une qui aime tant la vie.

Pour faire rire ma Marie, pour consoler Joseph,

Je ne veux pas mentir, ni juger ni punir

Juste s’aimer autrement, comme dans les poésies.

Joëlito PIECK