Les jardins de Nineveh
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Les jardins de Nineveh
Les jardins de Nineveh
En ces affres années d’où les vêpres attendaient
Le cœur remuant des buissons des jardins
Dont le silence des eaux mesuraient le guet
Aux palais d’un velours tapissé de carmin
La mire au loin des kurdes monts
D’où la pierre sortit sertie de rouge
Aux murs lésant des âges le poison
Pleuraient les murmures des souches
Et le corps prélassé des mouches
Au seuil de fontaines abreuvées
Par le Tigre aux rives et rivières sablées.
J’ai du prophète Yunus senti l’appel
Aux cœurs templés de citadelles
Que grimpent les corps taillés de pierre
Et l’âme comme un cœur de lierre
Aux berges des verts akhrâsh ruissèlent
Des torrents de mélèze et de frêne
Qu’à loisir grimpe la bouche en murmure
D’un goût de cerise affolée sur le mur
Que le sang n’ont pu garder scellée
Des enfances refugiées sous la mêlée
Aux coins des pierres et des lierres
Au noir des murs que laisse l’hier
Passa l’armée grecque en ce jour
De fuite que le passé ne fut toujours
Bonjour à l’enfant dit Xénophon
Sais-tu que nommons cette ville dont
Le fantôme rôde prudemment aux jardins
- Ninive Nineveh Mespila pour l’autre et l’un
Donnez-nous la vie et vous promettons
De rester cachés fantômes à l’horizon
De prier ce temple à Nabû dédié par nos ancêtres
Dont nous sommes la fleur et l’hêtre
Mûrissant qu’a semés Sardanapale
Pour mieux nous survivre de vous grand pâle
Que l’Idiglat déporte aux portes muraillées
Que l’Astre à-pic vous a laissé entrebâillées
Comme ouverte une putain dont à cœur
Vous avez l’ode de saccager les mœurs
Illustré par la haine et des jardins la fierté
Le grec ouvrit le sang sur la pureté
- L’oiseau cesse le chant dont il parvient
Les ailes tombantes à embrasser ravin
Hennit le frêne qu’à la bouche isolée
Disait des Je t’aimais sous l’ombre des volées
Frémit le chêne qu’à l’odeur reconnut
Les sangs qu’emporte au loin la crue
Comme une fois lointaine où Ninive
Sous l’aube à la porte d’Adad une missive
Reçut de guerre et de siège et d’airain
A laquelle sanglots n’ont mis la fin
Qu’à l’aube du Tigre fleuve qui se lève
Ne laissant derrière que brise et que sève
- Car point ne voulut de cette ville morte
Que naquissent vengeances d’aucune sorte
Et s’éloigna sur la trace des Perses
Laissant le sang verdir à l’averse