L’autre, c’est ce avec quoi nous sommes reliés. C’est ce qui est autour, ce qui intervient dans notre environnement et nous conditionne en un jeu d’interactions réciproques.

L’autre, c’est avant tout notre semblable, les individus que nous côtoyons, avec qui nous échangeons et évoluons. Puis, c’est aussi tout le vivant qui induit une relation à notre état et notre sphère d’action.

Se tourner vers l’autre, c’est aller vers la relation qui en émerge et le rapport qui s’établit entre soi et l’extérieur. Nous touchons alors à la relation qui anime et modélise le vivant. Cette relation, chacun doit s’y conformer mais chacun l’oriente aussi. Il est question d’une interdépendance où se crée une dynamique de cause à effet en rapport au positionnement et au mouvement des uns au regard des autres. L’autre est vis-à-vis de soi ce que l’on est vis-à-vis de lui, un autre.

L’autre qui me ressemble ou celui que j’aimerais être.

L’autre différent ou celui que je n’aimerais pas être.

Reste à savoir ce que je suis et ce que je veux être, ce que je ne suis pas et ce que je ne veux pas être. En tout cas, ce que je suis en réalité est forcément ce que je propose à l’autre et donc ce qu’il reçoit de moi. L’autre ne me répond pas seulement en fonction de son état d’être, mais aussi en fonction de mon propre état d’être que je lui véhicule. Chacun a beau envelopper sa réalité personnelle de différentes manières, nous n’en diffusons pas moins le contenu essentiel.

Face à l’autre que nous aimerions être, il convient de garder un regard sincère quant à notre condition intime et la réalité que cet autre modèle produirait chez nous. Nous ne voyons pas nécessairement la pleine condition de l’autre comme la nôtre. De plus, nous sommes tous uniques à bien des égards. Il est peu raisonnable de construire notre personne sur la seule vision extérieure d’un autre idéalisé. Ceci dit, face à l’autre que nous aimerions être, nous pouvons espérer une relation d’échanges vertueux et plaisants. Ce qui importe ici, c’est ce qui est émis et perçu par soi et par l’autre. Il est tout indiqué d’en profiter mutuellement, sans abus d’idéalisme et dans le juste respect du bien-être à partager. Cette relation contribue à une saine évolution de toutes parts.

Face à l’autre que nous n’aimerions pas être, il convient de respecter la différence et la légitimité de l’autre. Il est important de garder à l’esprit une forme de bienveillance. Une distance appropriée peut-être rendue nécessaire afin de prévenir quelques conflits sans intérêt. Cependant, plutôt que de rejeter catégoriquement, il peut être utile, voire bénéfique, d’accepter certaines divergences comme ayant leur place dans la diversité observée à ce moment. Cet autre peut aussi révéler une vision intéressante quant à notre rapport à nous-même et à la différence perçue au dehors. Cette relation mérite d’être reçue sereinement, que l’on cautionne ou pas cet échange et que l’on y donne suite ou pas. C’est une question de respect autant pour soi que pour tout état d’être extérieur.

Au-delà d’aimer l’autre ou pas, on constate aussi la volonté de le ramener à son modèle personnel. Cette attitude se comprend, mais elle ne doit pas s’imposer ni pour soi ni pour l’autre. Ce serait bien plus souvent nuisible que constructif. Il est préférable que chacun puisse proposer son modèle par ce qu’il émet, sans pour autant imposer son état d’être. Savoir refuser le modèle d’un autre sans lui interdire de l’exprimer. Savoir exprimer son modèle sans obliger l’autre.

Dans la relation à l’autre, il est primordial de savoir ce que nous sommes et ce que nous voulons être. Il est primordial d’être ce que nous voulons être, ou du moins de s’orienter à le devenir. C’est en diffusant ce qui nous anime que nous en sommes nourris en retour. Nous recevons pleinement ce qui nous convient uniquement si nous le vivons déjà en nous, ou si nous y aspirons sincèrement au plus profond de nous-même. C’est ainsi que nous partageons ce que nous aimons et que nous pouvons en espérer un retour du même ordre.

La relation à l’autre est une rencontre, dedans et dehors.

La relation à l’autre est en gage de notre sincérité.

Je vous souhaite d’autres belles rencontres.

Pour aller plus loin ou approcher autrement :

L’autre est en face de soi. Mais qu’en est-il de soi-même ?

Certains disent être en accord avec eux-mêmes. On peut aussi parler de conflit avec soi-même. Alors, l’autre n’est-il qu’au dehors ou peut-on aussi le rencontrer en soi ?

L’autre est en face de soi. La fameuse image du miroir.

Qu’en est-il de cette relation miroir ? Qu’en est-il du miroir que l’on joue pour l’autre et que l’autre joue pour soi ? Comment regarder un miroir ? Doit-on se fier à tous les miroirs ?

La relation à l’autre au regard de sa relation à soi-même.

Savoir ce que je suis et ce que je veux être a-t-il vraiment une incidence sur ma relation à l’autre ?

(Suis-je heureux et satisfait de moi ? Suis-je ce que je veux vivre et représenter ? Suis-je réellement ce que je pense être au regard de mon attitude, mes actes et mes paroles ?… Alors, qui suis-je pour l’autre et qui est-il pour moi ?)

L’autre et la différence. L’autre est la différence.

En quoi la différence a-t-elle sa place et nous sert-elle ?

L’autre est-il toujours le même ou toujours différent ?

Tous les autres sont-ils vraiment nécessaires ?

Combien d’autres autour de nous ?

C’est quoi la diversité ?

L’autre et la relation de sincérité.

Quel lien peut-on faire entre la relation à l’autre et la sincérité que l’on exprime en soi et à l’extérieur ?

© Basty - L’autre - Extrait des livres ‘Réfléchis’ et ‘notion’ - 2024 - www.etreconscient.com

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