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CHAPITRE 1

CHAPITRE 1

Veröffentlicht am 4, Sept., 2025 Aktualisiert am 4, Sept., 2025 Paranormal romance
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CHAPITRE 1



La pluie tambourinait violemment sur le capot de la voiture, mais cela ne faisait qu'amplifier la rage d'Ettore. Il fixait la maison devant lui — une belle bâtisse, en soi — avec une haine contenue. Il cracha au sol et s'avança, la pluie battante fouettant son visage. De part et d'autre de la rue, les ombres l'observaient en silence, prêtes à agir.

— Que tout le monde reste en alerte.


Des couinements étouffés lui répondirent. C'était suffisant.


Arrivé devant la porte d'entrée, Ettore marqua un temps d'arrêt. Trop calme. Bien trop calme. Il frappa une première fois. Rien. Puis tambourina. Toujours rien. Sa patience s'épuisa d'un coup. Il défonça la porte d'un coup d'épaule ; le bois céda sans résistance.


Un fracas. Le silence.


Il entra. Ses yeux balayèrent l'intérieur. Le vide.


Plus de meubles. Plus de voiture. Plus rien. Plus cette maudite famille.


Un hurlement de rage lui échappa, guttural, inhumain.


— ILS SONT PARTIS ! rugit-il.


Les silhouettes se figèrent. Silence total.


— Jacques !


Un jeune homme s'avança, tête basse.


— Tu pars avec deux, trois gars. Je veux une trace. N'importe quoi. Ils n'ont pas pu disparaître sans laisser de piste.


— Bien.


— Et moi... je vais aller rendre visite à celui qui a très probablement trempé dans leur fuite. Je veux un rapport dès que possible. Compris ?


Jacques hocha la tête, puis s'éclipsa avec trois autres membres de la meute. Ettore retourna à sa voiture, les mâchoires crispées, et démarra en trombe. Sur la route, il intercepta tous les messages qu'il pouvait. Rien. Pas une trace. Pas un indice.


Comment cette fichue famille a-t-elle pu disparaître ainsi, sous mon nez ?


Quelques kilomètres plus loin, il pila devant un immeuble. Il sortit en trombe, et gravit les marches deux à deux. Deuxième étage. Il frappa à une porte avec une violence qui fit trembler les murs.


Une autre porte s'ouvrit dans le couloir. Une vieille femme, en robe de chambre.


— Vous pourriez faire moins de boucan ?


Ettore la fusilla du regard. Celui qui faisait plier tout le monde. Mais pas elle. Elle soutint son regard sans ciller, humaine intrépide face au loup.


La porte qu'il visait s'ouvrit enfin. Une voix posée s'éleva :


— Je suis là, Mme Martineau. Il ne fera plus de bruit, promis.



Elle referma sa porte avec un soupir agacé. Ettore entra.


— OÙ SONT-ILS ?! hurla-t-il.


— Tu avais promis de faire moins de bruit, Ettore.


Il ignora la remarque, rugissant à nouveau :


— Les Otchoa ! Où sont-ils, vieux fou ?!


— Allons, Ettore. Il y a des Otsoa* partout, tu le sais bien. Et moi-même...


— Ne joue pas avec moi, vieux déchet. La famille Otchoa. Dis-moi où ils sont, ou je...


Le vieil homme s'assit calmement dans un rocking-chair. Il bourra sa pipe, alluma une allumette. La flamme vacilla dans l'ombre, se reflétant dans ses yeux fatigués. Il inspira longuement.


— À cette heure-ci, ils sont loin. Trop loin pour ton clan. Pour ta tyrannie...


Ettore s'approcha, le saisit par le col, le souleva presque.


— COMMENT ONT-ILS FAIT POUR M'ÉCHAPPER ?!


— Parce que tu es un enfant, Ettore. Un tyran persuadé d'être un roi. Ils en ont eu assez de ta dictature. Alors, ils sont partis. Simplement. Et tu ne les reverras plus jamais.


Un silence. Pesant. Électrique. Puis Ettore le relâcha. Sans un mot.


Le vieux reprit calmement :


— Ils veulent juste vivre, enfin. Et tu ne peux rien contre ça.


— Tu crois que c'est fini vieil homme ? Ce n'est que le début !



* Otsoa = loup en basque



Le van, qui roulait depuis des heures sur les nationales, avalait maintenant les virages serrés d'un chemin cabossé, hérissé de nids-de-poule, au fin fond de la campagne bretonne. Esteban, le menton appuyé contre son poing, fixait les haies qui défilaient, cherchant à deviner ce qui se dissimulait au-delà de cette forêt muette. Brusquement, la brume s'était levée, lourde, mouvante, engloutissant la lumière. Quelques minutes plus tôt encore, l'automne brillait d'une clarté franche.


Un panneau avait annoncé Brocéliande. Ce nom seul suffisait à faire frissonner. Pour lui c'était un avertissement.

À l'intérieur, le silence n'avait rien de paisible. C'était un mutisme tendu, celui d'une famille arrachée à ses repères, partie en pleine nuit sous prétexte de vacances. Personne n'osait poser les vraies questions.


Laia, la benjamine, confiait des secrets à sa licorne en peluche. Sa voix claire fendait l'air lourd. Yorick, rivé à sa console, n'avait pas levé les yeux depuis des kilomètres. À l'avant, Paco, d'ordinaire si gouailleur, gardait un visage fermé. Elena, droite et immobile, fixait la forêt avec une raideur obstinée. Arno, le petit dernier, dormait, étranger à la tension qui électrisait l'habitacle.


Tout près, Eneka lui serrait la main. Sa jumelle n'avait pas besoin de parler. Depuis cinq ans, un fil invisible vibrait entre eux, saturé de pensées murmurées hors de portée du reste du monde.


On fuit, n'est-ce pas ?


Sa voix, glaciale, traversa son esprit. Esteban hocha à peine la tête, répondit sèchement :


C'est évident. Un départ en pleine nuit, des bagages pour faire semblant... Et ce petit café après sept heures de route, alors qu'aita* poussait le van jusqu'à bout de force ?


Eneka ne répliqua pas. Son pouce effleura le dos de sa main, fragile tentative de se rassurer elle-même.


Devant, la voix grave de leur père rompit enfin le silence :


— On y est presque.


Lorentzo n'avait pas levé les yeux de la route, mais la vibration rauque de ses mots portait autant d'autorité que de promesse. Esteban croisa son regard dans le rétroviseur, un éclair bref, et y lut la vigilance d'un loup déjà sur le qui-vive, traquant la moindre menace tapie dans l'épaisseur du bois.


À sa droite, Paskala restait muette. Son profil figé évoquait une eau parfaitement lisse, sous laquelle grondait un remous invisible. Elle captait leur angoisse. Pas les mots — elle n'était pas comme eux — mais l'onde, sourde et vibrante.


Ils étaient neuf. Sept enfants, leurs parents, et ce vieux van, refuge temporaire et prison roulante, crachant son moteur poussé à bout.


Esteban ferma les yeux, tentant de se couper de ce tumulte. Sa tête bourdonnait. Depuis des semaines, il se sentait comme une radio déréglée, saturée de parasites, incapable d'étouffer le bruit.


La voix basse de sa mère le ramena à l'instant présent :


— Nire maitasuna**... Tu penses que nous sommes sur la bonne route ?


Dans ce murmure, son ton trahissait une inquiétude trop vive au goût d'Esteban.


Lorentzo répondit par un bref grognement, lourd de sens pour elle seule, qui y entendit à la fois la certitude de l'alpha et la promesse muette de la protéger.


Esteban appuya son front contre la vitre. L'envie d'arriver ? Aucune. Pour lui, ces vacances de Toussaint n'étaient qu'un mot posé sur un exil. Ils fuyaient. Et personne ne voulait le dire.


Le van ralentit. Un virage, puis une allée étroite bordée de vieux arbres couverts de mousse.


La silhouette d'une grande maison surgit dans la brume. Isolée, coupée du monde, loin du plus proche hameau — lui-même perdu dans un repli oublié de la Bretagne. Le ventre d'Esteban se contracta. C'était là.


Le véhicule se gara tant bien que mal devant la bâtisse. Un instant suspendu, où personne ne bougea. Puis le claquement sec des portières résonna dans le sous-bois. Les uns après les autres, les enfants descendirent, encore engourdis par le trajet.


L'air était saturé de mousse et de terre humide, traversé par cette odeur ferrugineuse propre aux forêts anciennes. Instinctivement, Esteban inspira profondément, comme pour jauger ce nouveau territoire. Ses yeux bleu gris balayèrent les bois : pas une lumière, pas un bruit. Juste des arbres veillant sur cette grande maison muette.


— T'en penses quoi ? souffla Eneka, tout près de lui.


Il haussa les épaules, l'air nonchalant, mais les yeux rivés sur le flanc sombre de la bâtisse. La brume coulait entre les troncs, dense, mouvante, tel un animal rampant. Rien de visible, rien de clairement menaçant. Pourtant, tout son corps était en alerte.


— Je maintiens : ce ne sont pas des vacances.


Elle eut un souffle bref, un rire sans joie.


— Bienvenue chez nous, dit-elle à voix basse.


Elle aussi avait compris. Comme les aînés, dont les visages portaient déjà l'ombre d'un trouble.


Dans ce silence glacé, Esteban sentit la tension monter. Quelque chose venait de se décaler, imperceptiblement, mais assez pour fissurer l'équilibre. Il frissonna et leva les yeux vers la forêt.


Derrière lui, le pas lourd de Lorentzo fit craquer le gravier. Il s'arrêta à leur hauteur, jetant un regard circulaire sur les bois. Rien ne bougeait. Pourtant, ses épaules restaient tendues, ses narines s'ouvraient imperceptiblement pour humer l'air. Sans un mot, il posa brièvement la main sur l'épaule d'Eneka, puis sur celle d'Esteban — geste rare, plus fort qu'une phrase — avant de s'avancer vers la maison.


*papa en basque

**mon amour en basque


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