Image de DanielHannah sur le pixabay. 

Une histoire qui met venue dans le tram et que je partage avec vous ce soir :

Je sais.

Oui, je sais. Je sais que ce corps n’est qu’un emprunt à court ou long terme, selon ce que la vie décidera. Je sais que cette âme, esprit, appelait cela comme il vous conviendra, fait partie du lot. Je sais, aussi, que la durée de ce prêt n’est pas déterminée et peut s’achever sans prévenir. D’ailleurs, cela se finit souvent sans que l’on en soit informé. Je vis donc en fonction de ces données, et fais en sorte de profiter des moments que l’on m’a gracieusement offerts.

La vie, tient, d’ailleurs, parlons-en. Cedit cadeau du ciel, l’enchantement d’une vraie magie, le mystère qui ne trouve pas encore de réponse auprès de nos chercheurs. La vie donne, la vie reprend. Je pense que quiconque a eu loisir d’entendre ces quelques mots. Cela peut sous-entendre qu’il y a comme une monnaie d’échange dans le cycle d’une vie. Tu donnes aux autres, ils te le rendront. Tu te donnes aux autres, ils en feront de même. Oui. Sur le papier, comme pour les grandes lignes d’un contrat, c’est comme ça. Mais malheureusement, la vie, tout comme l’homme, créa les alinéas, les astérisques… les petites lignes.

Dans cette vie d’emprunt, toutes les couleurs l’agrémentent. Tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir. Mais, parfois, la vie est grisante, elle n’est pas toute rose. Malgré cela, elle nous montre un bleu profond dans un ciel infini, un jaune percutant provenant des pétales de fleurs des champs. Un vert qui capte nos pupilles dans ces bois où les rayons de soleil dansent entre leurs feuilles gorgées d’eau. Et ce rouge, écarlate, vivifiant, qui coule dans nos veines. Un arc-en-ciel qui joue avec nos humeurs, nos envies, qui changent le cours des événements.

Dans cette vie d’emprunt, les contraires se jouent de vous. La joie ne pourrait être ressentie sans connaître le malheur. Le plaisir des caresses de la vie ne pourrait exister sans ces sensations horribles que nous inflige la douleur. La confiance en soi, le courage ne serait rien sans la peur. Tout ceci se doit d’être vécu pour prétendre avoir eu une existence.

Dans cette vie d’emprunt, d’autres seront de la partie. D’autres vies, qui elles aussi auront vécu, à leur manière, les différents aspects de la vie. Des cycles, des répétitions continuelles, des boucles d’événements qui se suivent et s’enchaînent, et mêlent chaque vie, les unes aux autres.

Dans cette vie d’emprunt, je compte rembourser ma dette avant que je ne puisse plus. Toute douleur fera ma force, et transformera des pleurs en sourire, des larmes en rire, des complaintes en histoire héroïque et fantastique.

Dans cette vie, j’emprunte votre joie, votre amitié, votre bonne humeur pour enrichir mon existence et vous donner ce que j’ai de plus cher : moi.