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Des fleurs à Noël 1

Des fleurs à Noël 1

Veröffentlicht am 18, Dez., 2023 Aktualisiert am 18, Dez., 2023 Kurioses
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Des fleurs à Noël 1

Le petit chien observait sa maîtresse avec intérêt, il sentait que son humeur n’était pas au beau fixe, devait-il s’approcher ou garder ses distances ? Il hésitait.

Peps, le Jack Russell, était vif et plein d’entrain, voilà pourquoi Suzie l’avait choisi ; mais ce matin, ses pensées étaient ailleurs.

Suzie contemplait désespérément ses dizaines de compositions. Les fleurs séchées étaient radieuses, prêtes pour la fête, les jaunes illuminaient les beiges, les bleutés proches du violet relevaient le défi de créer une belle harmonie.

Susie roulait le ruban entre ses doigts, encore et encore, cela la calmait devant la faillite annoncée.

Elle avait géré, tenu le coup, survécu au contretemps du mariage annulé, des frais engagés, de la note qui ne serait jamais payée… Elle avait contacté le banquier, ajourné les règlements à l’Urssaf, son compte en banque survivrait au mieux jusqu’au mois de décembre, avant de devenir rouge écarlate.

Une larme roula sur sa joue, elle craquait. Les larmes se succédaient et le ruban s’agitait dans ses mains qui ne contenaient plus sa nervosité.

Peps, d’instinct, s’approcha, en posant sa tête avec tendresse sur sa cuisse.

Ses émotions s’échappaient… Sa tristesse, sa colère, sa rage, enfin s’exprimaient. Elle aurait préféré taper dans un sac de frappe, courir à toute vitesse, détruire un mur, cela aurait été plus valeureux que simplement ses larmes sur son comptoir en bois. Elle caressa machinalement son chien, son contact lentement l’apaisa.

La lumière tamisée de sa boutique n’attirait plus les clients. Septembre était bien engagé, la rentrée scolaire, les réunions de parents d’élèves, les inscriptions aux activités, les factures d’eau, d’électricité, les impôts à payer. Seuls les enterrements lui créaient un peu d’activité, et encore fallait-il que ce soit le désir du défunt ! Jamais elle ne lisait : « Merci pour toutes les fleurs et les couronnes » sur le journal, pourtant l’art, la beauté, la création et la nature associés ne pouvaient être que bénéfiques au deuil.

Sa boutique, située sur une place de la ville, réussissait à la faire vivre depuis plusieurs années, pourtant les évènements de ces dernières semaines la conduisaient à sa disparition.

Ce grand mariage aurait pu être un succès, un bel article dans le journal, des photos sur son compte Instagram pour valoriser son travail auraient été les bienvenus.

Au lieu de cela, il sonnait son hallali. Après avoir couru, résisté, elle devait se rendre. Elle entendait les cors de chasse annoncer sa fin. La musique était triste à pleurer, l’agonie était douloureuse.

L’acompte des clients empêchait la fermeture immédiate de sa boutique. Malheureusement, ils n’avaient que faire de son statut d’artisan, empêtrés dans leurs déboires sentimentaux et conjugaux.

Toutes ses compositions lui restaient sur les bras, tout son travail était perdu, anéanti, ses larmes redoublaient sur ses joues avec son lot de pensées négatives.

Il faisait nuit quand elle ferma la boutique, personne ne pouvait voir ses yeux bouffis. Seul Peps prenait la mesure de son désespoir. Il la suivit sur le trottoir comme un garde du corps qui voulait la protéger.

 

Quand elle entra dans son appartement, elle reprit un peu d’énergie pour faire les gestes quotidiens.

Elle donna à manger à son fidèle compagnon, elle se laissa lécher le visage, lui la comprenait !

Sa famille et ses amis seraient bien tristes pour elle, mais pour ce soir elle préférait la solitude.

Elle alluma la télévision et laissa la publicité se déverser dans son salon pendant les vingt minutes qui précédaient le programme du soir. Elle s’affala sur son fauteuil d’une autre époque, récupéré dans un vide grenier. Il avait le mérite d’être très confortable. Après tant de larmes, elle avait soif, ses besoins primaires n’avaient pas disparu. Elle hésita et prit le sachet aux fruits rouge pour sa tisane trop chaude.

Demain c’était dimanche, elle devait sortir de son marasme et se divertir, penser à autre chose. Elle décida qu’elle irait en ville manger sa pâtisserie préférée, la gourmandise la consolerait. Le chien s’allongea près d’elle, blottis l’un contre l’autre la tristesse passa temporairement.

La ville s’éveillait, le soleil éclairait la rue piétonne comme pour lui indiquer le chemin à suivre.

La ville était jolie, elle se rappela sa chance de vivre ici. Le long des murs ombragés, le froid était perçant, elle n’était pas assez habillée pour l’heure. Peps la suivait, tout content de cette promenade matinale.

Elle croisa peu de passants en rejoignant la grande esplanade verdoyante qui s’ouvrait devant eux. Il lui sembla retrouver vie. Le lac et les montagnes familières à l’horizon étaient rassurants. Déjà, des sportifs couraient dans leur tenue en lycra, la plupart avec des oreillettes qui les rendaient hermétiques aux sons extérieurs, à profiter de leur bien-être intérieur sur leurs airs favoris.

Elle bifurqua sur la droite, le manège était fermé, les chevaux reprendraient leur course dans la journée. Elle décida de longer le quai où les petites barques protégées par les arbres s’alignaient paisiblement. C’était son endroit préféré. L’eau turquoise l’entraînait naturellement vers le lac. L’air frais lui redonnait le dynamisme perdu dans les larmes et le sommeil épuisé de la nuit. Le pont était désert, pour elle ce matin, il serait celui des soupirs. De longs soupirs sur sa situation inextricable.

Ce n’était pas facile d’abandonner, de perdre, de laisser partir…

« Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. »

Malgré la possibilité d’imaginer un autre avenir, elle n’arrivait pas à renoncer, son corps et sa tête refusaient. Elle devait marcher encore. Deux cygnes se baignaient paisiblement. Ce matin, elle aurait préféré être un animal, à barboter nonchalamment sur les eaux limpides.

La journée allait être belle, elle imaginait les randonneurs partis à l’assaut des sommets, c’était trop pour elle, un sommet semblait hors de portée. Pourtant, être un bouquetin loin du tumulte humain l’aurait bien tentée.

Les relations humaines lui semblaient pesantes, contraignantes, mensongères. Elle avançait à pas lents vers la vieille prison qui était devenue un bâtiment historique. Elle se sentait enchaînée, tel un bagnard du 21e siècle, avec des chaînes artificielles.

Le long des quais, les bâtiments colorés se succédaient.

Orangé, rosé, bleuté, jaune, avec trois ou quatre étages, des petits balcons en fer forgé surplombaient le canal où l’eau s’écoulait paisiblement. Les restaurants, au rez-de-chaussée, mettaient en valeur leurs menus pour les touristes en vacances.

La prison flottait comme un bateau en attente, les vieilles pierres posées en triangle et surmontées d’une tour semblaient vouloir prendre le large. La végétation intérieure, les branches d’arbres qui dépassaient du toit, laissaient pourtant deviner son immobilité depuis des centaines d’années.

Suzie pensa que sa liberté était bien réelle. Avec le souffle de l’air sur son visage et dans ses cheveux, le trottinement de son chien à ses côtés, finalement ses chaînes n’étaient pour le moment que dans sa tête. Sa ruine n’était pas encore effective.

Elle s’arrêta devant la boutique, dévora des yeux les gâteaux merveilleux qui reposaient alignés sur leurs écrins de papiers brillants. Elle entra et choisit celui au chocolat, il était trop tôt pour un dessert, mais cela lui remonterait le moral plus vite qu’une viennoiserie. Elle s’installa à l’étage, près de la baie vitrée, d’où elle pouvait observer la rue pavée. Peps s’allongea à ses pieds, une gamelle d’eau à sa disposition dans le coin toutou aménagé avec un support en bois des plus sympathiques.

Sa pause était délicieuse, le chocolat délicat ravissait ses papilles, le thé aux agrumes la réchauffa.

En sortant, elle décida de remonter le long de la berge jusqu’au pont suivant et de retourner près du lac. L’espace lui donnait plus d’espoir que les ruelles étroites. Le vert de l’eau, semblable à l’émeraude, éclairci par la lumière, semblait lui transmettre l’énergie dont elle manquait.

Elle longea le cours d’eau, cette fois le pont était fréquenté par les touristes, le panorama méritait une photo. Les cadenas accrochés, symboles d’amours emprisonnés, étaient discutables pour Suzie, mais les touristes ne semblaient pas s’en offusquer. Elle descendit la pente en sautillant pour s’éloigner plus rapidement, Peps était ravi.

Les phrases de son père revenaient à sa mémoire : « Si tu te poses des questions, marche !», « Si tu ne te sens pas bien, marche ! », « Si ta vie n’est pas comme tu veux, marche ! ». Son père avait raison, sa balade commençait à porter ses fruits, et l’optimisme de ce beau dimanche ensoleillé à déteindre sur son moral.

Elle décida de poursuivre en direction du grand hôtel de la ville, Peps était ravi de cette longue promenade.

Des cyclistes, des promeneurs de chiens, des vélos d’enfants, les promeneurs du dimanche, ils étaient tous là.

La volière attirait les enfants trop pressés de se lever et ne voulant pas perdre de temps à dormir.  Ils étaient suivis par des parents, qui eux endormis, auraient bien profité d’une grasse matinée.

Suzie dépassa l’hôtel, le long du lac de grands arbres centenaires ombrageaient la berge.

Elle s’arrêta quelques minutes et s’assit sur le mur de pierre, Peps sauta à côté d’elle avec adresse. Elle laissa pendre ses jambes au-dessus de l’eau pour admirer une barque de pêcheur, un paddle guidé tranquillement par la pagaie d’un équilibriste paisible. Un aviron double semblait voler sur l’eau.

Elle allait trouver une solution, elle voulait s’en convaincre. Elle caressa son chien avec douceur. Fini le blues, fini les larmes !

Elle poursuivit le long de la plage. Elle avait besoin de sensations énergisantes. Elle posa ses chaussures et ses chaussettes, remonta son pantalon pour mettre les pieds dans l’eau. Peps la suivait joyeusement. Elle s’attendait à un effet glacé, pourtant l’eau n’était pas si froide, l’été et la belle météo de début septembre ne l’avaient pas encore rafraîchie. Elle aperçut des baigneurs vers les bouées jaunes qui délimitaient l’aire de baignade. Tout de même, des courageux ! pensa-t-elle.

Comment trouver une idée pour sauver sa boutique ? Créer un évènement ? Le temps était compté.

Elle reprit sa marche, le sentier était maintenant recouvert de lames en bois, ses pieds avaient plaisir à marcher sur ce revêtement plaisant pour sécher à l’air ses pieds humides. Les vélos se succédaient sur la piste cyclable, elle tenait Peps un peu plus fermement.

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