Chapitre VIII : "Exhumation"
Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
Chapitre VIII : "Exhumation"
Le lendemain, après nous être reposés, nous comprenons quelque chose de crucial. Mettre Thomas au même endroit qu'Iris était une mauvaise idée. Il n'arrête pas de nous dire de la tuer, et si on considère toute cette histoire de démon, on peut techniquement le comprendre. Enfin bon, je n'en sais rien, je ne suis pas prêtre.
- Prenez cette dague et exécutez la, bon sang ! relance Thomas.
- Ne va-t-il donc point se taire ? demande Noémie.
- Vous ne comprenez donc pas que vous nous condamnez tous ?!
- Dites moi, Thomas, comment un homme haut placé dans l'Ordre religieux a-t-il pu se retrouver à tuer de pauvres personnes âgées ? demandais-je afin de le rabaisser.
Il se tait un instant. Pour être honnête, je ne le soupçonnais pas une seule seconde. Il a bien caché son jeu, mais de par sa religion, il ne doit pas être à l'aise avec le meurtre, il n'a donc pas pu planifier de manière parfaite l'assassinat d'Iris. Du moins, c'est ce que je pense. Son plan était peut-être brouillon, mais il a failli marcher.
- J'ai agis afin de purifier ce monde du fléau qu'est ce démon, me répond-t-il. Je ne regrette rien si ce n'est de ne pas avoir pu faire mieux.
- Et que pense donc votre dieu de ce que vous venez de faire ? continuais-je.
- Des sacrifices doivent être faits afin d'atteindre un objectif qui nous dépasse. Qu'importe mon âme, si je peux en sauver des milliers ?
- Vous vous rendez compte que vous allez à l'encontre de tout vos principes, au moins?
Il s'approche de la porte de sa cellule et la cogne violemment.
- Vous n'avez pas vu ce que j'ai vu ! martèle-t-il. J'ai déjà affronté ce démon ! Rien ne fonctionne, Satan a envoyé le meilleur de ses fidèles ! Même si cette enfant buvait directement de l'eau bénite, ce démon ne le sentirait pas ! Il y est habitué, depuis le temps !
- Habitué ?
- De nombreux exorcismes ont eu lieu au cour des différentes générations, l'eau bénite a été utilisée à chaque fois, explique Iris. Il n'en a plus vraiment peur.
Je réfléchis. Si cette histoire de démon est vraie, alors... Bon sang, mais comment prendre ça au sérieux ? J'ai du mal à me dire "Nous enquêtons sur une affaire de démon". Après tout, qui y arriverait du premier coup ? Enfin bon, je n'ai pas le droit de montrer le moindre doute sinon Théodore et Noémie feraient marche arrière. Je demande à Noémie d'aller interroger le médecin pendant que je retourne enquêter près de l'épave de notre Navire. Théodore s'occupe de la surveillance d'Iris et de Thomas.
Une fois arrivé à l'épave, je remarque à nouveau les cadavres flottants des anciens membres de l'équipage. Corps desséché, trou à la place du cœur. Cela ne peut pas être une coïncidence. Si on suit le raisonnement d'Iris, notre... Notre démon... Ne se nourrit que de ceux qui sont morts sans une intervention physique, donc pas de meurtre. Je pense qu'ils sont morts de noyade après que l'on ait percuté ces récifs. Il y a un détail qui m'intrigue... Comment Thomas avait-il prévu d'atterrir sur cette île ? Notre naufrage ne pouvait pourtant pas être anticipé... Ou alors... Ce soi-disant Démon a attaqué notre Navire parce que Thomas était dedans, et pensait ainsi le noyer en même temps. Le fait que je prenne la barre après la mort du Capitaine a probablement du l'embêter. Je finis par retourner voir les autres. Noémie est revenue, elle aussi.
- Il n'y a rien à tirer du médecin, lance Noémie. Il refuse d'aborder le sujet du cimetière.
- Dans ce cas, répondais-je, il va nous falloir passer à une autre méthode.
- Laquelle ? demande Théodore.
- Celle que je n'aime pas trop, mais qui aura plus de chances de passer, expliquais-je en jetant un coup d'œil à Iris.
Le lendemain, Théodore et moi emmenons Iris à la place centrale, accompagnés par Marie-Anne. Les gens viennent nous voir en se demandant ce que nous préparons. Une exécution, peut-être ? Non, mais ils en auront envie.
- Bien, bien, commençais-je. Mesdames et messieurs, j'ai une terrible nouvelle à vous annoncer. Je sais que le moment n'est pas idéal pour cela, mais remettre cette information à plus tard ne ferais qu'aggraver les choses.
- De quoi parle-t-il ? s'interroge un passant.
- Nous avons de fortes raisons de penser que plusieurs tombes ont été profanées, lançais-je sans détour. Pas par nécessité, non, simplement pour la dégradation de l'honneur des personnes qui étaient dedans.
- Ce serait cette enfant ? demande une femme.
- C'est la folle de la famille Esterion, assène un vieillard.
- Afin de restaurer la dignité des victimes de cet acte des plus horribles, nous allons donc devoir exhumer certains défunts dans le but de les réenterrer dignement, continuais-je.
- Mais pourquoi serait-ce à vous de le faire ? Nous pouvons nous occuper de nos morts, lance un spectateur. Vous n'avez déjà rien à faire ici, n'empirez pas la situation.
- Notre volonté d'agir est en partie liée à la... La... La responsabilité de notre petit groupe, rétorque Théodore. L'un des membres de notre Navire ayant survécu au naufrage a commis d'horribles actes et nous voulons nous racheter.
- Que se passe-t-il, ici ?
Misère de misère, le médecin. Probable qu'il va s'opposer à l'exhumation. Je le récupère le plus vite possible et l'amène dans un endroit isolé, laissant Théodore gérer le reste. Il continue de me demander ce qu'il se passe.
- Nous allons exhumer certains cadavres du cimetière, annonçais-je.
- Comment ?! s'indigne le médecin. Mais vous ne pouvez pas !
- Avec ou sans votre accord, nous le ferons. Nous sommes au courant pour cette histoire de démon, vous n'avez rien à cacher. Nous savons ce qu'il a fait aux corps dans le cimetière.
- Bon sang, comment êtes vous au courant ? C'est la fille qui vous a tout dis ? Comment cette folle pourrait savoir ce qu'il leur a fait ! Elle a forcément fait un pacte avec le Diable.
- Hum, et bien, voilà qui confirme mes soupçons. En vérité nous ne sommes pas au courant de grand-chose, mais vous, si.
- Vous vous moquez de moi ?
- Non. En revanche, je vais vous donner un conseil. Ne gênez pas notre enquête.
- Ah oui ? Et sinon quoi ?
Je prend un pistolet en main et le pointe vers lui. Il me faut des réponses, et je suis sûr que lui mettre la pression pourrait aider.
- Sinon je devrais m'occuper de vous, assénais-je fermement.
- Depuis quand des étrangers se permettent-ils de menacer un médecin avec une arme...?
- Depuis quand un médecin se permet de laisser une enfant se faire passer pour possédée ?!
- Mais elle est possédée !
- Alors pourquoi le cacher plus longtemps ?! Pourquoi toutes ces cachoteries ?!
- Vous n'avez même pas idée de ce dont est capable cette enfant ! Seule, elle pourrait tuer tout les habitants de cette île si elle le voulait ! Elle n'a qu'à le lui murmurer !
- Pourtant elle ne le fait pas ! La Famille Esterion ne fait qu'aggraver le problème en rejetant leur fille ! Vous de même, vous auriez pu l'aider, pourquoi ne pas l'avoir fait ?!
- Parce que je suis terrorisé ! Voilà pourquoi ! Chaque nuit j'en fait des cauchemars, je pense à ce qu'il pourrait se passer ! J'ai toujours eu le sentiment de risquer ma vie en m'approchant d'elle !
- C'est justement pour ça qu'il faut l'aider ! Ne déclenchez pas sa haine si vous la craignez ! Nous allons mener notre enquête, vous n'avez pas intérêt à nous en empêcher, est-ce clair ?!
- Qu'importe, faites ce que vous voulez, vous verrez par vous-même !
Il repart... Donc, une chose est sûre, il est au courant pour le démon, lui aussi, et il y croit autant que Thomas. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils ont vu, mais ça ne doit pas être plaisant. Théodore, de son coté, a réussi à les convaincre. Une excellente nouvelle car nous allons pouvoir commencer demain. Le soir, il se met à pleuvoir, nous restons à l'intérieur de la prison... Thomas a fini par se lasser de nous dire de tuer Iris. Il a compris que cela ne marcherait pas. En revanche, de leur coté, la situation n'évolue pas trop. Si on regarde les faits, nous avons deux meurtriers. Impossible de les juger ici, ils repartiront de cette île avec nous. Bon sang, et dire que nous devions seulement effectuer une livraison.
Le lendemain...
La pluie ne s'est pas arrêtée. Peu de gens viennent nous voir, il faut dire que cela n'est pas vraiment un spectacle. Thomas et Iris sont restés à la prison, je pense que leurs cellules sont assez solides pour empêcher qu'ils ne s'évadent. Nous sommes trois à creuser à différentes tombes... Marie-Anne est à coté, en train de prier. Forest, lui, s'occupe de rassembler la terre que nous creusons en plusieurs tas. Il veut nous faciliter la tâche, et j'apprécie son aide. Sans surprise, Théodore est le premier à atteindre un cercueil. Un cercueil qui ne semble pas abimé, mais nous préférons le sortir au bénéfice du doute. Au même moment, Edward, le père du défunt Mathew, vient voir ce que nous faisons. Quelqu'un a du le mettre au courant. Fichu médecin.
- Que faites vous ? demande Edward.
- Nous menons une enquête quelque peu spécial, expliquais-je. Veillez à ne pas gêner nos manœuvres, je vous prie.
- Bien entendu. J'ai entendu dire que vous aviez arrêté le meurtrier qui rôdait sur l'île ?
- Oui, mais il ne doit pas vous être inconnu. Apparemment, il serait déjà venu chez vous afin d'exorciser Iris.
- Je vois. C'est bien dommage que quelqu'un soit tombé si bas.
Il est trop calme. C'est étrange. Il finit par repartir au moment où Noémie m'appelle. Malheureusement, il semble que notre intuition était juste, ou plutôt qu'Iris ne nous a pas mentit. Le cadavre déterré possède un trou à l'emplacement de son cœur, et il est complètement desséché. Une coïncidence de plus. De trop, même. Nous remontons d'autres corps pour vérifier. Ils ont tous la même similitude. Bon, ça devient compliqué de ne plus croire à cette histoire de démons. Mais pendant que nous faisons nos conclusions... Quelqu'un se dirige discrètement vers la prison. Edward, le père du défunt Mathew, semble avoir une idée en tête. Il entre dans la prison...
- Ainsi donc, c'est bien vous, lance Edward.
- Vous êtes celui de la famille Esterion, le proche de ses parents ? demande Thomas, surpris, tout en lançant un regard à Iris, dans une cellule non loin.
- J'ai une offre à vous faire. Je peux vous libérer, mais en échange, je veux que vous la tuiez.
- Faites vite, dans ce cas, nous n'avons pas beaucoup de temps.
Edward libère Thomas puis sort aussitôt de la prison, afin de ne pas être surpris... Manque de chance, Forest l'aperçoit et prévient Noémie, qui préfère vérifier que tout se passe bien. Elle se dirige vers la prison... Puis aperçoit Thomas en train de récupérer sa dague. Elle prend son arme et tire en sa direction, il esquive de peu ! Thomas tente de tuer Noémie, mais elle sait se défendre, elle bloque son coup et lui fait une clé de bras. S'ensuit alors un combat de force, mais avec le poids de son corps comme aide, Noémie parvient à maitriser Thomas. Il finit par se libérer en agitant sa dague, qui laisse une coupure au dos de la main de Noémie ! Elle récupère le tromblon que nous possédons, Thomas sait qu'il doit réagir au plus vite, il décide de sauter par la fenêtre afin d'esquiver le tir ! Les impacts de balle laissent apercevoir un petit filet de sang sur le mur, il a du être touché à la jambe. Théodore et moi la rejoignons, prêts à tirer !
- Thomas est en train de s'enfuir ! hurle Noémie.
- Bon sang, Edward a du l'aider ! devinais-je.
Je passe moi aussi par la fenêtre et observe où il aurait pu fuir, mais contre toute attente, des tâches de sang m'indiquent son chemin. Théodore me rejoint pendant que Noémie reste à la prison pour surveiller Iris. Les traces de sang mènent jusqu'aux bois et la pluie qui cogne contre le feuillage nous empêche d'entendre s'il est dans le coin. Pas moyen non plus de suivre les traces de sang. Nom de dieu, il nous a encore échappés. Une chose est sûre, Edward va devoir répondre à pas mal de questions. La prison n'est plus sûre non plus. Bon sang, ça complique tout, pourtant nous commencions à progresser dans cette maudite enquête ! Nous retournons voir Noémie.
- Alors ? demande-t-elle.
- Ce salopard s'est enfui, répond Théodore, légèrement agacé. Bon sang, ça a forcément un lien avec Edward.
- Je peux vous le confirmer, lance Iris depuis sa cellule. Edward a libéré Thomas à condition qu'il me tue.
- Dans ce cas, j'ai un plan, répondais-je. On abandonne la prison et on va s'installer dans le manoir.
- Thomas risque de nous voir, fait remarquer Noémie.
- Pas si on transporte Iris de façon discrète et que l'on fait des tours de garde à la prison pour que Thomas croit que l'on surveille quelqu'un.
- Bigre, ça va nous compliquer les choses.
- Les choses sont déjà compliquées, nous ne sommes plus à ça près.
- Dans ce cas, il faut que chacun ait une arme en état de tirer avec lui, lance Théodore.
Nous nous équipons... Mais comment transporter Iris discrètement ? Le chemin jusqu'au manoir est long, et Thomas pourrait se cacher dans la végétation non loin. Parmi les gens qui sont encore dehors après avoir entendu les coups de feu de tout à l'heure, je remarque le cuisinier de l'île. Une idée me vient à l'esprit.
Le lendemain...
Théodore et moi, ainsi que Marie-Anne, qui a accepté de nous aider, apportons un stock de nourriture à la famille Esterion à l'aide d'une charrette et du seul bœuf de l'île. Le pauvre.
- Navré de vous déranger, mais pourriez vous au moins me dire si nous sommes bientôt arrivés ? lance une voix semblant venir de sous les draps couvrant la nourriture.
- Nom de dieu, ne parles pas ! répliquais-je.
Nous avons cachée Iris sous les draps. Le seul point négatif est qu'il faudra être discret lorsque nous la ferons sortir. Le cuisinier a accepté notre proposition "d'aider à apporter la nourriture de la famille Esterion". Nous surveillons aussi les alentours. Si Thomas rôde sur cette île, le danger peut venir de n'importe où, et si j'ai proposé de faire des tours de garde à la prison, ce n'est pas seulement dans l'espoir de le piéger. Il faut que l'un de nous puisse agir s'il se mettait de nouveau à assassiner les gens. Rien ne va, sur cette île.