Editions : Le Cri du Margouillat

Prix : 15 euros (broché)

Où ? : Le Cri du Margouillat

194 pages

Si vous vivez dans la zone Océan Indien ou plus précisément à La Réunion, vous avez forcément entendu parler de Lémurie une fois dans votre vie. Non ? Vraiment ? 

Ok, alors pour ceux à qui ça ne dit rien, selon Jules Hermann, scientifique, érudit et homme politique de l'île, il y a fort longtemps aurait existé un continent aujourd'hui morcelé et disparu nommé la Lémurie. Cette légende faisant écho à l'Atlantide intrigue et débride l'imagination, et il y a de quoi ! C'est donc à ce mythe et fantasme à l'accent mystique que se sont attaquées Natacha Eloy et Macca Rosee, créatrices de cet onirique et singulier roman graphique. 

Deux visions puissantes, fruit d'un travaille de deux ans né au sein de la résidence artistique à la Bibliothèque Départementale de La Réunion. Coup de cœur ! 

À LA LOUPE

Divisé en deux où le centre du monde les rejoint, nos deux bédéistes expriment leurs talents et leurs visions de la Lémurie sans créer d'opposition, soulignant ainsi une complémentarité. Bien joué ! 

D'un côté le regard de Natacha Eloy sous forme d'une quête des racines, sujet ô combien important sur notre petit caillou de l'Océan Indien. Introspection de l'âme créole, l'histoire de Sully arraché de ses terres natales à l'âge de cinq ans, revient pour assister à l'enterrement de son père dont il n'a presque plus aucun souvenirs, sinon ceux d'un artiste marginal. 

Mais depuis quelque temps, Sully est en proie à des rêves étranges, appelé par un irrésistible abîme. Et si il était, comme son père, habité par d'étranges "crises" ? 

Entre rêves et réalité, les réponses aux questions qu'il ne se pose pas encore vont affluer et bouleverser l'idée de ce qu'il est. Là où la nature est luxuriante, vit en son écrin l'âme des hommes. 

De l'esprit de la Lémurie, Natacha Eloy en fait un sublime acte de transmission, fustigeant l'oubli, purifiant de manière onirique la réappropriation d'une culture en constant mouvement. Souligné par un graphisme imposant et sans cases, l'artiste acte sa vision dans un jeu de "collage" et de superpositions dont l'effet visuel est d'autant plus saisissant. J'adore !