De Tenségrité à machine simple
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De Tenségrité à machine simple
Canaliser. C'est pas faute d'essayer. Tout en gardant une bonne part de lâcher prise...vàlà, vàlà. C'est l'objectif d'une p'tite vie. C'est c'ke j'essaye de faire ici.
Hier matin je suis tombé sur Tenségrité par Richard Buckminster Fuller grâce à la spirale, "Certainement l'un des plus vieux sites de l'Internet francophone toujours en activité" , site que je devrais dépouiller largement plus que je ne le fais...je suis passé par Carlos Castaneda , petite caution littéraire quand même (à chaque fois que je tombe sur lui, je me dis "pfff...encore? mouè bon, je r'connais, il a bien joué"), puis un petit détour par la machine d'Ancythère pour le plaisir, et en fouillant, ben forcément il me restait : à scruter une des inventions bizarres de l'homme, l'engrenage. Je creuse, je creuse, encore un peu, j'arrive à une liste, j'aime bien les listes depuis que j'ai rencontré Sei Shonagon . Cette liste c'est celle des "machines simples". Tout ça pour ça...
C'est où le début?
Un cours de français au collège. En sixième probablement. La prof était celle que tout le monde voulait. La prof cool, mais un peu dure quand même, histoire que si elle montrait qu'elle vous aimait bien, ça ait assez de valeur dans les Zyeux des Zautres pour mériter un peu de respect. Et qui ne voudrait pas un peu de respect au collège? Déjà à l'époque. J'imagine encore plus aujourd'hui.
"-Qui écrit des poèmes?"
De mémoire, elle avait du lancer la question après une petite ntroduction sur un poète dont elle voulait qu'on retienne le nom...raté. Je ne me souviens que de mon petit bras, frêle, qui se lève. J'ai gardé la même taille de la classe de CE2 jusqu'en quatrième...c'est vous dire si j'avais besoin de remplir mon petit réservoir de respect. Je passe vite fait sur le fait que mon "grand frère" était passé par là les quatres années précédentes et qu'elles m'avaient laissé tout un chemin menant à une caverne trésorique de respect que j'avais du mal à emprunter. On m'appellait "Teuschette". J'ai mis deux ou trois ans à comprendre ce surnom, vaguement, alors l'utiliser...jamais réussi.
"-Alexia? tu écris des poèmes?"
J'aurais du simplement rabaisser tête et bras. Chaque syllabe envoyée dans l'air de la classe trahissait mon imposture naissante...mais non. A ce stade, il est utile de préciser que quand je mens, il y a des panneaux qui sortent de tout mon corps, genre enseignes lumineuses à néon bien fluo, et pour les Zaveugles, il y a même des petits grelots qui répètent à l'envie "elle ment! elle ment! hihihi...".
"-Oui...!"
A chaque fois que j'y repense, je voudrais entrer dans la salle à l'arrêt et baisser moua-même la petite tête et le petit bras...non, ne fais pas ça.
"-Très bien, tu peux nous en amener quelques uns demain?"
Et voilà. C'est lancé. Je sens tous les regards des Zautres Zélèves se poser sur moi sans avoir nul besoin de les regarder...et dans ma petite tête, c'est la fête.
("ok, ok, dès que je rentre, je m'y mets, ça peut le faire, je peux y arriver...").
La boucle temporelle est lancée. Et me voilà aujourd'hui, encore au début de cette futain de boucle.A tenter de.
Autant vous dire que ma mémoire n'a rien gardé du lendemain. Tout juste la sensation du soir, dans ma chambre de 4m², entourée de l'armoire de mes petites soeurs, du bureau de mon grand frère, après avoir fait le ménage et à manger pour la maisonnée. Il devait être...20h00 ou 20h30. Il me restait quoi? Une heure à peu près. Une vie, à peu près.
("ok, ok, dès que je rentre, je m'y mets, ça peut le faire, je peux y arriver...").