Chapitre 10 : le royaume de Séraphin (roman)
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Chapitre 10 : le royaume de Séraphin (roman)
Chez les adolescents, le soir, c’est plutôt bande-dessinée ou roman fantastique. Ils m’épatent ces jeunes. Ce sont de véritables petits génies des nouvelles technologies, débordant de créativité. Ils ont un esprit d’équipe incroyable qu’il leur permet en un temps record de mettre au point de nouvelles innovations au service de tous. Un exemple de leur formidable capacité à tirer le meilleur de chacun : ils viennent de créer une bande-dessinée fantastique. A l’origine de celle-ci, Sébastien, un adolescent dyspraxique. Il a des difficultés pour s’habiller et effectuer tous les mouvements de motricité fine. Il lui est donc difficile d’écrire. Par contre, il a un don pour l’écriture de fictions grâce à son hypersensibilité hors-normes et une imagination débordante, un peu comme Dimitri avec son TDAH. Julie le seconde dans ses gestes du quotidien afin qu’il puisse se consacrer entièrement à son histoire. Il me montre son chef-d’œuvre.
- Viens voir, Timéo. Je te présente Vivéa, Respecta, Evolution et Innovence.
Ce sont des personnages tous plus loufoques les uns que les autres qui tentent de sauver la planète Terre. Celle-ci est menacée par l’exploitation intensive de ses ressources et par la pollution engendrée par ses activités.
Sébastien m’emmène ensuite près de Justin, qui est très doué pour les dessins. C’est lui qui a réalisé les illustrations de la bande-dessinée. Il est justement en train de dessiner sur un miroir.
- Salut, moi c’est Timéo !
- Enchanté. Regarde : je viens de terminer un dessin. Je le prends en photo avec ma montre et Amitia va directement le transférer dans la bande-dessinée aux côtés du texte de Sébastien, comme par magie.
Sébastien reprend la parole pour m’expliquer qu’il n’a pas eu à écrire car, en raison de sa dyspraxie, il n’en est pas capable.
- Moi aussi, je me sers d’Amitia. Je n’ai qu’à lui dicter mon texte et elle le retranscrit instantanément dans le format que je lui ai indiqué au préalable.
- C’est qui Amitia ?
- C’est une intelligence artificielle mise au point par une équipe de petits génies de l’informatique. On va aller voir Mathéo qui est à l’origine du projet.
- Waouh ! C’est super ! Vous me bluffez les ados !
La plupart sont dys, autistes, trisomiques ou haut potentiel. Ils ont tous un handicap ou des troubles qui les empêchaient de trouver leur place sur la Terre. Séraphin les a acceptés car leurs souffrances étaient intolérables. Harcelés et battus par leurs proches ou même par des inconnus, ils ont vécu un calvaire. Pourtant, ce sont des personnes hypersensibles, capables de déplacer des montagnes si on prend la peine de leur accorder l’attention qu’ils méritent. Ici au royaume, ils peuvent s’exprimer librement et le résultat est époustouflant. D’autant plus qu’ils ont une empathie naturelle et un esprit d’équipe inné qui leur permet d’avancer à une vitesse vertigineuse sur leurs projets.
- Tu n’as pas encore tout vu, reprend Sébastien. Nous avons un cadeau pour Dimitri. Nous venons de mettre au point une montre, équipée d’Amitia, qui va l’aider à fabriquer les arcs-en-ciel.
Cet ado vient de piquer ma curiosité au vif ! Je sais que Dimitri est assez frustré de ne pas arriver à faire de grands arcs-en-ciel. J’imagine déjà sa réaction. Mon corps trahit mon impatience et ma bouche achève la dénonciation :
- Allez, allez ! On y va !
Je ne peux pas attendre davantage ! C’est mon côté hyperactif qui reprend le dessus. Tout le groupe d’ados éclate de rire ! Moi, je me contente de sourire en serrant les dents !
- Ben quoi ? J’y peux rien ! Est-ce que je me moque de vos difficultés, moi ?
- Ne te vexe pas, Timéo ! intervient Carole. On ne se moque pas de toi. Tu nous faire rire, c’est tout !
Je suis quand même un peu vexé ! Ces ados m’agacent autant qu’ils m’épatent. Ma frustration me ferait presque oublier mon enthousiasme à aider Dimitri.
- Bon, on y va ?
- Allez, c’est parti, mon kiki !
Il est rigolo ce Sébastien. Je l’aime bien. Il me rappelle Dimitri avec son imagination débordante et son humour. Nous quittons ces jeunes. Je sais que certains n’étaient pas malheureux sur Terre, mais Séraphin a profité d’un accident ou d’une maladie incurable pour les recruter en raison de leurs qualités humaines hors du commun ou de leur génie. Au début, comme à Dimitri, leur famille leur a manqué, mais après un temps d’adaptation, ils se sont fait une raison. Ils ont compris qu’ils avaient un rôle à jouer sur Terre et que le royaume de Séraphin leur offrait le bonheur éternel. Je ne sais pas encore quel est leur superpouvoir mais j’imagine que je le découvrirai bientôt.
Nous retrouvons Dimitri qui, comme souvent, est assis par terre, entouré d’enfants qui rient aux éclats. Sans doute le résultat d’une de ses nouvelles blagues !
- Viens voir Dimitri : on a quelque chose pour toi, l’interpelle Sébastien.
Intrigué, il nous rejoint, suivi de près par tous les bambins qui l’écoutaient. Les petits curieux ont bien envie de savoir ce qu’il va recevoir.
- Une montre ? interroge Dimitri, perplexe !
- C’est bien plus que ça, répond Sébastien. Je te présente Amitia, ta nouvelle auxiliaire de vie.
- Comment ça ?
- Ta montre est dotée d’une intelligence artificielle qui va te rappeler en vibrant ce que tu as à faire. Elle est capable de détecter que tu n’es pas à l’endroit où tu devrais être ou que tu n’effectues pas la tâche qui t’incombe à un moment de la journée.
- Et quand je suis distrait, elle n’aurait pas une fonction spéciale ? Car c’est mon plus gros handicap, ajoute-t-il, honteux, en baissant les yeux.
- T’inquiète ! On a pensé à tout : elle vibre pour te rappeler à l’ordre.
Dimitri n’en croit pas ses oreilles.
- Tu peux aussi lui oralement lui demander de t’aider à exécuter d’innombrables tâches. Par exemple, elle peut accompagner ton geste pour créer les arcs-en-ciel en lissant les mouvements de ton poignet.
Dimitri est déjà sous le charme de cette assistante particulière. Il écarquille les yeux à chaque nouvelle révélation.
- Impressionnant !
Je suis heureux pour lui et impatient de le voir à l’œuvre mais il n’y a pas d’arc-en-ciel à fabriquer en ce moment. C’est plutôt la neige qui occupe les enfants.
Dimitri commence par donner un ordre à sa montre :
- Amitia ! Montre-moi la webcam de la station de Violay dans la Loire.
Aussitôt, un paysage de montagne enneigé apparaît, projeté depuis la montre sur le mur en face de nous. Les bambins et les enfants présents dans la pièce en restent bouche bée. Le ciel est gris, les températures ne dépassent pas un degré.
- On dirait que ce sont les conditions optimales pour faire tomber la neige ! en conclut Dimitri.
Je vois l’excitation gagner tous les enfants. Ils courent dans tous les sens, sautent et rient. En quelques minutes, ils sont tous récupéré leur épuisette magique et ont rejoint le sas d’envol, suivis de près par les bambins et les chérubins que la neige fascine.
Mélange d’ailes multicolores, bleues et blanches, toute la jeunesse du royaume est de sortie. J’admire ce paysage tableau de bonheur. Un sourire pointe au coin de mes lèvres. Je suis tellement content d’être ici et de voir tout ce petit monde qui s’éclate. Tandis que les enfants font passer les nuages dans leur épuisette, les bambins et les chérubins s’amusent à attraper avec leur langue les flocons qui en sortent. Dans leur excitation à attraper le même flocon, deux chérubins se téléscopent. Légèrement étourdis, ils se frottent le front puis éclatent de rire avant de repartir dans des directions opposées. Leur rire est contagieux car il me gagne et, lorsque Thibaut et Titouan rejouent la scène dans les airs, ils déclenchent l’hilarité générale.
Grâce à la belle neige que les enfants viennent de fabriquer, les skieurs vont pouvoir s’en donner à cœur joie tandis que mes amis et moi organisons une bataille de boules de neige à l’abri du regard des Humains. Nous devons rester discrets pour ne pas éveiller leurs soupçons. S’ils voyaient des boules de neige voler, ils pourraient imaginer que des fantômes tournoient autour d’eux et en être effrayés. Pourtant, ça me plairait bien de les titiller.
- Thibaut, viens voir ! je crie.
Et hop, au moment où il se retourne, une boule atterrit sur son ventre. Il a bien l’intention de me rendre la pareille et en plus, Titouan prend sa défense. Je me retrouve canardé de boules. Je n’ai même plus le temps d’en façonner des nouvelles.
- Stop ! Stop ! Arrêtez !
Je crie et je ris en même temps. Je suis trempé et mes amis morts de rire. Alors qu’ils s’approchent de moi, la tentation est trop forte : je façonne une boule et la jette sur Thibaut qui n’a pas le temps de l’esquiver. Il pique alors du nez pour m’attraper. Ensemble, nous roulons dans la neige. J’en ai mal aux côtes tellement je ris.
...la suite au chapitre 11...
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