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Chapitre 3

Chapitre 3

Veröffentlicht am 12, Juni, 2025 Aktualisiert am 12, Juni, 2025 Horror
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Chapitre 3

⧫ ⍉ ⎊ ⧰ ⧯


Cette algue avait quand même un certain intérêt. Il s'avéra que les faucheurs l'évitaient, semblant y être ''allergiques''. D'ailleurs, quand ils organisaient leur sélection, ils rejetaient systématiquement tous ceux dont la langue était abîmée. Cela aurait pu être une solution de survie, d'ailleurs certains ont essayé de se couper la langue pour échapper à la fauche...


Mais ceux qui paraissaient infectés étaient jetés vivants dans les fourneaux, en même temps que les corps putréfiés.

Dans l'horizon de ces cages, il semblait n'y avoir aucune forme d'espoir...


Un jour, un ancien chimiste eut une idée étrange. Il se mit à cultiver cette plante et à la travailler. Au fil du temps il finit par en extraire une sorte de jus noirâtre qu'il vidait dans des urnes en terre séchée. Nous observions ses expériences pensant qu'il était devenu fou et qu'il tentait de répéter là le souvenir des gestes de son ancienne vie. Mais Gaëtan était loin d'être fou. C'était un génie !


Parmi les faucheurs qui surveillaient les enclos, l'un d'eux avait pris l'habitude de se servir dans la nuée pour s'octroyer les meilleurs morceaux. Il prenait ceux qui étaient normalement réservés aux plus hautes castes, ces supérieurs que l'on ne voyait jamais, qui restaient enfermés dans les tours de leur vaisseau mère. Ceux que les simples Hartstatt appelaient les Kollostes, leurs élites naturelles.


Ils avaient des goûts particuliers. Ce qu'ils préféraient, c'étaient les oreilles, les doigts et la peau du visage, mais seulement quand ils étaient prélevés sur la victime vivante, alors ensanglantée et plus qu'effrayée. L'opération était traumatisante, et nous ne parlerons pas de leurs mets préférés : un organe qu'ils ne trouvaient que chez les mâles en particulier...


Ils nous gardaient en vie, nous coupant par quartiers, ils appliquaient une crème cicatrisante sur nos plaies et nous jetaient à nouveau dans les enclos, jusqu'à ce que la mort daigne bien vouloir nous emporter.


Gaëtan trouva le moyen de confectionner une seringue rudimentaire et, en échange de son savoir sur les algues, convainquit des volontaires de se faire injecter le produit.


Une fois diminué l'effet de l'enzyme dévoreur de chair, l'excédent injecté directement dans les veines au quotidien permettait aux cobayes de ne plus ressentir la souffrance. Ils entraient dans un état de léthargie complète, mais la langue demeurait intacte, rendant la prise de l'algue invisible aux yeux de ces monstres. Les contaminés asymptomatiques étaient devenus les inoculateurs parfaits.


Dès lors, il fût facile de convaincre quelques personnes de tenter une expérience. Un soir, l'un des matons Hartstatt fit comme à son habitude : saisissant dans la cage un homme dont le visage lui plaisait et qui ne résista pas à son incursion, il s'en régala.


Mais, au moment de déguster son dessert oculaire, il se mit à se tordre de douleur. Dans une agonie atroce, il mourut après un dernier râle s'écroulant sur le sol dans une flaque de gelée formée de ses entrailles nécrosées. La victime humaine, quant à elle, n'avait jamais montré un signe de souffrance.


On eut vite fait de se débarrasser du corps en le découpant et en le détaillant avec les moyens du bord. S'il avait d'abord été envisagé de l'enterrer, très vite certains virent l'opportunité de s'en nourrir.


Les prédateurs finissent toujours par devenir des proies, n'est-ce pas ?


Dans cette concoction d'algues, le bétail humain entrevoyait la lumière vacillante d'un infime espoir. L'enzyme, neutralisée par l'acidité de l'estomac ou de l'urine, ne tuait pas l'humain, mais rendait malade les faucheurs. Tandis qu'injecté dans les veines peu de temps avant leur repas, cela les tuait irrémédiablement sans laisser de trace. Hélas, toute personne contaminée était d'ores et déjà condamnée, mais c'était là le prix à payer... Le poison étant devenu invisible pour les faucheurs, il était parfait pour le plan qui allait mener l'humanité à sa libération.


Particulièrement résistants aux différents pathogènes, ils ne faisaient jamais de tests sanguins avant de prélever les victimes ; ce fût une nouvelle erreur de leur part... Ne nous voyant que comme des créatures inférieures, faibles et dénuées de puissance. Ils n'avaient pas envisagé que l'on puisse utiliser contre eux un élément venu de leur propre environnement.


ᛖ -


La nuit tombe. Seule la danse des chandelles apporte une certaine chaleur à l'espace. Clara prépare le repas pendant que je trie les objets dégotés çà et là. Le chemin du retour sera long ; on ne peut pas se charger. Elle écarte d'office toutes les boîtes de conserve contenant de la viande. Plus personne n'en mangera...


Dans la table basse du salon, je trouve enfin ce que j'étais venu chercher : "Apprendre et comprendre le langage des signes en 365 leçons". Après la pose de son implant cochléaire, ma sœur voulait qu'on ne lui parle plus qu'avec des mots audibles. Éinesha avait un certain caractère, j'aurais aimé être aussi fort qu'elle.


Pendant le repas, qui nous semble absolument copieux – des petits pois et des pêches au sirop –, Clara et moi tentons de nous réapproprier les gestes : raconter une plaisanterie en langage des signes n'est pas chose aisée, mais juste pour voir son sourire renaître, l'effort en vaut la peine. Elle épelle mon nom : "Nathan." Ça fait plaisir de ne plus être un numéro de lot.


☰ ⧫ ⍉⎊ -


Régulièrement, les Faucheurs organisaient des banquets géants où ils se régalaient de la profusion d'êtres humains, parfois jusqu'à en vomir...


Le plan était simple : il fallait que la moitié d'entre nous, ceux qui étaient les plus aptes à se faire dévorer ce jour-là, se fassent injecter l'enzyme. Les autres devaient ingérer un maximum d'algues les jours précédents, dans le but de devenir définitivement impropres à la consommation.


Mais pour que ce plan puisse réussir, il aurait fallu sélectionner une portion de la population, et personne n'avait ni le courage ni le culot de le faire.


C'est alors que, spontanément, des volontaires se présentèrent, que ce soit par courage ou par dépit ; l'humanité n'avait pas tout perdu. On leur donna le nom de "sacrifiés". Pour les reconnaître, on leur fit un tatouage sur le talon, la rune Hagalaz du sacrifice : ᚼ Les autres eux portaient Wunjo celle de l'espoir : ᚹ


Ensuite, on fit passer des messages via des inscriptions codées sur les parois des bétaillères mobiles, pour qu'ils soient vus par tous et fassent le tour des camps. Ils décrivaient la marche à suivre et le moment d'activer le plan.


Cela prit environ trois années avant qu'on puisse avoir la confirmation que tout le monde était prêt. De la même façon qu'un jour, les Faucheurs avaient mis l'humanité à genoux avec des frappes simultanées, il fallait que l'événement soit mondialement synchronisé...


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