D comme Doc's proplug
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D comme Doc's proplug
Du Franglais peu en adéquation avec ma génération qui ne l'utilise pas mais là... on ne peut faire autrement.
Késaco?
Voilà quelque chose de bien peu connu par la majorité des gens, même les ORL excepté les médecins fédéraux de plongée et bien-sûr les principaux utilisateurs: plongeurs et avant tout surfeurs. Ce sont des bouchons anatomiques d'oreilles, souples, de fabrication américaine (Scoot 1977), initialement créés pour les surfeurs, qui s'adaptent exactement à la conque (dépression centrale du pavillon de l'oreille) et dont la partie médiane pénétre dans le conduit auditif. Il en existe deux sortes: des non ventilés, totalement étanches et des ventilés, les seuls qui nous intéressent ici.
Souvent de couleur transparente, ils présentent à l'extrémité qui pénétre dans le conduit un petit orifice ou valve de Scott, du nom de son inventeur. Ce sont ceux là, et exclusivement ceux là qui sont utilisés par les plongeurs et les apnéistes.
Pourquoi?
Cet orifice permet à l'eau, lorsque l'on descend, de pénétrer goutte à goutte dans le conduit, repoussant progressivement le matelas d'air contre le tympan. C'est le même phénoméne que l'on observe en immergeant un verre d'eau. Le volume d'air se comprime peu à peu dans le fond du verre en fonction de la pression exercée (qui augmente d'1 bar tous les 10 mètres). Un doc's proplug non ventilé se comporterait très vite comme un projectile (la pression extérieure liquide venant écraser ce bouchon anatomique si la pression dans le conduit reste à 1 bar, soit la pression atmosphérique en surface.
Mais à quoi cela peut il bien servir?
L'apnéiste Umberto Pellizari (Jean Reno dans le grand bleu) le cite dans son ouvrage Apnée pour la prévention des otites externes (infection des conduits de l'oreille, favorisée par l'eau qui y marine et s'infecte à cause des grattages intempestifs des plongeurs/apnéistes gênés parfois par cette eau qui stagne et irrite( sel). La micro excoriation du conduit favorisée par le doigt et l'ongle déclenchant l'infection. Ici, l'eau ne stagne plus dans le conduit dés le retour à la surface et le matelas d'air qui isole le tympan évite que ce dernier ne refroidisse et ne s'irrite. En outre, les clapots de surface, le vent sont autant de facteurs favorisants évités ici.
What else? ( pour utiliser le Franglais...)
Cette "protection" du conduit contre l'eau irritante, cette température préservée en partie par l'absence de renouvellement relative de l'eau de mer, enfin ce mélange eau-air contre eau seule laisse présager à mes yeux d'une plus grande facilité à compenser pour apnéistes et plongeurs qui présenteraient des problèmes d'équilibrage.
Las: la pratique sans infirmer cette théorie n'est pas toujours probante. Certains parviennent plus aisément à équilibrer, d'autres pas. Une part psychologique pour ceux, rassurés, qui équilibrent mieux n'est pas impossible.
Et pour le surfeur?
Là, c'est le triomphe du doc's proplug!
Scott insistait sur la nette diminution des exostoses du surfeur (formation d'os dans le conduit à proximité du tympan le fermant presque totalement dans les cas extrêmes, rendant l'évacuation de l'eau difficile et de surcroit les dépôts de cérumen) liée au fait que ces embouts diminuaient la circulation d'eau froide dans les conduits. Ces exostoses ne sont cependant pas rares, tant s'en faut, chez le plongeur, bien que nettement moins fréquentes. Or le plongeur, plus encore que le surfeur est soumis aux contraintes de température fréquentant des eaux souvent beaucoup plus froides que le surfeur au fur et à mesure de sa descente.
Il m'apparait intéressant d'évoquer une autre cause.Le surfeur beaucoup plus que le plongeur, est soumis à des claques répétées d'eau lors de chaque contact avec l'élément liquide. Le simple bon sens fait évoquer un phénoméne naturel de défense de l'organisme contre ces agressions pressionnelles itératives, créant une digue osseuse qui viendrait limiter les risques de déchirure tympanique.
Photo de Doc's proplug : Espace AUDITION Audio 3D /