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Une jolie parenthèse

Une jolie parenthèse

Veröffentlicht am 26, Sept., 2022 Aktualisiert am 26, Sept., 2022 Gesundheit
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Une jolie parenthèse

Contribution - Témoignage

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Une jolie parenthèse 

 

Avant la vie ne rimait qu’avec survie. Jamais de répit. Le quotidien n’était qu’un combat permanent. Se battre pour s’intégrer. Faire semblant pour éviter les jugements. Se fondre dans la masse. Porter le masque et faire croire que l’on est comme les autres. Avaler des comprimés pour supporter. Se cacher quand ça devient trop dur. Pleurer en silence, derrière les apparences.

Jusqu’à ce qu’une bulle d’espoir éclate au plein milieu de ce combat. L’épreuve devient pour les autres. A eux de s’adapter. De ne plus avoir la chance de faire ce qu’ils veulent. D’apprendre à ne faire que ce qu’ils peuvent. Le problème ne réside pas toujours dans la question de vouloir.

Avoir une bonne raison d’être isolé. Confiné. Savoir que le virus y oblige. Ne pas devoir se justifier de rester chez soi. De préférer rester seul. Un apaisement chaque matin, en sachant qu’il n’y aura nulle autre obligation que celle de rester à l’abri. Loin du regard des autres, de leur jugement et incompréhension.

Sortir s’acheter à manger en plein confinement. Voir les rues vides et sentir cette bouffée d’oxygène nous remplir. Respirer la liberté à plein poumons. Plus de solitude, désormais nous sommes tous pareils. Sans que personne ne porte de masque. Surtout pas moi. Je l’ai enfin retiré. Le virus me l’a arraché. Le nombre de comprimés ingurgités diminue. Les angoisses face au monde aussi. Ne craindre qu’une contamination. Une peur partagée par la plupart des gens. Ceux qui d’ordinaire ne comprennent pas que dans la vie il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir.

Réorganiser sa vie. Se souvenir qu’être chez soi, en sécurité il n’y a rien de mieux. Que les autres n’ont jamais rythmé ma vie et que ça ne commencera pas aujourd’hui. Ne jamais avoir eu besoin d’autrui pour avancer, juste d’éviter de le croiser.

L’annonce du premier déconfinement vient redresser le mur qui s’était effondré. Rebâtissant des clôtures géantes entre le monde et moi. Certains ont toujours peur, je fais encore partie d’une minorité et ne me sens pas complètement seule.

Une deuxième vague arrive et avec elle l’espoir de retrouver la sérénité. Le virus est pourtant là. Dangereux. Mortel. Mais cette liberté de vivre comme je le souhaite est plus forte que tout. Etre bien et sans angoisse me manque déjà.

Reconfinement et le sourire retrouvé. Mon court répit va enfin reprendre. Toutes mes habitudes prises et qui m’ont poussé vers l’avant sont de nouveau d’actualité.

Porter un masque en tissu n’est pas si contraignant après avoir fait semblant pendant plus de vingt ans. Quelques centimètres de coton ne sont rien comparés à des couches de faux-semblant accumulés. A la fatigue perpétuelle de s’adapter. D’être comme les autres veulent. De faire comme la norme.

Puis, après avoir trouvé son rythme, ses habitudes, après avoir repris le goût de la vie, un déconfinement total s’opère. Avec lui, la reprise des cachets ronds et blancs. Ceux qui laissent un goût amer sur la langue. Ceux qui te donnent des effets indésirables. Ceux que tu croyais avoir définitivement écartés de ta vie. Ils reviennent en force, tandis que le virus perd du terrain.

Deux ans et demi après. Subir le retour à la normale. Ne plus vivre. Avoir retrouvé ses réflexes de survie. S’épuiser à faire de nouveau semblant. Etre triste. Très triste. Regretter que ce fût si court. Que ça ne dure pas plus longtemps. Avoir goûté au bonheur et à la sérénité. Savoir que ça existe. Et voir se refermer cette jolie parenthèse. Retrouver les barreaux invisibles de ma prison. De nouveau apprendre à pleurer en silence.

 

Par Aurore Dulac

 

Source image : 18121281 de Pixabay

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Kommentar (6)

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Jackie H vor einem Monat

Quand la solitude est liberté et soulagement 🙂

Très bien exprimé 👍🏻

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Chris Falcoz vor 2 Jahren

Un texte poétique pour une belle parenthèse. En espérant que tu trouves un équilibre supportable sans cachets un jour. 💜

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