Le curcuma : entre super-aliment et complément à risque
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Le curcuma : entre super-aliment et complément à risque
Le curcuma bénéficie d'une réputation exceptionnelle. Vanté pour ses vertus anti-inflammatoires et antioxydantes, il est passé en quelques années du statut de simple épice de cuisine à celui de "super-aliment" incontournable, massivement consommé sous forme de complément alimentaire.
Cependant, cette popularité masque une réalité plus complexe. Loin d'être une panacée inoffensive, le curcuma, et plus particulièrement son principe actif, la curcumine, est une substance puissante. Lorsqu'il est consommé à haute dose ou sous des formes concentrées, il peut présenter des dangers réels et interagir avec des traitements médicaux.
Cet article vise à faire le point sur les risques, les précautions d'emploi et les contre-indications formelles liés à la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma.
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Qu'est-ce qui rend le curcuma actif ?
Le curcuma est une plante de la famille du gingembre. La partie utilisée est sa tige souterraine, le rhizome, qui est séchée et réduite en poudre. Sa couleur jaune vif et ses propriétés proviennent d'un groupe de molécules appelées curcuminoïdes.
La curcumine est le curcuminoïde le plus étudié et le plus actif. C'est elle qui est recherchée pour ses effets thérapeutiques.
Le principal défi de la curcumine est sa très faible biodisponibilité : consommée naturellement, elle est très mal absorbée par l'organisme et est éliminée rapidement. C'est pour contourner ce problème que les fabricants de compléments ont développé des formules qui, paradoxalement, sont aussi à l'origine de nouveaux risques.
Les effets indésirables d'une consommation excessive
Si l'usage du curcuma comme épice dans l'alimentation quotidienne est considéré comme sûr, la prise de compléments concentrés peut entraîner des effets secondaires notables en cas de surdosage.
Le système digestif est généralement le premier touché. Les symptômes suivants peuvent apparaître :
- Sécheresse buccale
- Brûlures d'estomac et reflux acides
- Flatulences et ballonnements
- Nausées, voire vomissements
- Diarrhées, pouvant s'accompagner de selles jaunes (liées à la couleur du pigment)
Plus rarement, des maux de tête ou des éruptions cutanées ont également été signalés.

Le piège des formules "optimisées" et le risque de surdosage
Pour augmenter l'absorption de la curcumine, deux stratégies principales sont utilisées :
- L'association avec la pipérine : Extraite du poivre noir, la pipérine améliore l'assimilation de la curcumine. Cependant, cette association peut s'avérer très irritante pour les muqueuses digestives et, sur le long terme, pourrait favoriser l'hyperperméabilité intestinale.
- Les formes encapsulées (micelles, phytosomes) : Ces technologies modernes "emballent" la curcumine pour la rendre massivement absorbable par l'organisme.
Le danger principal de ces formules optimisées est le risque de surdosage accidentel. Le consommateur, pensant prendre une dose standard de curcuma, absorbe en réalité une quantité de curcumine active bien supérieure, dépassant facilement les seuils de sécurité recommandés.
Situations où le curcuma est formellement contre-indiqué
La consommation de compléments de curcuma est strictement proscrite dans plusieurs cas :
- Troubles des voies biliaires : Le curcuma a un effet cholérétique, c'est-à-dire qu'il stimule la production et la libération de bile. En cas de calculs biliaires ou d'obstruction des canaux, cette stimulation peut être très dangereuse.
- Pathologies du foie : Bien qu'on lui prête des vertus hépatoprotectrices, le curcuma est déconseillé en cas de maladie hépatique active.
- Ulcère de l'estomac ou du duodénum : À haute dose, le curcuma peut irriter la paroi de l'estomac et aggraver un ulcère existant.
- Allergie : Toute personne présentant une allergie connue au curcuma doit l'éviter.
Interactions médicamenteuses : une zone de vigilance
Le curcuma n'est pas neutre et peut interagir puissamment avec certains médicaments :
- Traitements anticoagulants et antiplaquettaires : Le curcuma possède des propriétés fluidifiantes pour le sang. Son association avec des médicaments anticoagulants (fluidifiants) ou des plantes ayant le même effet (gingembre, ginkgo, ginseng) augmente considérablement le risque d'hémorragie.
- Médicaments anti-inflammatoires : L'effet anti-inflammatoire du curcuma peut s'additionner à celui des médicaments (AINS), augmentant le risque d'effets secondaires, notamment digestifs.
- Traitements anticancéreux et immunosuppresseurs : Des interactions complexes sont possibles. Il est impératif de ne pas consommer de compléments de curcuma pendant une chimiothérapie, une radiothérapie ou un traitement immunosuppresseur sans l'avis formel de l'équipe médicale.
Comment prendre du curcuma en toute sécurité : une question de dosage précis en curcumine
Le danger ne vient pas de la poudre de curcuma elle-même, mais de la dose de curcumine active ingérée.
Les autorités sanitaires ont fixé des limites précises. L'ANSES (en France) recommande de ne pas dépasser 153 mg de curcumine par jour pour un adulte de 60 kg, tandis que l'EFSA (Europe) fixe la limite à 180 mg.
Ces seuils sont très bas et difficiles à atteindre avec une simple utilisation culinaire (1,5 à 3g de poudre par jour). En revanche, ils peuvent être très rapidement dépassés avec une seule gélule d'un complément à biodisponibilité optimisée.
Il est donc crucial de toujours lire l'étiquette et de se conformer scrupuleusement à la posologie indiquée par le fabricant du complément.
L'avis des autorités de santé
Les agences sanitaires mondiales et européennes ont un avis nuancé sur le curcuma :
- L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît son usage "traditionnel" pour les troubles digestifs (hyperacidité, flatulences) et d'autres maux comme l'arthrite ou les règles douloureuses.
- L'EMA (Agence Européenne du Médicament) considère son usage comme "traditionnel" pour soulager les digestions difficiles, mais limite la durée du traitement à deux semaines.
- L'EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a statué en 2018 que les compléments à base de curcumine ne peuvent pas prétendre contribuer à la santé des articulations.
En résumé, le curcuma reste une épice bénéfique dans le cadre d'une alimentation variée. En tant que complément, il doit être abordé avec la même prudence qu'un médicament, en respectant les doses et en tenant compte de ses puissantes interactions et contre-indications
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Jean-Christophe Mojard vor 4 Stunden
C'est tellement plus appréciable de prendre le temps de cuisiner, d'épicer au curcuma et de déguster en regard d'une gélule, fade rien qu'à la regarder.