Chapitre 2
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Chapitre 2
Je lève la tête en le voyant arriver vers moi. Je me redresse en le saluant mais il me fusille du regard.
— Tu y es allé, n’est-ce pas ? me demande Akseli
— Moi ? Non ! J’aurai pas fait ça…
— Rebecca…
Je me gratte l’arrière de la nuque, embêtée.
— Peut-être qu’en allant me promener, effectivement j’ai traversé le pont, avoué-je.
— Tu ne m’a même pas attendu ! Tu aurais pu me prévenir, boude t-il.
— Honnêtement ? Y a plus grand chose à voir…
Il croise les bras sans me quitter des yeux. Je souris avant de lui tapoter l’épaule.
— Allons boire un cappuccino, proposé-je, je te raconterai tout.
Il ne se fait pas prier et on rentre dans Vallione. J’aime cette ville avec des maisons en pierre qui bordent les rues pavées. Un ruisseau traverse la ville, avec un pont en pierre. Les commerces locaux, tels que la boulangerie, la boucherie et le café du coin, se trouvent au centre de la ville.
Akseli et moi y sommes nés et on ne pense pas une seconde à quitter cette ville pour aller vivre ailleurs. On habite en colocation depuis maintenant quatre ans et on ne se lasse pas !
On arrive dans le bar situé sur la petite place alors que les marchands commencent à ranger leurs stands. Je regarde ma montre en écarquillant les yeux. Avant d’aller à Beldem c’était à peine neuf heures et là, il est presque midi. Impossible d’avoir passé autant de temps là-bas…
“La ville où le temps se perd”
— Tout va bien ? me demande Akseli.
— Oui, oui… Je ne pensais pas être restée aussi longtemps là-bas.
— Comment ça ? s'étonne-t-il.
— J’ai traversé le pont, il devait être neuf heures passé et là… Bientôt midi, expliqué-je
— Bizarre, dit-il en arquant un sourcil, en tout cas, la prochaine fois, je veux être avec toi !
— Vous voulez aller où les jeunes ? questionne une voix grave.
On tourne la tête afin de voir un homme imposant d’une cinquantaine d’années. Le père d’Akseli, Otto, archiviste et ancien aventurier. Mon ami et moi nous nous regardons et nous hésitons à lui dire de quel sujet nous discutons.
— Vu vos tronches, ça concerne Beldem, dit-il.
Les discussions des autres clients, les marchands, tous se stoppent soudainement et leurs regards se tournent vers nous.
— Bravo, p’pa, maugrée Akseli.
— Oh ça va, c’est qu’une ville, elle a existé, pourquoi ça serait interdit de la mentionner ?
J’ai toujours aimé son père de par son caractère, s’il a des choses à dire, il fonce. La ville de Beldem ? Il ne taira jamais le nom. Si ça dérange les habitants, il s’en fout royalement. Comme il dit, si Beldem n’avait pas disparu, Vallione n’aurait jamais vu le jour.
Otto s’installe avec nous, le serveur s’empresse de venir prendre sa commande avant de repartir. Akseli informe son père que je suis allée la voir. Celui-ci me regarde étonné.
— Enfin quelqu’un qui ose y aller ! sourit-il
— Sans moi, précise Akseli.
— Ça c'est moins sympa… nargue Otto, fallait la suivre ! Toi aussi, t’es jamais là quand il le faut.
— Elle ne m’a pas prévenu ! boude Akseli.
— On y retourne si tu veux ! proposé-je, tu dormiras mieux et ta vie ne sera pas foutue…
Son père se met à rire aux éclats en se tapant la cuisse, Akseli lève les yeux au ciel avant de me regarder.
— Pas cette aprèm, j’ai un rendez-vous pour un entretien d’embauche, m’informe t-il.
— Pas de soucis, répondis-je, on ira une autre fois.
— Pensez au couvre-feu, rappelle Otto, interdiction de sortir à partir de 22 heures.
Le couvre-feu, Akseli et moi nous l’avons toujours connu comme les générations avant nous. Otto nous avait raconté que cela avait été instauré en 1745 et que depuis, cela n’avait jamais été enlevé. Mais cela n’a pas l’air de déranger les habitants de Vallione, c’est devenue une habitude, une routine. Mais en grandissant, Akseli et moi nous nous demandons souvent ce qu’il se passe si on déroge à la règle. Jusque là, on ne l’a jamais tenté, mais dernièrement, on s’est dit qu’un soir, on sortirait pour comprendre pourquoi nous n’avons pas le droit de sortir après cette heure.
— Ne t’en fais pas p’pa, on connaît la musique, souffle Akseli.
— C’est bien ! Faites pas comme ces morveux qui ont tenté et qu'on ne retrouve pas.
Akseli et moi nous échangeons un regard étonné. On n’était même pas au courant de ça.
— Quand ? demandé-je
— Ça s'est passé y a deux jours je crois, la presse a survolé le sujet. Après tout, ils étaient majeurs, donc considérés comme une fugue. Mais pour les anciens, c’est la pseudo malédiction de Beldem… Ils me font chier eux, râle Otto.
Akseli manque de s’étouffer en buvant son cappuccino, je souris en regardant son père.
— Depuis le temps, s’il y avait une malédiction, je pense que ça ne se passerait pas entre 22h et 7h du matin, suggère Akseli.
— Surtout qu’il ne s’est rien passé depuis des années voire des siècles, donc ils pourraient abroger ce couvre-feu, dis-je
— Tu parles ! balance Otto, à chaque élection, on a droit à un mire superstitieux que ça n’en peut plus ! Faut surtout pas toucher à ce couvre-feu.
— Présente toi aux prochaines élections dans ce cas, propose son fils.
— Si je leur dis mon programme, ils risquent de me foutre au bûcher…
On se met tous à rire avant de terminer nos boissons. On se lève ensuite, Otto nous souhaite une bonne journée et un bon courage à Akseli pour son rendez-vous puis lui et moi nous rentrons chez nous.