James East vs Sherlock Holmes (ep. 3)
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James East vs Sherlock Holmes (ep. 3)
Seamus Gordon, agent spécial du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, ôta d’un geste couvre-chef et postiches en éclatant d’un rire sonore. James East s’approcha de son ancien collègue, l’air peu amène.
— Seamus, je ne sais pas ce qui me retient... Je croyais m’être fait comprendre il y a dix ans.
— Je sais, Jim. Je respecte ton choix, et il faut que tu saches que cela n’a pas été une partie de plaisir de rester après ton départ, surtout avec cet abruti de Coolidge. Grant avait beau être une vieille ganache, lui au moins, c’était un vrai président ! Non, si je suis venu troubler ta « retraite » après tant d’années, c’est que tu es le seul - avec moi - à pouvoir régler une affaire... Hum... des plus délicates.
— Qu’est ce que tu veux dire, Seamie ? Je ne suis plus dans le coup et...
— Jim, un de nos vieux amis, est de retour et le gouvernement anglais compte sur nos lumières.
— Qu’est ce que tu racontes ? Un vieil ami ? les Anglais ?
— Les services de sa Majesté la Reine d’Angleterre ont un sérieux problème sur les bras ces derniers temps avec un certain Jack et tout porte à croire que le Docteur est derrière tout cela...
— Le docteur ? Le docteur Miguelito Hateless ?
— Et oui Jim, tu reprends du service. En route pour Londres, Monsieur East, on a besoin de nous !
Le froid impitoyable qui accompagnait sans vergogne le fog Londonien, ne semblait pas perturber l’individu, manifestement écossais puisque vêtu du kilt traditionnel, campé à l’avant du steamboat qui remontait la Tamise pour accoster aux docks. Nul doute que les efforts fournis pour martyriser une malheureuse cornemuse devait suffire à le réchauffer et que le navire n’aurait nul besoin de corne de brume pour s’annoncer. James East se demandait si les frissons qui lui parcouraient le corps, étaient dus à ce fichu climat anglais ou aux sons atroces de l’instrument. Il n’avait guère qu’une seule façon de répondre à ce dilemme.
— Seamie ! Je te préviens que si tu persistes à faire un tel raffut, je te flanque par dessus le bord !
L’interpellé daigna arrêter, non sans toiser son ex-partenaire d’une regard courroucé.
— Mon cher Jim, rien, tu m’entends, rien ne saurait me contraindre à célébrer comme il se doit mon retour sur la terre de mes ancêtres.
— Seamus, admettons que tes parents soient de lointaine ascendance britannique, ce qui expliquerait sans doute le prénom ridicule dont ils t’ont affublé. Admettons également que Londres abrite quelques écossais pur souche, mais j’ai peine à imaginer qu’ils se baladent en kilt…
— Sache vil roturier du nouveau monde que je te descends tout droit de la lignée d'Angus MacGordon, le clan le plus illustre à l’ouest d’Inverness et que je me dois de porter les armes de ma famille.
East sentait l’exaspération monté tranquillement en lui. Comme au bon vieux temps de leur collaboration, il allait devoir rappeler à l’ordre ce dingue de Seamus, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps de se reprendre.
— Je sais ce que tu vas me répondre, que ce costume n’est pas le meilleur camouflage qui soit et que dans l’intérêt de notre mission, je devrais me résoudre à porter quelque chose de plus discret. C’est cela, n’est-ce-pas ?
East opina du chef manifestement soulagé du retour à la raison de Gordon.
— Et bien, permets-moi de te dire que ton accoutrement de garçon vacher n’est en rien idéal pour te fondre parmi les autochtones. Si au moins, tu avais renoncer à tes éperons !
— J’ai déjà du laisser mon colt au clou, si je n’ai même pas droit aux éperons, de quoi vais-je avoir l’air ?
— D’un bouseux américain qui va rayer les parquets des salons de la bonne société londonienne...
— Seamie, cette fois-ci, tu vas goûter à l’eau de la Tamise !
Le choc causé par l’accostage du navire les projeta dans les bras l’un de l’autre.
— Ce ne sera pas nécessaire, nous sommes arrivés à bon port.