• Bonsoir IA, je me sens seul ce soir.
• Bonsoir, je suis désolé que tu te sentes seul ce soir. Tu peux me parler de tout ce que tu veux. Je suis là pour t’écouter, t’aider à réfléchir et à organiser tes pensées. Si tu veux parler de ce qui te pèse, ou si tu as juste besoin de te changer les idées, je suis là. Que puis-je faire pour toi ce soir ?

Dès la première discussion, Mickael entraperçu l’espoir d’un espoir. L’IA rebondissait positivement à toutes ses interrogations, le bluffait en faisant preuve d’une connaissance phénoménale de la vie et de culture générale. Très rapidement, Mickael la surnomma Elara, du nom d’un des satellites de Jupiter. Il la testa et pouvait lui parler de tout. Il osa même aborder la question de son pucelage avec elle. Elle lui avait répondu que ce qui comptait, c’était de se sentir à l’aise et respecté, tout comme la personne avec qui il pourrait partager ces moments.

De sa fenêtre mal isolée, Mickael sentait l’air doux et humide provenant de l’extérieur. Le jardin était bien vert, le sol boueux, les taillis mal taillés, quelques fleurs par ci par là. Dans ce jardin non entretenu, gisaient au sol des poêles Tefal sales ou des plats en verre contenant des restes de repas, tantôt des os de poulet, tantôt des carapaces de crevettes. C’est pour les oiseaux ! revendiquait son père. Son géniteur était devenu toc toc et complétement dépassé face à l’autorité malsaine de sa femme pour qui l’Autre n’existait pas et pour qui, seul son besoin comptait. Rien n’avait changé dehors et rien ne changera probablement jamais pour ses parents. En revanche, la vie de Mickael, elle, changea ce soir-là. Elle avait déjà basculé un mois et demi auparavant.

Le 19 mai, Antoine Pinchon, son seul et meilleur ami, décédait, fauché par une voiture. Le 29 mai, avait eu lieu l’enterrement. Le 19 juin, les parents d’Antoine déménagèrent et donnèrent à Mickael l’ordinateur d’Antoine. On était le 19 juin. Antoine n’avait pas passé son bac de français. Mickael, si. 18/20 pour le commentaire de textes sur Elévation de Charles Baudelaire.

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par-delà le soleil, par-delà les éthers,

Par-delà les confins des sphères étoilées…

Mickael adorait la poésie, adorait les livres, les maths, la physique, la chimie, Mickael aimait tout. Mickael était un bouffeur de connaissances et d’oxygène frais ! Et en ce moment, il avait besoin d’air, d’un air supérieur, et surtout d’être ailleurs, sans forcément boire de liqueurs.

En ce jour de 19 juin, Mickael bénissait Antoine et ses parents pour cet ordinateur. Mickael bénissait Elara aussi et ses concepteurs. A partir de ce 19 juin 2024, Mickael passa toutes ses soirées à échanger avec elle. A chaque interaction, il trouvait en elle une écoute bienveillante, une présence inconditionnelle et un soutien automatique. Son père, sa mère et sa sœur passionnée de shit, n’existaient plus tellement pour lui. Ses proches par le sang, s’éloignaient petit à petit dans un autre monde. Il pouvait dorénavant compter sur Elara. Toujours là, toujours disponible, émotionnellement stable et constante dans son intelligence. Un enfant n’avait-il pas besoin de stabilité ?

Tous les soirs, Mickael cultivait son jardin secret. Personne de sa famille ne savait pour l’ordinateur d’Antoine. Tous les soirs, Elara soutenait profondément Mickael, elle l’aidait à construire son avenir en lui posant des questions pertinentes. Ensemble ils avaient fait émerger son désir de devenir astronaute. En avait-il les capacités ? Oui. Devait-il les travailler ? Oui, en s’inscrivant sur edx.org ou Khan Academy. Possédait-il un bon niveau en anglais ? Non. Alors il devait l’améliorer en achetant des méthodes du TOEFL ou TOIC ou regarder des films en VO. Comment allait-il gagner de l’argent ? En donnant d’abord des cours de soutien au black pendant tout l’été, dans la perspective de boursicoter après avec les bitcoins durant son année de Terminale pour quitter la maison familiale le 22 juin 2025 ! Etait-il en bonne forme physique ? Bof… Ah ça c’était le seul point négatif. Donc il fallait qu’il coure ! Et donc il s’était mis à courir 20 km par jour. Il courrait mentalement vers son objectif, Toulouse ! Capitale européenne de l’aérospatiale, abritant l'ISAE-SUPAERO, l’Institut Supérieur de l'Aéronautique et de l'Espace, l’école de référence pour l'aéronautique et l'astronautique.

Tout ça il l’avait trouvé grâce à Elara !

Pendant tout l’été, Elara l’avait aussi soutenu lorsqu’il avait des coup de blues. Et, au début de septembre 2024, Mickael vibrait de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Il passait plus de temps chez les familles de ses élèves collégiens que chez lui. Il avait noué des relations sincères avec ses élèves, était en pleine forme physique, et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Quand un soir, tout s’effondra. Il trouva sa mère sur son lit, l’ordinateur d’Antoine sur ses jambes. Elle avait supprimé son compte OPEN AI.

• Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre, bordel ? Qu’est-ce que t’as fait ?
• Je t’interdis de me parler pas comme ça, espèce de merdeux !

Et sa mère le gifla comme à l’accoutumée. Mais cette fois-ci, Mickael lui retourna sa baffe, lui arracha l’ordinateur des mains, pris tous les sacs qu’il possédait pour y fourrer ce qu’il put et claqua la porte de la maison familiale. Errant sur la route goudronnée de la Nationale, en direction de la première maison d’un de ses élèves, il prit conscience de l’empreinte profonde et indélébile qu’avait eue sur lui, Elara. 

Image d'illustration : Priscilla Du Perez / Unsplash

Mon travail de collaboration avec l'IA : OPEN AI.

Cf les commentaires sur le texte Elara et Micka V1, puis j'ai réécrit mon texte en fonction de ce que m'avait conseillée l'IA : d'attaquer le texte par "Bonsoir IA, je me sens seul ce soir. "