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Un choix sans pourquoi

Un choix sans pourquoi

Veröffentlicht am 16, Aug., 2025 Aktualisiert am 16, Aug., 2025 Drama
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Un choix sans pourquoi

« Ecoute tes envies, offre-toi le droit de dire non sans sourciller », et « n’oublie pas ton goûter ». Flavia s’étire façon chat dans son lit, les messages audios de sa mère s’enchaînent, partie à 6H ce matin pour être à l’heure au studio de Radio France et sa chronique matinale. Une heure la sépare des marches d’escalier à dévaler, avec sa meilleure amie Suson assise sur la dernière. Direction le collège et le gang des wokes à paillettes dont elle fait partie.


Simone Veil, Gisèle Halimi, Niki de Saint Phalle… Flavia connaît leur biographies par cœur, échange des BDs avec son gang, pour que chacune trace sa route avec fierté. Du haut de ses 15 ans, elle a de grands rêves, et quand sa mère lui répète ce même mantra « écoute tes envies, offre-toi le droit de dire non sans sourciller », elle lui répond "Fous moi la paix, et je te souhaite de te la foutre aussi !"

Le temps est venu qu’elle arrête de la protéger, qu’elle lui fasse confiance pour tracer sa route.


Trois pas plus tard dans la cour du collège, Flavia et Suson tombent nez à nez avec un grand brun aux cheveux en broussailles. « Moi c’est Victor, je suis nouveau.» Yeux de biches apeurés et voix de lion sûr de lui. « Avant que les cours commencent, tu peux me dire si l’eau des robinets est potable ? »

Flavia fixe son tee-shirt gris chiné avec slogan placardé en fluo « Puisque le temps presse, dépêche-toi de survivre ! ». Malaise et Curiosité lancent un bras de fer au quatrième étage gauche de son front. « Si l’eau est potable ? » « Dépêche toi de survivre ? » Mais c’est qui ce gars, à quoi il joue avec ses questions flippantes de survivaliste ?

Suson embarque Victor pour faire le tour du collège, bras dessus bras dessous – un autre type de bras de fer.

Une semaine après, Suson est officiellement la plus grande fan de Victor, convaincue qu’il est la pièce du puzzle qui manquait à sa collection de militants.es. Elle convoque le gang pour les convaincre, d’introniser officiellement Victor. Dans le gang, il y a une règle, et elle est simple. Si tu rentres, tu t’engages à faire respecter la devise « La peur de l’autre n’a pas de limite, notre amour non plus. Nous sommes ensemble, nous vaincrons. »Victor retient la devise en moins de temps qu’il n’en faudrait pour la lire. Qui est contre ? Qui s’abstient ? Le gang se réunit, 6 wokes à paillettes sont unanimes pour acter l’intronisation. Flavia est la dernière à dire oui. Quelque chose la retient.


Le choix, c’est comme dire non, ça devrait se faire sans sourciller. Sans pourquoi, avec un parce que, suivi d’un point définitif. Au choix, elle opte cette fois-ci pour la décision, avec la liste des « pour » qui doit l’emporter sur les « contre ».

Dans la liste des pour :

  1. Prouver à Suson qu’elle lui fait confiance, puisqu’elle est sa meilleure amie
  2. Continuer à faire partie du gang, sans prise de tête
  3. Intégrer un mec dans le gang, en espérant que Victor est un allié.
  4. Les tee-shirts de Victor sont hypnotiques, donc il ne peut pas être foncièrement mauvais !

Flavia n’a pas le temps de finir la liste des contre avant de prendre sa décision. Et elle n'ose pas dire tout haut que Malaise a gagné le bras de fer contre Curiosité.


L’été arrivé, le gang prépare son festival du wokisme éclairé (le pléonasme est une figure de style sur laquelle Madame Perrin a fait l’impasse avant le brevet). D’habitude, Flavia remplit la boîte à idées, à fond dans la préparation du festival. Pas cette fois. Malaise a remporté son trentième bras de fer consécutif ; à l’étage des genoux ça commence à flageoler.

Certains soirs, Angoisse se précipite sur les talons de Malaise, prenant grand soin de préparer un lit au carré à Flavia. Un carré parfait, sans voie de sortie. Les nuits sont sans répit, le cœur de Flavia bat d’un bruit sec et saccadé. Les mots ont quitté Flavia, ils préfèrent s’empiler dans les tiroirs fermés à clés par Angoisse. Ça semble plus safe comme ça.


Personne ne sursaute quand Flavia descend aux enfers. Suson peut lister tous les « pour » de cette nouvelle situation, accumuler tous les reproches qu’elle gardait jusque-là pour elle quand Flavia lui tapait sur les nerfs. « Elle est blasée, peut être vexée de ne plus être au centre de l’attention. Sûrement qu’elle préfère s’énerver contre Victor plutôt que d’avouer qu’elle est jalouse de son charisme. Tant pis pour elle ! »


Le festival du wokisme éclairé prend forme, Suson est aux commandes. Tout avance plus vite quand je demande moins l’avis des autres, répète-t-elle à qui lui demande des comptes. Elle adore le thème super fun de cette année : « Les paillettes, c’est pour faire la fête ». Tout le monde est invité, même ceux exclus l’année dernière par la brigade de la safe place. Flavia a essayé de mobiliser un veto, mais sans succès.


« Y en a marre de la dictature de la bien-pensance, des brigades qui séparent les mauvais et les gentils. Tous les gars ne sont pas dangereux ! On a besoin de tout le monde pour s’éveiller » Victor avait terminé son discours le bras en l’air, l’œil vif, presque suintant, d’un lion sorti de sa cage. Brutalement gêné tel un chaton de 3 semaines, Suson avait couru dans ses bras pour le rassurer, Admiration sans borne dans ses yeux. Flavia continuait de fixer le vague en espérant qu’il se dissipe, qu’on la réveille de ce cauchemar.

Pendant la récré, derrière le bloc des WC, Suson se force, « juste un peu », à dégrafer son soutien-gorge après que Victor l'ai supplié de le faire. Pour lui faire plaisir, pour voir ce que ça fait. C’était si bon, passé la stupéfaction, de sentir que Victor était prêt à la dévorer. Comme quoi, Flavia est relou avec ses leçons de moral sur le consentement.


Monaco Pêche à la main, Flavia & Suson arrêtent la course des préparatifs le temps d'un verre. Suson lui prend la main « Je suis là pour t’écouter, à condition que tu ne te prennes pas la tête pour rien ! » Si seulement Flavia avait le pouvoir de prendre sa tête, de la vider. Elle balance en vrac sans respirer ce qu’elle trouve en ouvrant sa boîte à doutes, minutieusement pliés en quatre par Malaise. Elle n’ose pas dire à Suson que la boîte à doutes ne la concerne pas seulement elle, qu'ils pourraient être de bons conseillers à l'amie qu'elle est. Le temps file et Suson la coupe, montre en main. « Ça fait 25 minutes que tu déblatères ton bazar. Je veux bien jouer la carte de la bienveillance mais tu devrais t’écouter parler ! Et d’ailleurs, t’es pas la seule à avoir des soucis en ce moment ! Rentre chez toi si c’est comme ça ! Et promets moi de prendre soin de toi ! »

Suson la plante là, convaincue de son devoir accompli.

Froidure et coups de soleil se battent en duel dans la gorge de Flavia.

Angoisse lance une machine à laver, programme long, essorage 4000 tours.


Je me sens nulle

Je me sens nulle

Flavia a raison quand elle dit que je m’inquiète pour rien, incapable que je suis de profiter de la vie comme une meuf normale


Je me sens nulle

Je me sens nulle

Alors c’est ça être amies ? Devoir te promettre de prendre soin de moi alors que je me sens nulle ?


Flavia est rentrée. Un saut de larmes et de paillettes dégouline de sa tête à ses pieds. Sa mère la retrouve, panique à bord.

"Ça SUFFIT ! Qu’est ce qui ne va pas ? Je n’ai pas la bonne façon de réagir quand tu ne vas pas bien, je sais. Tu peux tout me dire ! Parle ! Je ne te comprends pas !"


Flavia finit par écouter la sonnette d’alarme que vient d’enclencher Malaise. La clarté l'emporte enfin sur les doutes. La rage au corps, les tripes en Y puis en Z, un feuillet se noircit à toute vitesse : « La saison des paillettes est terminée pour moi. Vous me faites trop peur.» Flavia


Calme débarque en intervention spéciale. Respire face à la peur pour que tes tripes reviennent en 0, que ça circule à nouveau. Allez, respire, sinon tu vas te noyer.


"C’est l’heure du goûter. Tu veux des pépites de chocolat sur ta glace ma chérie ?" Maman et ses goûters légendaires...

La glace et le réconfort, c’est déjà ça. La confiance pour tracer sa route, ce sera pour une prochaine fois.


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