Fille de dealeuse, trafiquante d’armes, c’est pas mieux pour papa.

Le point fort de ce dernier ? Léna l’aime, il ne la bat pas.

10 ans, sa mère la frappe, l’oblige à dealer : pas le choix, Léna y va. 

Chers lecteurs, vous connaissez la loi ? 

Avant 13 ans, peu importe le chef d’accusation, on retient pas.
Maman le sait : elle place les petits et garde les grands pour ça. 

9-13 ans, autonomie… ils savent peser 5 grammes de C ou de khabla. 

Non, non… cher réseau, je ne rigole pas. 

Elle était placée, protégée, Lena est une amie de ma fille. 

Un jour, je l’ai entendue, avec ses mots et son cœur, recadrer Sarah.

“Ma mère me battait comme plâtre, je n’lui parle jamais ainsi !” 

"J'ai été agressée en foyer... comment tu peux dire ces choses-là ?"

“Ta mère se défonce pour toi, elle t’a jamais battue, pourquoi tu fais ça ?”

Fin de contact quand la mère de Sarah, sort de prison et reprend sa fille. 

Car oui, à 11 ans, Lena sait peser, emballer et livrer. 

Elle l'a bien formée, on peut pas lui enlever...

9 enfants, le bracelet, détention à la maison, 50 condamnations...

Maman de Léna, la recette des champions. 

L’ASE, on n’en parle pas… vous avez remarqué ? 

Léna m’a raconté qu’elle avait été violée dans son foyer. 

Quand sa mère est sortie, elle a menacé, tempêté, organisé sa fugue. 

Léna n'a pas le choix, sa mère lui fait peur, la subjugue.

Intelligente, intègre, résignée, p'tite Léna est repartie dealer. 

Sous les yeux des juges, qui l’ont vite oubliée.

Elle me disait être frappée, mais son intelligence ne cessait de briller. 

Que vont dire les éducs, qui riaient des vols de ses frères cadets ?

"Qu'il est drôle : on dit pas voler, on dit chaparder..."

Fin de partie pour Léna…

Née au mauvais moment, au mauvais endroit.