Les gens avançaient, criaient, riaient. Le climat était chaud ; je

sentais les halènes qui me chauffaient le cou.

J’étaiscomme anéanti par les rires et les paroles qui jaillissaient de

chaque visage entourant mon être.

Moncerveau devenait de plus en plus lourd.

J’essayais de porter attention à chacune des conversations qui flottaient

autour de moi mais je n’y arrivais guère.

Elles se mélangeaient dans ma tête ; ce qui provoquait en moi un

agacement terrible.

Parmi ces voix dansant au ralenti je perçu tout à coup un cri grandissant

qui me pressait ; ce qui provoqua en moi un déclic :

c’était comme un aimant qui attirait mon inconscient.

J’essayais de me frayer un chemin parmi les personnes qui me précédaient ;

naviguant sur ces âmes inconscientes et froides. Je suis tombé sur

cette image horrifique qui me fit basculer dans un cauchemar.

En effet, quand je vis cette jeune fille agonisante au milieu de tous

ces gens trop occupés à se soucier d’eux-même ; cela me fit

prendre conscience du manque d’intérêt pour autrui dans ce monde.

C’est ainsi Monsieur le juge que cette âme tourmentée et souillée par

l’inhumanité martèle ma mémoire et me dit : tu es un assassin !

- Oui, Monsieur le juge, je veux être condamné non pas pour avoir commis

ce crime….mais pour l’avoir ignoré.