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CHAPITRE I

CHAPITRE I

Veröffentlicht am 24, Nov., 2024 Aktualisiert am 24, Nov., 2024 Drama
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CHAPITRE I




THÉRAPIE

Nouvelle de ROBIN HOUILLON


Prologue : La chute



Les sons semblaient lointains, presque irréels, comme étouffé par une épaisse brume. Amélie gisait là, immobile, sur le carrelage glacé d'une pièce qu'elle connaissait pourtant par cœur. L'hôpital. Ses doigts engourdis frôlaient le sol froid, cherchant un appui qu'ils ne découvrent pas.

Elle pourrait sentir le carrelage contre son jouet, un contact désagréablement réel dans ce chaos brumeux. Les odeurs d'alcool médical et de désinfection emplissaient ses narines, se mêlant étrangement à celles plus subtiles de la bière et du whisky qui imprégnaient encore sa peau.

Elle voulait parler, mais sa gorge était sèche et seule des murmures incohérents franchissaient ses lèvres. La lumière au-dessus d'elle, crue et blanche, paraissait danser, brouillée par des larmes ou par le vertige qui l'envahissait. Elle tend une main tremblante devant elle, ses doigts maigres permettent de saisir un secours invisible.

Dans un ultime effort, elle voulait crier, mais ce ne fut qu'un gémissement rauque qui

s'échappa de sa bouche. Et puis, le noir.




Chapitre 1 : Le fond du verre


Une routine qui tue,

Le réveil strident brisa le silence de la chambre. Amélie ouvre les yeux, une migraine martelant son crâne comme une punition divine. La lumière du matin filtre à travers les rideaux trop fins, agressant ses pupilles encore dilatées par l'alcool de la veille.

Elle roule sur le côté, sa principale cherchant à tâtons son téléphone pour éteindre l'alarme. Sur la table de chevet, un verre à moitié rempli de vin rouge la narguait, rappel cruel de ses excès nocturnes.

« Encore un soir de trop », murmura-t-elle en se frottant les yeux.

Amélie était infirmière dans un grand hôpital de la ville. Le jour, elle était irréprochable : ponctuelle, efficace, rassurante. Ses collègues la respectaient, et ses patients l'adoraient. Mais dès qu'elle franchissait les portes de l'hôpital à la fin de son service, une autre version d'elle-même prenait le relais. Une version fragile, en quête d'oubli.



Le soir de tous les dangers,

Ce soir-là, Amélie était sortie seule. Elle n'aimait pas les bars bondés, mais elle ne supportait pas non plus de rester chez elle. Une petite brasserie à l'ambiance tamisée faisait son affaire. Elle s'assit au comptoir, commandant un premier verre de vin. Un verre. Puis un deuxième. Puis un troisième. Les heures défilaient, et sa tête devenait plus légère, sa douleur plus lointaine. Le souvenir d'un visage celui d'un petit garçon au sourire éclatant - flottait dans son esprit comme une ombre qu'elle tentait désespérément de chasser.

Un homme s'approche, un sourire aimable aux lèvres. Ils échangèrent quelques mots, mais Amélie n'écoutait pas vraiment. Elle hocha la tête, rit à des blagues qu'elle ne comprenait pas. Quand elle se

leva pour partir, le sol tangua sous ses pieds. Elle tituba, s'accrochant au bord du comptoir, mais son équilibre la trahit.

« Ça va ? Vous voulez que je vous aide ? » demande une voix inquiète.

Elle balaya l'offre d'un geste vague avant de s'éloigner. Elle n'avait qu'un objectif : rentrer chez elle.


3. La confrontation

Le lendemain, Amélie ouvre les yeux dans un sursaut. Elle était allongée sur le sol de sa salle de bain, sa blouse d'infirmière encore sur le dos. Une odeur âcre l'assaillit : celle du vomi mêlé à l'alcool.

Elle se redresse difficilement, son corps protestant à chaque mouvement. Devant elle, dans le miroir fissuré de l'évier, elle croisa son propre regard. Ses yeux étaient rouges, ses joues creusées par la fatigue. Elle ne se reconnaîtrait plus. Un téléphone sonna dans la pièce voisine, la ramant brutalement à la réalité. Elle se précipita pour répondre.


« Amélie, où est-ce que tu es ? » C'était la voix de Marion, une de ses collègues.

« On t'attend au service, tu as une patiente qui vient d'arriver en urgence.

Amélie regardait l'heure. Elle était déjà en retard Elle s'habilla à la haine, dissimulant tant bien que mal les marques de sa nuit agitée. Mais en entrant dans l'hôpital, elle envoie les salutations peser sur elle. Est-ce que ses collègues avaient deviné ?



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