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Le thème de cette semaine (n°2) est : Mélancolie

Le thème de cette semaine (n°2) est : Mélancolie

Veröffentlicht am 6, März, 2021 Aktualisiert am 15, März, 2021 Kurioses
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Le thème de cette semaine (n°2) est : Mélancolie

Toujours dans la lancée d'écrire une histoire sur un dessin basé sur un thème, voici celui qui est ressorti pour "la mélancolie" :

Voici l'image :

Et voici l'histoire qui en est ressortie, son titre "La vie n'est pas un long fleuve traquille"

 

Pourquoi étais-je revenu ici ? Ma maison d’enfance. Tellement de souvenirs planent dans cet endroit devenu morne et lugubre. Je me rappelle ces étendues de champs fleuris bordés par une forêt luxuriante. Je vois encore d’ici toutes les nuances de couleurs qu’apporte cette belle nature, juste au pied de nos murs. Les odeurs printanières qui réveillaient nos naseaux, tout juste sortis du lit, quand le soleil se faisait de nouveaux présents. Les batailles de neiges entre les arbres blanchis par l’hiver. Les courses effrénées dans une herbe tout fraîchement mouillée par la rosée du matin. L’été, nous passions des heures à la nuit tombée à reluquer le magnifique ciel étoilé. Nous ne connaissions aucun nom de constellation, mais on adorait inventer des histoires autour d’elle. La vie semblait belle, joyeuse, simple. Nous étions heureux. Sans véritables soucis. Mes parents, ma sœur et moi-même.  

Seules deux routes de terres nous séparaient de ce paradis. Elles furent rapidement remplacées par la noirceur du bitume, aussi sombre que l’âme des gens. Les trottoirs faits de béton aussi froid que l’humeur de l’humanité telle qu’elle est devenue. Nous aurions dû déménager, comme l’avait si bien proposé ma sœur. Quand la ville s’est installée à nos portes, nous avions perdu peu à peu nos sourires, nos franches rigolades. Les engueulades se faisaient plus fréquentes. Cela devenait invivable, mais nous étions encore … une famille.

Le développement urbain est allé plus vite que nous le pensions. Du jour au lendemain, les infrastructures pleuvaient autour de nous. Il y eut tout d’abord cette usine de pâtes, qui se construisit juste en face de chez nous. Puis vinrent par la suite les résidences, les hôtels et leurs lots de gens peu fréquentables. La tranquillité n’était plus. Notre espace composé de calme serein, de verdure reposante, ressourçant nos esprits, avait tout bonnement disparu. Ces gens et leur confort nous avaient privés de nos droits d’être heureux.

Nous aurions dû déménager, voyons cet enfer s’instaurer, nous aurions dû ... . Les usines se construisirent de partout. Le bois, les fleurs, la flore animalière furent tous décimés. Nous ne savions pas que le pire cauchemar était à venir. Un aéroport fut construit non loin de la ville, pour répondre au transport de marchandise et de toutes ces personnes qui affluaient en permanence. Le bruit des passants, des voitures, des camions crachant leur fumée toxique n’était rien à celui d’un avion au décollage. Nos murs tremblaient, des fissures se dessinèrent. Notre si belle maison s’effondrait, sous le poids de l’humanité. Si insouciante, si nombriliste. Nous qui étions dans le partage, nous intéressant les uns aux autres, nous aurions vraiment dû déménager.

Un soir de vacances, beaucoup plus calme qu’à l’accoutumée, nous avions pourtant décidé de partir, enfin. Je voyais d’ici la délivrance, le plaisir d’une vie retrouvée. Ces mots « dans une semaine, on plie bagage » m’avaient réchauffé le cœur. Enfin, la liberté d’antan ne sera plus souvenir nostalgique. Mais la vie ne fait pas de cadeaux aux rêveurs. Elle ne lui laisse aucune chance.

Cette nuit-là, je m'étais réveillé à maintes reprises. Sûrement l’excitation qui m’empêchait de dormir. Un bruit de pétarade m’avait fait sursauter. J’avais d’abord pensé à une bûche qui avait éclaté dans le foyer de la cheminée, mais c’était malheureusement tout autre. Un autre bruit de fracas énorme se fit retentir. Nous n’avons pas eu le temps de réagir. Rien n’aurait pu nous sauver, rien. Depuis ce jour funeste, je me posais en permanence cette question : « Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je le seul rescapé de cet accident qui a ruiné ma vie ? ». Jamais je n’aurais de réponse. Jamais je ne retrouverais mes instants de bonheur avec ma sœur et mes parents. Je suis revenu sur les lieux du drame pour me remémorer leurs visages, la vie passée avec eux, mes véritables moments de bonheur. Je suis revenu principalement pour honorer leurs mémoires.

Comme me l’a si bien dit un jour mon père, comme pour me préparer au pire : « La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut toujours s’attendre à ce qu’elle nous réserve ces mauvais tournants ».

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