L'étiolement de la milliardaire.
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L'étiolement de la milliardaire.
Mayeule est une milliardaire qui s'étiole désormais dans son hôtel particulier, les cheveux blanchis, et les doigts noués. La demeure est magnifique avec son lierre grimpant sur les briques de la façade et jusqu'aux cheminées hérissées dans le bleu du ciel. Elle est située à Paris, à l'emplacement de l'ancienne rue de la Parcheminerie, (là précisément où l'on préparait les peaux servant à réaliser des parchemins). L'artère pavée s'appelle de nos jours, la rue des Blancs Manteaux, car les mendiants de l'ordre de Sainte Marie portaient toujours en signe de reconnaissance, un manteau blanc comme neige et vierge comble de l'ironie, de toutes sallissures. Ces derniers avaient exigé, un soir de pleine lune, que l'administartion comprenne dans toute sa superbe, qu'il fallait composer avec l'histoire et que le rue devait changer de nom. C'est un fait assez rare et non un gage d'humilté pour être mentionné ici.
Cependant, à deux mois à peine de ses 80 ans, Mayeule qui fut un temps surnommée la Belle Niçoise, par le peintre à moustache et binocle ronde, Tsugouharu Foujita, pense de par sa nature inquiète et sensible, se retrouver toujours dans la même galère affective, alors que son voisin, un homme d'un certain âge, lui fait en permanence les yeux doux. Lorsqu'il la voit passer avec sa gouvernante pour compagnie, Il apprécie beaucoup, (petits détails issus de sa boite de nuit à fantasmes), ses petites chaussures vernies noires, et tient à le lui dire en lui faisant une cour assidue et ma foi, un brin oppressante, tout en lui confiant des petits mots à lire qui la font rire.
De prime abord, vous me direz que vous vous en fichez royalement et vous avez certainement raison, car les contes de fées sont bien des histoires écrites pour une Mélusine allongée nue, pensive sur son oreiller ou pour une bonne soeur rêvant de tourner une nouvelle page de sa vie de recluse.
Aujourd'hui, Mayeule porte une robe fleurie qui a du être fort jolie, un peu vintage et dans laquelle elle flotte, très amaigrie par son manque d'appétit, assise, pâle et chétive par défaut de grande lumière, devant sa fenêtre, le regard un peu flottant et voici la suite édifiante de la narration:
Pour être exacte, car sa mémoire vacille un peu, elle m'a chuchoté qu'un jour où il y avait beaucoup d'agitations dans la ville et qu'après avoir fait le tour de l'Europe à pied, elle avait rencontré, à tout juste 20 ans, son premier amoureux en la personne d'un ancien terroriste à tendance écologiste, mal rasé et qui fumait cigarettes sur cigarettes, mais pas après minuit. Il se transformait ensuite, l'heure passée en grosses courges, comme celles que l'on peut admirer sur les hallucinantes oeuvres de l'artiste Yayoi Kusama, surtout dans la série des pois noirs sur fond jaune! Il faut dire que les parents avaient fait fortune dans la gestion de graines asiatiques issues des centrales nucléaires et éclairées jours et nuits par les grosses torches de petits orphelins, des va-nus-pieds! Elle supposait qu'il était d'origine albanaise ou balkanique, elle ne sait plus très bien, n'ayant jamais ouvert son passeport, par discrétion, mais surtout et qu'importe, elle se souvenait seulement qu'il ne supportait pas qu'on laisse trainer derrière les fameuses berlines, des peugeot 404, des années 60, des sacs remplis de bazookas, de kalachnikovs, ou tout autre goupillons! Ce dernier avait même crée un gang pour occuper leurs journées de désoeuvrés, tout en se laissant aller, dans les jardinières en béton et pour faire plaisir aux petits vers de terre qui adoraient être arrosé avec la mousse de la bière.
Cela s'était passé à Berlin, près d'un vieux mur de la Porte de Brandebourg, à moins que ce fut avec un gitan roumain qui avait un frère siamois, laissé pour compte par une famille en vadrouille, dans un drôle de sac en papier, qu'utilisent les trafiquants dézingués pour cacher leurs nombreuses herbes illicites. D'après mon enquête, c'est dans un cadre une peu stéréotypé et incertain qu'elle s'était fait reluire le passage, un soir d'orages et d'incroyables tornades, avec le nombril à l'air, les mains collées sur son imperméable trempé et sa chevelure rousse égarée dans le vent bruyant. Oh! épisode criant de vérité! Tout cela pour la bonne cause, car il faut bien que jeunesse passe et que le physique se perce, sans couleur de peau partciculière, et même chez les poètes. C'est ainsi aussi, que de bellâtres en bellâtres, ses écrouelles se sont désajustées jusqu'à en être encore dévissées. Il faut bien dire que soutenir à bout de bras, le frère siamois entouré de ses chats et le chef indélicat avec ses sacs à usage unique, n'a pas du être une mince affaire! D'ailleurs, je vous le répète, elle ne se souvient plus très bien des détails car elle a la mémoire qui flanche.
Mais cela me permet juste, de vous dépeindre une époque un peu baba cool où la réputation de mauvais coucheurs avec des anneaux dans les oreilles, ne faisait pas encore la une des journaux. Cela n'existait tout simplement pas! Même sur le sable de quelques iles grecques pleines de noyaux d'olives, et même sur les marches de quelques festivals, avec des réalisateurs myopes mais agiles des pieds et des mains et aux appétits sexuels démentiels comme ceux d'un certain Harvey (W) Einstein! Un gros orque outre atlantique qui ricane comme un ogre-phoque, tringlé sur le bateau d'un bateau de contrebandes. Englué mais pas en voie de disparition malheureusement!
Alors, baissons doucement le rideau de fer et restons élégants devant toutes le cérémonies sacrificielles de nos vies, nos perches et nos filets à la main!
Elle m'a confié, plus tard, un cahier indéchiffrable qui avait pour titre: " Le joyaux du lotus" avec des escargots baveux sur la reliure en fer, afin que je devine toutes ses émotions ainsi que le point de suspension quasi hilarant de son lourd passé: son amour avec le frère de Siam nommé par sa mère, (une ancienne prostituée de Birmanie), on ne sait pas bien pourquoi: Pixiu. Mais après des années de recherche, j'ai découvert dans une vieille valise oubliée dans une chambre d'un minable hôtel de Saigon, un pendentif en jade avec gravé dessus le plus célèbre des mantras bouddhistes, à savoir: " Om mani padme hum". Simone de Beauvoir avait le même, une amulette qu'elle ne portait que certains soirs de médiation horizontale, lorsque son ami Jean-Paul Sartre souhaitait conjurer le sort ingrat et se donner du courage pour refuser les honneurs et les légions et même après avoir souhaité l'indépendance de l'Algérie. Bon Pixiu se dédoublait, le malheureux, lui donnant ainsi deux fois plus d'amour, qu'un homme ordinaire et du fils à retrordre une pelote de laine entière par la même occasion.
J'ai vu cette image alors que j'étais encore une enfant, dans le dictionnaire médical de mon grand-père, consacré aux erreurs de la nature, gros pavé caché dans la bibliothèque et rempli d'histoires édifiantes mais véridiques de malformations de foetus conservés dans des bocaux, de problèmes dermatologiques terribles, de frères siamois épousant des soeurs siamoises, des femmes à barbe épousant des chauves de naissance, des géants de plus de 2 mètres épousant de toutes petites naines, le tout présenté dans des cirques ambulants avec des ours enchainés et des cracheurs de feu grassouillets et en bermuda noir.
L'histoire du Ying et du Yang, en somme ou celle des contraires qui s'assemblent dans un verre à moitié plein ou à moitié vide, à votre bon vouloir Messieurs, dames! Mayeule avait assurément une double personnalité bien trempée et aimait s'en amuser, et c'est ainsi que cahin-caha est venue dans toute la complexité d'une nouvelle rencontre celle d'avec un prince du désert fort mal fagoté, qui ne sentait pas le sable chaud, timide et réservé, qui ne parlait pas sa langue mais qui cependait savait se pâmer sur son sofa en soie et lui présenter ses épousailles, sur un plateau en vermeil.
Cet homme avait enfreint les coutumes de son pays lointain avec une barbe hirsute de pilleur d'or noir, dans une djellaba et des babouches à rayures, montrant son goût pour le clinquant et le doré. Il arrivait souvent à la nuit tombée, sur un tapis volant avec un chandelier à astiquer, coincé dans les engageantes de sa chemisette en voile. Pour apaiser sa belle Mayeule, en mal d'amour, trimbalée d'oasis en iles, et à dos de chamelles assoiffées, ce prince des milles et une nuit, lui avait construit un palais plus beau que le Taj Mahal en Inde! Les gentilles langues rapportent qu'il était recouvert de fines mosaïques du dôme en bulbe jusqu'aux souterrains secrets.
Puis, le souffle du désert vint malheureusement à manquer et le gentil prince se trancha la gorge avec un sabre plus long que l'enfer, sa montre en or, perdue aux oubliettes de l'éternité.
La plongée dans une vie seule et solitaire a commencé pour Mayeule vers ses 60 ans et sans enfants.
Elle garde un souvenir un peu idéologique que la liberté ne se gagne jamais à coups de rencontres hasardeuses.
Mais rassurez vous, cette femme ne se plaint jamais, ne gémit pas, ne regarde pas la télévision toute la journée en jouant aux mots croisé pour entretenir sa faible mémoire.
Mayeule s'assoit chaque matin sur son cabriolet à attendre que le soleil se lève et qu'on vienne lui faire sa toilette sous les suspensions tentaculaires et blafardes. Pourvu seulement qu'on la sèche avec une serviette différente pour le haut et le bas de son corps: c'est sa seule exigence.
Souvenez vous aussi, vous qui me lisez que c'est bien pour se masquer et ne pas avoir à dévoiler ses sentiments qu'elle a tout au long de sa vie adopté une double personnalité. Il fut ausi ce prince d'Arabie un officer de liaison britannique, à caractère aventureux et qui avit quitté son épouse pour une dame de Nice.
La presse à sensations le révèlera un de ces 4 matins certainement.
Jeanne Gabriel-Villeneuve