🇫🇷 7 raisons de lire (ou pas) Suzuha
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🇫🇷 7 raisons de lire (ou pas) Suzuha
Pour fêter la sortie de Suzuha en livre broché, je me lance dans le célèbre exercice des X raisons de lire / ou ne pas lire le livre. Tout est question de perspective. J'en ai choisi 7, parce que j'aime bien le chiffre 7 (un heureux hasard, me direz-vous, car ça fait 3 de moins à trouver que pour le classique 10). Allez, on y va !
1) 🤩 C'est un "one shot", j'aime les "one shot" / 😒 C'est un "one shot", j'aime les sagas
Suzuha est un "one shot", c'est-à-dire un roman en un seul volume, avec un début et une fin. Cependant, tous les romans de l'Académie des Renards se déroulent dans le même univers. L'Enfant des Esprits, mon second roman, se passe deux ans avant Suzuha et on y croise à nouveau certains personnages, comme Tàri et Kirou. L'histoire, en revanche, est complètement indépendante. J'aime énormément ce type d'univers, et j'en ai construit un qui me permette de raconter différentes choses à différents moments de ma vie, tout en continuant à développer les aventures de mes personnages préférés.
2) 🤩 Le style est accessible / 😒 Le style est trop simple
Dans Suzuha, on suit les aventures d'une fillette de huit ans. La narration est un point de vue interne à la troisième personne, le lecteur découvre ses aventures à travers son regard d'enfant. Alors oui, le style est simple, les phrases sont courtes, le vocabulaire est accessible. Le contenu du livre est adapté à la jeunesse. Cela n'empêche pas l'histoire de porter des thèmes qui parlent aux adultes.
3) 🤩 L'histoire va à l'essentiel et on ne se perd pas / 😒 On sait peu de choses de l'univers
Suzuha n'est pas un livre très descriptif. Dans chaque scène, il y a suffisamment d'informations pour se faire une idée du décor de l'ambiance. Cependant, comme l'héroïne sait très peu de choses du monde et se pose assez peu de questions, l'univers n'est pas présenté de manière complexe et poussée. Pourquoi y a-t-il tant de chevaux à Valenka, alors que tout autour, les voitures lévitent sur les routes ? Par quelle magie Tàri fait-elle apparaître des armes alors que le système magique semble a priori reposer sur les éléments ? Les réponses à ces questions, je les connais en tant qu'autrice, mais elles ne sont pas données dans le livre, car elles n'ont pas tant d'intérêt.
4) 🤩 Des personnages féminins qui claquent / 😒 Bouh, encore du féminisme
Eh oui, je suis une femme, et les thèmes abordés dans mes livres sont des thèmes qui m'intéressent et me concernent. Alors oui, l'univers des Renards est peuplé de personnages féminins forts, et certaines nations sont des patriarcats qui me permettent de pointer du doigt la société dans laquelle je vis. Cela dit, il me tenait à cœur de traiter cela d'une manière non manichéenne. La société dans laquelle vit l'héroïne a des défauts, mais cela ne l'empêche pas d'y être attachée. C'est là qu'elle a grandi, c'est là que sont ses parents et ses amis, elle partage leur culture. Elle aime son île.
5) 🤩 C'est innovant / 😒 Euh.. non ça l'est pas
Les "clichés" sont les ingrédients si souvent présents dans nos concoctions qu'ils font presque partie des codes. On peut les utiliser pour donner au lecteur certains repères, leur offrir un coup de neuf en les exploitant d'une manière inhabituelle, les assumer, les fuir... à chacun son appréciation.
Suzuha contient peu de clichés de la fantasy : le niveau technologique de l'univers est contemporain, il n'y a pas d'elfes, pas de prophétie, pas d'élu, pas de grand méchant, pas de vieux sage barbu, pas d'arme légendaire, l'héroïne n'est pas orpheline, elle s'entraîne dur, aucune quête ne lui tombe dessus (c'est elle qui crée l'action) et les prénoms des personnages sont assez simples à prononcer.
En revanche, on croise une créature appelée dragon-fauve, qui a de commun avec le dragon les écailles et une intelligence certaine. Aussi, j'aime tellement le personnage du mentor que dans Suzuha, il y en a deux : la guerrière plutôt individualiste et le magicien au contraire très tourné vers les autres, qui offrent à l'héroïne deux voies parallèles (et le second est un aveugle badass). On trouve également une école de magie. Il y a sûrement d'autres choses courantes que je n'ai pas en tête, car après tout j'ai construit cet univers à partir de toutes mes inspirations.
6) 🤩 Il y a de la diversité / 😒 Une énième héroïne mince et blanche
Suzuha est une fillette mince qui vit sur une île nuageuse peuplée de gens blancs comme des culs. C'est comme ça, c'est la vie. Cela n'empêche pas la diversité au sein de l'univers, représentée par les autres personnages. Voici quelques noms d'alliés qui n'ont rien de blanc ou de mince : Kirou, Cassandre, Batou, Mayuko, Lily. Enfin, si le livre n'évoque absolument pas l'orientation sexuelle des personnages ni la transidentité (le livre est entièrement centré sur les aventures d'une fillette, et on n'entre jamais dans l'intimité des personnages plus âgés), il se trouve qu'ils ne sont pas tous cis hétéro (Teaser : j'ai quelques idées qui me trottent dans la tête pour des romans consacrés à Lily ou encore à Mangetsu et Sheel.)
7) 🤩 On reconnaît l'inspiration japonaise / 😒 Il y a pas assez de fantasy culturelle
Que voulez-vous, j'aime ma petite planète Terre et tout ce qu'elle recèle. Alors oui, l'univers de l'Académie des Renards est inspiré de cultures réelles, parce qu'il est inspiré de ce que j'aime. L'île aux voix reste assez originale, mais le royaume d'Athos est plutôt d'inspiration française et le Pays Rouge d'inspiration japonaise. Attention, ça reste de la fantasy, si je voulais faire "tout comme en vrai", j'écrirais des romans réalistes. Il faut plutôt voir nos langues et nos cultures comme un simple ingrédient que j'utilise dans ma construction d'univers, exactement comme les arbres, les chemises en coton ou les fontaines d'extérieur.
Le mot de la fin
Et voilà ! On est arrivé au bout des 7 raisons de lire ou ne pas lire Suzuha ! Si l'article a su piquer votre curiosité, je vous propose de faire un tour sur ma boutique Ko-Fi. Le broché Suzuha est évidemment payant (un tirage papier, c'est pas donné), mais vous pouvez aussi choisir de télécharger gratuitement le e-book et faire un don en fonction de vos moyens (un e-book comme Suzuha coûterait environ 5€ chez un éditeur classique). Si la gratuité de l'e-book ne vous inspire pas, je vous invite à lire mon autre article "Pourquoi j'ai choisi la licence CC". Écrire celui-ci m'a beaucoup amusée, je ferai peut-être le même exercice pour mes autres romans, à l'occasion =)
Marine D., belette sauvage écrivaine