Pour déterminer les premières contaminations du virus SRAS COVID-19, une équipe britannique, américaine et tchèque, dirigée par David Roberts de l’Université du Kent au Royaume-Uni, a utilisé une méthode issue des sciences de la conservation pour l’analyse des données existantes. Cette méthode est celle permettant de dater les extinctions d’espèces. Selon ces chercheurs de l’Université britannique du Kent, avec le recul d’une année, le premier cas de Covid-19 en Europe aurait été détecté en Espagne le 12 janvier 2020.

Ewa vit à Paris. Sa famille est de Madrid. Elle a un frère et trois sœurs plus jeunes qu’elle. Le 7 février elle est alertée des problèmes de santé de sa mère de 77 années. L’automne et l’hiver ont été difficiles. Des bronchites à répétition et des aphasies inquiètent les grands enfants. Depuis janvier une pneumonie atypique semble être le bon diagnostic et sa chronicité est actée en quelques semaines. Mais en ce début du mois de février, ce sont les signes de ce qui sera ensuite appelé un « orage cytokinique », un véritable choc intime, un syndrome de libération des cytokines censées favoriser la réaction inflammatoire du corps aux agressions infectieuses qui s’emballent et détruisent les organes propres, qui s’abattent sur la mère et les enfants. Ceci est le récit d’une traversée qui est demeurée inédite pour ensuite tant et tant se répéter. D’autres équipages. La même manœuvre. La bordée.

Par Eva Matesanz aux éditions L'Harmattan 2022